La vocalisation des pensées dans la définition de l'humanité et de la société
Dissertation : La vocalisation des pensées dans la définition de l'humanité et de la société. Recherche parmi 303 000+ dissertationsPar Noaggg • 6 Novembre 2025 • Dissertation • 1 108 Mots (5 Pages) • 11 Vues
GUERRA DS HLP Philo- Essai Jeudi 21 octobre 2021
Noa
Déjà à l’antiquité, Socrate questionnait les athéniens et dialoguait avec eux à la recherche de la vérité. Ainsi, lui même que l’on considère comme l’un des premiers philosophes, questionnait la philosophie par le langage. Dans la vie quotidienne, parler se raccroche au langage. Vocaliser ses pensées pour soi ou pour les autres est propre aux êtres humains. Il semblerait donc que cette expression orale, en plus d’être propre aux humains, leur est nécessaire au bon fonctionnement de leur société. Cependant, nous pouvons douter de la réelle nécessité de cette expression orale en prenant en compte l’existence d’autres langages, façons de s’exprimer. Ainsi nous pouvons nous interroger : dans quelles mesures vocaliser ses pensées est propre et nécessaire au genre humain et au fonctionnement d’une société ?
Le 28 août 1963, Martin Luther King a prononcé son discours nommé « I have a dream » devant le mémorial d’Abraham Lincoln à Washington. Lors de cette prise de parole, il a revendiqué l’égalité et les droits des Noirs car, bien que l’esclavage ait été aboli depuis un siècle, le racisme, la discrimination et la ségrégation étaient toujours présents. Un an plus tard, grâce a ce discours qui a marqué le XXème siècle, certaines lois concernant les causes de ses revendications ont été aboli. C’est par sa parole, ses mots qu’il a réussi a transmettre ses pensées et arriver jusque là. Mais c’est aussi grâce aux 250 000 manifestants présents, avec leur attention figée sur Martin Luther King que les choses ont avancé. Nous pouvons appeler ce phénomène, la parole performative. C’est à dire qu’elle exécute une action par le dire. Mais il y a aussi le fait que Martin Luther King ait fait preuve d’éloquence, ce qui explique l’attention du public et les directives menées par la suite. Nous devons mettre en évidence le pouvoir qu’a les mots et les répercussions possibles par la parole.
Mais nous pouvons aller encore plus loin en se disant que la parole est ce qui nous fait. Parler permet aussi d’être dans la société et donc dans la réalité. C’est à dire que si nous ne savons pas qui nous sommes, nous serons écartés de la société et complètement inexistants. Alors que si nous savons nous définir, nous pourrons faire parti de la société et aurons conscience que l’on fait parti de l’humanité. Selon Cassirer, en disant qui l’on est, on est. Soit, celui qui ne peut pas dire qui il est, n’est pas et ainsi ne peut pas exister dans la société. Nommer ce qui nous entoure fait que l’on est humain. C’est ce qui nous fait nous. Le nom est également l’essentiel de l’Homme, ce qui le fonde et le décrit ; « le nom exprime l’intérieur de l’homme, ce qu’il a d’essentiel » Cassirer, Philosophie des formes symboliques, tome II : La pensée mythique. Ainsi il en conclu que le nom et l’homme se confondent.
Certes, parler est un élément fort pour vivre en société. Or, nous savons que les hommes de Néandertal ne pouvaient, physiquement, pas parler. Ils avaient seulement la capacité de pousser des cris ou grognements, mais rien de concret. Seulement, cela ne les a pas empêché de fonder leur société et de communiquer. Nous pouvons considérer qu’il n’y a pas de règles ou de barrières pour être amené a créer une société. Cela remettrait en cause le fait qu’il faut un nom pour être et pour exister, mais aussi que les paroles agissent sur les actes. Nous pouvons même se questionner sur la possibilité d’agir sans parler. Prenons comme exemple le livre Les enfants de la Terre par Jean M. Auel, où une petite fille de cinq ans se retrouve seule car les membres de sa tribu sont décédés suite à un tremblement de terre. Elle fini par être intégré dans une autre tribu étrangère a sa connaissance mais qui s’avérait être des hommes de Néandertal. Malgré le fait que cette tribu ne parle pas, la petite fille a réussi a s’adapter a eux et vivre correctement. Ce livre montre que l’absence de parole ne rend pas impossible la communication.
...