Situation de communication module 6

 Description de la situation

La scène se déroule dans l'unité 4 du service de psychiatrie d'un hôpital public, plus précisément dans la salle d'activités. Mr. F., un patient de 25 ans, mesure 1,75 m et pèse 70 kg diagnostiqué autiste et schizophrène, est hospitalisé depuis un mois. En raison de comportements perturbateurs qui ont dérangé l'harmonie du service et affecté les autres patients, il a été placé en chambre d'isolement de 13h à 16h. Le lendemain, dans le cadre d'une réintégration progressive, il doit sortir de son isolement pour rejoindre les autres patients et déjeuner.

À 13h, après le déjeuner, Mr. F. se trouve dans la salle d'activité, assis, en interaction avec d'autres patients. La soignante A entre alors dans la pièce pour lui demander de retourner dans sa chambre d'isolement. Elle se positionne debout devant lui, avec une posture autoritaire et un ton élevé. Elle lui dit :  

 « Mr. F., vous savez que vous devez retourner dans votre chambre d’isolement, il est l’heure, ce sont les règles ici. Ah oui, ici ce n’est pas la jungle. » Cette déclaration n'est pas bien reçue par Mr. F., qui, frustré, répond :  « Je ne retournerai pas là-dedans ! Je ne suis pas un animal, je veux rester ici et jouer comme les autres. » Malgré son refus catégorique, la soignante A persiste un moment avant de quitter la pièce pour chercher une autre soignante. Mr. F. reste alors avec un sentiment de colère et d'anxiété.

Maintenant c’est la soignante B qui entre en action, cette dernière adopte une approche plus douce et calme. Elle s'adresse à Mr. F. d’un ton rassurant, en le saluant et en lui demandant s’il accepte qu’elle s’assoie à côté de lui. Elle lui pose ensuite des questions simples pour engager une discussion :  « Comment vas-tu ? La nourriture était-elle bonne ? » Mr. F. répond avec un sourire qu'il va bien et qu'il a aimé la nourriture. La soignante lui rappelle ensuite, avec un ton posé, les raisons de son isolement et lui explique qu’il est temps de retourner dans sa chambre. Mr. F. réagit calmement, mais avec un sentiment de regret :  « Je regrette ce que j’ai fait, mais j’aimerais rester ici et jouer comme les autres. » La soignante B, avec douceur, le regarde dans les yeux et lui pose une question ouverte pour explorer davantage ses émotions :   « Qu’est-ce qui te met dans cet état ? »  Mr. F. répond avec une petite voix qu’il souffre du divorce de ses parents, survenu quand il n’avait que 4 ans, une situation qu’il a mal vécue. La soignante B l’écoute attentivement, en hochant la tête pour montrer qu’elle est présente et comprend ses paroles. Elle lui propose de parler de cette expérience avec un psychologue, ce qu’il accepte, souriant et levant un doigt pour indiquer son désir de consulter le professionnel.

Après un dialogue apaisant la soignante B conclut en lui précisant qu’il pourra retrouver une certaine liberté dans le service si son comportement reste calme et respectueux. Mr. F. accepte, hochant la tête et disant « ok ». Il se lève ensuite et suit la soignante B vers sa chambre d'isolement, cette fois avec un comportement plus serein.

Analyse de la situation

Cette situation illustre la complexité de la communication avec des patients souffrant de troubles psychiatriques. Les soignants doivent naviguer avec précaution entre l’établissement des règles et l’écoute des besoins émotionnels des patients. L’interaction met en lumière l'importance de la communication verbale, non verbale et para-verbale, ainsi que la gestion de la proxémie, dans la réussite d'une communication thérapeutique.

 1. La communication verbale

La communication verbale joue un rôle primordial dans cette situation. Tout d'abord, la soignante A utilise une approche directive en imposant un retour à l'isolement à Mr. F. de manière directe, avec une formulation qui manque de délicatesse :  « Ici ce n’est pas la jungle. »  Cette phrase peut être perçue comme dévalorisante et humiliante, ce qui renforce la frustration du patient et crée un blocage. En revanche, la soignante B adopte une approche plus douce, en utilisant un ton calme et posé, ce qui permet de désamorcer la tension et d’encourager Mr. F. à s'exprimer :  « Comment vas-tu ? »  Elle parvient ainsi à établir un dialogue ouvert et respectueux, en favorisant la participation du patient.

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