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Analyse De La Chute (roman) D'Albert Camus

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Par   •  27 Mars 2015  •  1 563 Mots (7 Pages)  •  4 920 Vues

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RÉSUMÉ

La Chute contient six chapitres correspondant à cinq journées (chaque chapitre équivaut à

une journée, excepté le 4 et le 5). Les trois premiers chapitres se déroulent avant le récit

de la noyade et les suivant racontent ce qu’il se passe après. Cette construction permet de

marquer plus nettement la séparation entre la vie d’avant et celle qui suit le drame, en

insistant sur les changements survenus dans la psychologie du protagoniste.

AVANT LE DRAME

D’emblée, Camus plonge le lecteur dans l’ambiance brumeuse et fumeuse du Mexico-City,

un bar niché au coeur d’Amsterdam, où Jean-Baptiste Clamence engage la conversation

avec un compatriote dont nous ne connaitrons jamais le nom. Tout au long du récit, il est le

seul à prendre la parole, son compatriote n’étant là que pour écouter sa confession.

Ancien avocat parisien cultivé, Jean-Baptiste a quitté la capitale française pour exercer sa

profession de juge-pénitent, sous le pseudonyme de Clamence, en Hollande. Son métier lui

permet de vivre dans le confort en acceptant totalement sa duplicité. Il consiste à se

mépriser publiquement, s’accuser de tous les maux, mais ce faisant, le portrait qu’il offre à

ses contemporains « devient un miroir » (p. 146) et, à son tour, librement, il peut les juger.

« Puisqu’on ne pouvait condamner les autres sans aussitôt se juger, il fallait s’accabler soimême

pour avoir le droit de juger les autres », explique-t-il (p. 143-144).

Clamence décrit à son interlocuteur le « songe » qu’est la Hollande et son amour pour les

Hollandais. Ceux-ci ont l’air toujours absents, la tête « dans cette brume de néon, de

genièvre et de menthe qui descend des enseignes rouges et vertes » (p. 17). La discussion

se termine dans le froid de la nuit, devant un pont que Clamence, à la suite d’un voeu, ne

veut pas traverser.

Le lendemain, le juge-pénitent raconte sa vie passée à Paris. Son existence était celle d’un

homme estimé, défendant sans cesse la veuve et l’orphelin pour étancher sa soif de

charité. Beau et admirable, se sachant plein de vertus, il ne recherchait que les sommets.

Mais, un soir, alors qu’il admirait la Seine depuis le pont des Arts, un rire venu de nulle part

a éclaté derrière lui. Troublé, Clamence est rentré chez lui et a alors constaté dans la glace

de sa salle de bain que son sourire était double.

Clamence avoue que, depuis cet épisode, sa vie n’est plus la même. Insidieusement,

l’harmonie qui la caractérisait semble se fissurer. Tout doucement, il prend conscience de la

vanité de son existence, et que ce qui le poussait à faire le bien était plus une soif de

domination et de pouvoir qu’une soif de vertu. Le juge-pénitent abandonne son interlocuteur

pour aller conseiller le tenancier du Mexico-City, inquiété pour le vol d’un tableau.

Le troisième jour, reconsidérant sa vie, il découvre la honte et se souvient d’une autre

histoire, qu’il relate également à son interlocuteur. Une nuit, alors qu’il regagnait son

domicile, il a entendu le corps d’une jeune femme qu’il venait de croiser tomber dans l’eau.

Surpris, il avoue ne pas avoir bougé : « Je tremblais, je crois, de froid et de saisissement.

Je me disais qu’il fallait faire vite et je sentais une faiblesse irrésistible envahir mon corps.

J’ai oublié ce que j’ai pensé alors. "Trop tard, trop loin…" ou quelque chose de ce genre.

J’écoutais toujours, immobile. Puis, à petits pas, sous la pluie, je m’éloignai. Je ne prévins

personne. » (p. 75)

APRÈS LE DRAME

Le quatrième jour, Clamence visite avec son compatriote l’ile de Marken, et ses paysages

morts, plats et incolores. Au fil de la conversation, il confesse à son ami que, contrairement

à ce qu’il pourrait penser, il n’est pas parfait et compte même quelques ennemis. Il ne s’en

étonne pas, car, dit-il, les gens jugent pour éviter d’être jugés. Mais cette découverte lui a

révélé une autre part de lui-même, son intrinsèque duplicité : « J’ai compris alors […] que la

modestie m’aidait à briller, l’humilité à vaincre et la vertu à opprimer. Je faisais la guerre par

des moyens pacifiques et j’obtenais enfin, par les moyens du désintéressement, tout ce que

je convoitais. » (p. 90)

Conscient de ses failles et furieux que ses contemporains continuent à le considérer comme

parfait, il a choisi d’afficher au grand jour sa duplicité. Tout en se couvrant de ridicule, il a

troublé l’opinion par des propos désobligeants, que ce soit lors de ses plaidoiries ou au

cours de mondanités. Il a également décidé de se lancer à corps perdu dans la débauche :

cette nouvelle forme de vie lui a procuré un certain soulagement, la débauche étant

libératrice car elle ne crée aucune obligation.

Un

...

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