L'école, une usine à égalité ?
Dissertation : L'école, une usine à égalité ?. Recherche parmi 303 000+ dissertationsPar hermione71 • 20 Octobre 2025 • Dissertation • 2 124 Mots (9 Pages) • 16 Vues
Gaétan BRELOT
1°1
Enseignement Moral et Civique
Sujet : L’école, une usine à égalité ?
« L’école est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde » affirmait le président sud-africain Nelson Mandela dans un discours de 2003. Cette citation met en exergue le rôle de l’éducation dans la construction d’une société plus juste et plus équitable. L’école, considérée comme un pilier fondamental de la République, a pour mission de transmettre des savoirs, de former des citoyens responsables et de leur garantir l’égalité des chances. C’est pourquoi, elle est souvent perçue comme « une usine à égalité », un lieu où chaque enfant, quel que soit son milieu d’origine, reçoit la même éducation pour pouvoir réussir grâce à ses efforts et à son mérite. Pourtant, dans une société toujours marquée par de fortes inégalités sociales, cette promesse semble parfois difficile à tenir : les études du ministère de l’Education nationale ou de l’OCDE soulignent que les performances scolaires restent très liées à l’origine sociale, et il convient alors de se demander si l’école remplit réellement son rôle d’égalisation des chances en permettant de corriger ces inégalités ou si elle contribue, au contraire, consciemment ou non, à les reproduire. Nous verrons d’abord que l’école est un outil visant à construire l’égalité. Ensuite, nous montrerons les limites de cette mission et enfin nous aborderons l’évolution de l’école pour tendre vers plus d’égalité.
A première vue, en France et dans les sociétés démocratiques de manière générale, l’école est considérée comme l’institution qui transmet des savoirs, fondée sur l’idéal d’égalité qui cherche à donner les mêmes chances à tous ses élèves.
Sa mission principale est donc la transmission des savoirs. En France, de 3 à 16 ans chaque enfant doit bénéficier d’une instruction, obligatoire, qu’elle soit menée ou non au sein de l’institution scolaire. Elle vise à former les futurs citoyens en leur inculquant un socle commun de savoirs, indépendamment de leur origine sociale, mais aussi une culture favorable à leur épanouissement. Tous les élèves suivent alors le même enseignement. Effectivement, les programmes sont uniformes sur tout le territoire, qu’on soit élève à Paris, à Marseille ou encore dans un petit village, dans une école favorisée ou défavorisée, tout le monde apprend le même contenu, passant par les mêmes matières avec les mêmes exigences. De plus, les examens comme le brevet ou le baccalauréat sont nationaux, garantissant une évaluation identique pour chaque élève. Cette uniformité assure que chacun dispose des mêmes outils pour comprendre le monde et réussir sa vie professionnelle et personnelle. C’est l’égalité des résultats qui est ici visée. L’école délivre ces diplômes qui conditionnent l’entrée sur le marché du travail, mais elle se veut également un espace d’apprentissage de la démocratie avec l’élection des délégués de classe, une réflexion sur l’égalité hommes/femmes ou encore une sensibilisation aux enjeux sur le développement durable.
D’autre part, longtemps réservée aux enfants de milieux favorisés, ainsi qu’aux garçons, l’école s’est profondément transformée à partir du XIXème siècle, avec l’obligation de construire des écoles pour les filles et les garçons (lois Falloux et Duruy), puis grâce aux lois de Jules Ferry (1881-1882) : l’instruction devient gratuite, obligatoire et laïque pour tous les enfants, filles comme garçons, de 6 à 13 ans. Est ainsi mis en place un processus de scolarisation primaire de masse, puis secondaire à compter des années 1960. Qui plus est, la création du collège unique par la loi Haby en 1977 est l’aboutissement d’un processus de démocratisation et d’ouverture de l’enseignement à tous les enfants d’une classe d’âge. La diversification des diplômes délivrés a aussi permis l’accès au statut de bachelier des plus défavorisés : près de 80% des jeunes d’une génération obtiennent désormais cet examen, à la faveur notamment de la création du baccalauréat technologique d’abord puis et surtout de la voie professionnelle en 1987.
Par ailleurs, l’école valorise le mérite personnel en donnant à chacun la possibilité de s’élever par son travail et son investissement. En effet, le système de diplômes (brevet, baccalauréat, concours) est conçu pour récompenser l’effort, le travail plutôt que la naissance ou la richesse. Les élèves issus de milieux modestes peuvent même bénéficier de bourses scolaires dès le collège. Théoriquement, n’importe quel élève motivé peut obtenir de bons résultats et accéder aux meilleures formations, peu importe ses origines sociales. De nombreux témoignages montrent qu’un enfant d’ouvriers peut, grâce à son travail, ses efforts et à ses professeurs, devenir médecin ou ingénieur. De ce fait, tous ces dispositifs démontrent que l’école tente de corriger les inégalités de départ et d’offrir à chacun les moyens de réussir.
Cependant, malgré les progrès réalisés, l’école est encore loin d’avoir réalisé son objectif d’égalité des chances. Elle peine à véritablement effacer les inégalités sociales. Par exemple, l’école française reste l’une des plus inégalitaires parmi les pays de l’OCDE, selon plusieurs enquêtes internationales, notamment le classement PISA. En effet, l’égalité des chances scolaires n’est pas atteinte car l’accès aux études restent dépendant de variables telles que le milieu social, le sexe, l’origine nationale, ethnique ou géographique.
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