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Le temps passe durement, mais est-ce que l'être humain a conscience de sa valeur?

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Par   •  1 Mai 2023  •  Dissertation  •  1 814 Mots (8 Pages)  •  290 Vues

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Le temps passe durement, mais est-ce que l'être humain a-t-il conscience de sa valeur? En est-il prisonnier ou maître ? A-t-il un quelconque pouvoir sur lui ? Sénèque, dans l'extrait qui nous est présenté, tiré des Lettres à Lucilius soutient l'idée que le temps nous appartient et qu'il est le seul bien donné par la nature. Il faut donc en faire bon usage, ce qui n'est pas le cas des hommes. Pour développer sa thèse, le philosophe invite Lucilius à une réflexion sur la fuite du temps qui est obligatoirement liée à l'évocation de la mort. Sénèque nous fait alors entrevoir ce concept sous un jour nouveau, en expliquant qu'il ne faut pas voir la mort comme " devant " mais comme " derrière " nous. Elle coïncide avec la naissance. Le " prix " que nous accordons au temps est intimement lié à cette idée. Or, selon lui, L'homme n'ayant pas conscience de l'importance que possède chaque instant de sa vie, ne sait pas bien gérer son temps, sauf s'il s'arrête un moment pour y réfléchir.

Dans une seconde étape du texte, le philosophe Sénèque critique la manière qu'a l'être humain de perdre son temps ou de l'utiliser à mauvais escient, alors qu'il ne dépend que de lui d'en prendre possession et de l'organiser utilement. Il souligne toutefois de façon paradoxale, le caractère " fugitif " et " incertain " de la notion de temps, dont il n'est peut-être pas si facile de se rendre maître finalement. On peut donc se demander si le temps nous appartient vraiment alors qu'il ne fait que passer, même s'il semble évident que nous avons la responsabilité de ne pas le gâcher.

Aussitôt, Sénèque aborde dans le texte le thème de la brièveté de la vie en faisant allusion au fait que " l'homme meurt un peu chaque jour " à la ligne 2. Cette façon de voir les choses est particulière, puisque nous avons le sentiment que la mort se situe dans un moment plus ou moins proche de notre avenir, mais pas comme un terme à chaque journée. Or, le philosophe semble considérer chaque jour comme un cycle complet de la vie qui finit par le sommeil, image de la mort. Pour lui, il apparaît donc qu'il faille vivre chaque jour comme s'il était le dernier. Ce qui donne d'autant plus de " valeur " à chaque moment comme il le souligne à la ligne 1.

Le philosophe ouvre son texte par une question embarrassante et sous- entend que nous, êtres humains, ne savons pas apprécier chaque instant à sa juste valeur. Puisqu'il s'interroge : "Quel est l'homme qui connaît le prix du temps... ? ". Certes, nous avons conscience de la fuite du temps et tendance à nous désoler de notre condition de mortel. D'après Arthur Schopenhauer " celui qui nait est suffisamment vieux pour mourir. ". C'est probablement une raison qui nous fait explorer le temps qui passe et voir la mort comme un état que l'on espère le plus loin possible dans l'avenir. Nous ne voyons donc pas les choses comme l'envisage Sénèque, lorsqu'il souligne à la ligne 3 que son domaine est le passé ": Cette angoisse de la mort conditionne notre relation au temps que nous estimons difficilement maîtrisable, comme le conçoit le philosophe Jankélévitch, qui le décrit comme sauvage " et indomptable dans son livre L'Irréversible et la nostalgie. Loin de cette idée, Sénèque, dans sa lettre, cherche à faire réagir Lucilius, son ami, en l'incitant à l'action et à avoir une influence sur sa propre vie, comme le souligne son interpellation à l'impératif à la ligne 3 : " Agis donc, mon cher Lucilius..." Lui le stoïcien, s'intéresse donc, comme les épicuriens, au caractère irremplaçable de l'instant présent et au fait qu'il ne faut pas systématiquement remettre à plus tard ce que l'on doit faire. Il personnifie le temps à la ligne 4 comme si c'était une réalité palpable: " saisis-toi de tous tes instants dit-il à Lucilius. A travers ces quelques mots, nous comprenons que, pour lui, l'homme peut s'efforcer de maîtriser le temps en réfléchissant, en agissant, en se concentrant sur ce qui est important. Il invite donc dans cette lettre philosophique, qui est une conversation, mais qui a aussi une portée publique, à ne pas gâcher son temps, car, comme il le mentionne à la ligne 5 " A force de remettre à plus tard, la vie passe ". Or, pour Sénèque, l'être humain ne peut se libérer de la contrainte du temps qu'en appréhendant pleinement le présent, afin d'acquérir une autonomie personnelle, que la crainte de la mort, notamment, menace. Ainsi, le fait de prendre en main son quotidien, s'avère bénéfique, comme il cherche à en convaincre son ami à la ligne 4 : " tu dépendras moins de l'avenir".

La deuxième partie du texte débute par un constat auquel Sénèque a abouti suite à une réflexion sur la vie et la mort. " Rien n'est à nous " mentionne-t-il à Lucilius à la ligne 5. Nous, êtres humains qui sommes souvent convaincus de posséder tout ce que nous touchons ne serions donc, selon le philosophe, que détenteurs d'un seul bien, car " seul le temps nous appartient ", si l'on en croit Sénèque qui insiste sur ce fait a la ligne 5. Nous serions donc à la fois maîtres et esclaves du temps, selon cette considération, puisqu'il nous revient de ne pas le gaspiller et de l'utiliser à bon escient d'une part,

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