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La Musique - BTS - Culture Générale

Synthèse : La Musique - BTS - Culture Générale. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Décembre 2020  •  Synthèse  •  1 471 Mots (6 Pages)  •  1 848 Vues

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        La vie musicale en France au début du XXè siècle est d’une grande richesse : goguettes, cabarets et café-concerts, sociétés orphéoniques, harmonies et fanfares : la musique est alors une pratique éminemment collective.

        Dans les campagnes, on joue, on chante des airs traditionnels ou des chansons lors des fêtes civiles, religieuses ou agricoles, dans les banquets d’associations, au son des harmonies et fanfares bigophoniques. Dans les villes, les café-concerts puis le music-hall inventent les variétés : sur scène défilent numéros de cirques, saynètes dansées, extraits d’opérettes et chansons dans une ambiance bruyante et enfumée où les chanteurs doivent donner de la voix pour se faire entendre. A Paris, on a cabarets  comme Le chat noir qui se destinent plus à un public  littéraire, plus bourgeois. La chanson parle de tout -ou presque. Evènements de l’actualité, inventions, modes, personnalités… tout ce qui fait la vie quotidienne est traité en chansons. Tout comme la presse la chanson est un véritable média, véhicule d’informations, d’opinions et d’humeurs collectives. Colportée encore par les chanteurs de rue, diffusée en masse sous forme de feuillets et autres partitions petit format, bientôt dupliquée et amplifiée par l’industrie du disque en plein essor, chantée sur scène ou entre goguettiers, la chanson contribue à dire et à faire la société. Même si l’apparition du 78 tours vers 1910 et plus tard la radio vont favoriser les pratiques individuelles et domestiques, la chanson implique encore « la proximité chaleureuse, la présence physique, le lien corporel entre les participants, et non une structure d’écoute séparée, médiatisée, privatisée, comme ce sera le cas par la suite, dans l’ère industrielle de la musique et du spectacle. »Catherine Dutheil-Pessin.

I. Chansons d’avant guerre : un air de revanche

La défaite de 1870, la perte de l’Alsace et Lorraine hantent la mémoire collective. La fièvre patriotique est entretenue dans l’armée, les écoles , et le pays est agité d’un désir de revanche qu’incarnent des mouvements politiques comme le boulangisme ou les Ligues et qui s’exacerbe avec l’affaire Dreyfus.Paul Déroulède, écrivain et fondateur de la Ligue des Patriotes, est une des plumes les plus fécondes de ce mouvement. Un de ses recueil « Les chants du soldat » (1872) sera distribué et utilisé dans les écoles, et parmi ces chants Le Clairon restera longtemps le symbole de cette chanson qui sublime le courage du soldat français.

De nombreuses chansons expriment ce désir de revanche exaltent la nécessité et l’imminence d’une nouvelle guerre. Aussi, les mémoires de l'avant guerre sont hantés par la défaite de 1870 et la perte de l'Alsace Lorraine. Comme en témoigne La Strasbourgeoise chanson de la revanche composée par  Gaston Villemer et Lucien Delormel, musique de Henri Natif. Cette chanson apparaît dans le recueil "Les chansons d'Alsace-Lorraine" (paru en 1885) aussi sous le titre de "La Mendiante de Strasbourg".

Quelques voix dissidentes se font entendre, dans la longue tradition de la chanson sociale, qui des sans-culottes aux canuts et à la Commune, de la Carmagnole (1792) à L’Internationale (1871) en passant par le Temps des Cerises (1866) tisse en chansons le fil rouge des aspirations ouvrières. 
Un des hérauts de cette chanson contestataire de l’époque est 
Gaston Montéhus, qui chante le refus des soldats du 17è régiment d’infanterie de marcher contre les vignerons du Languedoc en révolte, en 1907. Il écrit aussi cette chanson, interdite et pour laquelle il fut condamné pour « incitation à l’avortement ».

II/ Du cabaret au front : les chansons des soldats.

Guerre de position, longue attente, propagande qui se met en place. Chansons pour mettre en avant la vie dans les tranchées :

Si Mayol se défendra d’avoir voulu faire œuvre de propagande « Oh ! rassure-toi, je n’ai jamais chanté « le bonheur des tranchées », « la joie d’être poilu », « l’orgueil de se faire tuer », ah non ! », il n’en demeure pas moins que le répertoire en vogue dans ces représentations plus ou moins officielles évitait soigneusement l’anti-militarisme, le pacifisme ou la description crue des horreurs des tranchées.

Au front, sur les premières lignes, le silence de l’attente et le fracas des bombardements éloignent toute musique. Mais sur les lignes arrières, les soldats passent le temps et se distraient en chanson. 
On chante les airs célèbres à Paris ou les chansons traditionnelles, on les adapte sur des paroles créées pour l’occasion, recopiées à la main dans des cahiers de chansons, diffusées sur les feuillets imprimés et petits formats, feuilles de chou et presse de tranchée. Les instruments sont souvent fabriqués sur place avec les matériaux du bord

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