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Faut-il punir?

Dissertation : Faut-il punir?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Mars 2024  •  Dissertation  •  1 974 Mots (8 Pages)  •  43 Vues

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Application.

Nous démontrerons dans un premier temps qu'il ne peut pas être légitime d'user de violence et que par conséquent, il n'est pas juste de punir. Mais, si on ne punit pas celui qui nuit aux autres et à lui-même, on ne répare pas l'injustice. L'impunité n'est-elle pas pour la victime pire que le crime qu'elle a subi ? Nous soutiendrons donc dans un deuxième teinps la thèse que là où il n'y a pas de punition, il ne peut y avoir de justice, et que donc il faut considérer que la punition n'est pas vraiment une violence. Mais, faire régner la justice et le bien par la peur et la menace, n'est-ce pas contradictoire ? Punir peut-il être véritablement juste dans un monde structurellement injuste ? Nous démontrerons pour terminer que ce n'est pas en combattant la punition qu'on combat l'injustice qui rend cette punition contestable.

Plan.

I. Thèse: par définition, la punition est conque pour être pénible. Il ne peut pas être juste de vouloir infliger une violence à autrui. En tant que violence. la punition ne peut pas être juste.

§

!

1. Argument

Par définition, la loi juridique change. Elle est propre à un système juridique et à une époque. Par conséquent, ce qui un jour est une punition, sera considéré un crime le lendemain. Comme le dit Pascal dans les Pensées, « le droit a ses époques, l'entrée de Saturne au Lion nous marque l'origine d'un tel crime ». Si par définition la punition doit être fondée sur une loi, alors elle varie comme la loi qui la fonde et la détermine.

Mais, comment dès lors être certain que l'acte de violence que je commets pour punir n'est pas un crime ? Et comment assumer de le commettre sans cette certitude que ce n'en est pas un ? Si ce qui autrefois était une punition, peut être aujourd'hui un crime, alors toute punition peut être soupçonnée d'être une violence, donc un crime, donc un acte injuste. Celui qui est puni devient dès lors une victime et celui qui punit un bourreau. La légitimité de la punition est par conséquent toujours discutable. Dès Lors qu'on peut remettre en question la loi, on peut remettre en question la punition. Or, on peut par définition remettre en question la loi, puisque ce qui est légal n'est pas nécessairement légitime. Celui qui est puni peut logiquement et paradoxalement se considérer comme une victime et à ce titre, contester toute forme de punition.

2. Argument

Par définition, une loi est générale et s'applique à tous les membres d'une communauté sans tenir compte des singularités de chaque individu. Or, c'est au nom d'une loi qu'on inflige une punition : c'est ce qui distingue la punition du crime ou de la vengeance. Or, déterminée par la loi, la punition est donc par définition rigide : elle ne peut s'adapter à toutes les personnalités, à toutes les circonstances, à tous les motifs.

Cette punition peut paraître juste du point de l'intérêt général, ou du point de vue de l'ordre social. Mais, en tant qu'individu, n'ai-je pas raison de me plaindre de subir une violence imposée au nom d'un ordre qui me refuse de m'accomplir pleinement dans ma singularité ? A ce titre, la punition n'implique-t-elle pas de renoncer à soi au nom de tous ? Ainsi, il faudrait pour qu'elle soit vraiment juste que chaque punition soit parfaitement adaptée à chaque situation individuelle, ce qui implique qu'elle ne soit plus déterminée par une loi. Donc, une punition ne peut pas être juste et il ne faut pas punir.

3. Argument

User de la violence pour combattre la violence est contradictoire. Le véritable instrument de la justice doit être ce qui s'oppose le plus à la violence, c'est-à-dire la raison. Si la loi est juste, on doit pouvoir démontrer qu'il est juste de la respecter sans user de menace, donc de violence. Obéir par peur de la punition n'est-ce donc pas une forme de soumission ? N'est-ce pas à la menace de l'usage de la force qu'on cède plutôt qu'à la légitimité de la loi qu'on cherche à nous imposer ? Mais, fondée sur la menace et la peur, peut-on encore distinguer la loi de la force ? En l'imposant par la menace de la punition, n'admet-on pas la faiblesse de la loi ?

4. Argument

Vouloir la punition n'est-ce pas vouloir que l'auteur du mal subisse à son tour

un mal ? Certes, ce mal est censé être mesuré et déterminé par une loi et infligé par un juge impartial. Il n'en reste pas moins que la punition fait mal. Michel Foucault dans Surveiller et punir, va jusqu'à dire que « la prison est dangereuse, quand elle n'est pas inutile ». En effet, pour ne pas être « dangereuse », la prison devrait être un lieu où tous les droits du détenu sont scrupuleusement respectés et protégés, à commencer par son droit à la vie privée et à l'hygiène. Cela implique des moyens considérables et un personnel nombreux, bien formé et bien rémunéré. N'est-ce pas dès lors inconcevable qu'une société consacre tant de moyens et d'efforts pour des criminels, pour des assassins, des violeurs et des voleurs ? La prison ne serait-elle pas aussitôt accusée d'être un lieu trop « agréable» par les victimes ? Dès lors, toute punition semble inéluctablement tendre vers une vengeance, autrement dit vers une forme de mal qu'on décide froidement d'infliger à un être humain en réponse au mal qu'il a lui-même commis. On peut donc comprendre qu'au nom d'un idéal de justice sans concession, ni compromission, on oppose au crime le pardon plutôt que la punition et qu'on préfère « tendre l'autre joue », comme le préconise Jésus dans l'Evangile selon saint Matthieu.

Ce qui est juste, ce serait dès lors de ne surtout pas répondre à la violence par la violence, et d'ainsi, montrer sa supériorité à son bourreau.

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5. Objection

Cependant, ce qui constitue un principe moral doit-il vraiment constituer le fondement des rapports sociaux ? Personnellement, on peut vouloir pardonner toute offense que l'on

...

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