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Sujet BTS Culture G

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Par   •  23 Mai 2013  •  2 211 Mots (9 Pages)  •  2 510 Vues

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BREVET DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR

TOUTES SÉRIES

CULTURE GÉNÉRALE ET EXPRESSION

SESSION 2011

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Durée : 4 heures

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Aucun matériel autorisé.

Dès que le sujet vous est remis, assurez-vous qu’il est complet.

Le sujet comporte 9 pages, numérotées de 1 à 9.

PREMIÈRE PARTIE : SYNTHÈSE ( / 40 POINTS)

Génération(s)

Vous rédigerez une synthèse concise, objective et ordonnée des documents suivants :

Document 1 : Christine Castelain-Meunier, Pères, mères, enfants (1998)

Document 2 : Philippe Geluck, Entrechats (1999)

Document 3 : Nicolas Jonas, La famille (2007)

Document 4 : Victor Hugo, Les Misérables, Tome III, Livre III,

« Le grand-père et le petit-fils » (1862)

DEUXIÈME PARTIE : ÉCRITURE PERSONNELLE ( / 20 POINTS)

Selon vous, les liens intergénérationnels s’imposent-ils ou se construisent-ils ?

Vous répondrez à cette question de façon argumentée en vous appuyant sur les documents du corpus, vos lectures de l’année et vos connaissances personnelles.

DOCUMENT 1

Soucieux de leur identité personnelle, convaincus des valeurs que sont la performance et l’efficacité, les parents entretiennent parfois des rapports de compétition, que l’on retrouve dans les relations parents-enfant. L’enfant constitue un merveilleux support de projection des affects personnels, il peut être investi par les représentations les plus inattendues. De plus, la jalousie peut s’installer entre l’enfant qui fait son entrée dans la vie et l’adulte nouvellement parent, exacerbée par la valeur culturelle liée à la « fraîcheur » génétique, cellulaire, instinctuelle, rajeunissante du nouveau-né et par l’attendrissement que son état de dépendance et sa fragilité suscitent. L’adulte refoulera ce sentiment et tentera de présenter une authenticité positive dans ce contexte culturel en mouvement, qui mythifie la jeunesse et dévalorise le vieillissement, le contourne et l’évite.

L’ambiguïté inhérente à la venue de l’enfant est patente. La journaliste Claire Brisset évoque dans son livre, un monde qui dévore ses enfants, les dieux de la mythologie aux prises avec l’enfant dans le combat pour l’éternité. L’enfant est source de fierté, il projette l’adulte dans l’avenir, dans la continuité de l’histoire humaine, dans le registre de la transcendance. Le père, en acceptant de reconnaître l’enfant, de lui donner son nom, l’inscrit dans son histoire familiale, par le biais de la filiation, et le fait accéder à une part d’éternité.

La mère, unie à l’enfant, en s’en déliant physiquement, est reconnue comme l’actrice principale, en même temps qu’elle doit, progressivement, se distancier de cette situation particulière qu’est la grossesse et qui l’a définie pendant neuf mois. Elle doit accepter que l’histoire de l’enfant lui succède et l’inscrive, elle aussi, dans l’éternité.

Si pour le père et pour la mère le bébé est symbole de fierté, de regénérescence (à condition qu’il se révèle conforme aux « normes » médicales socialement en vigueur), il est aussi le symbole d’un achèvement. Il constitue la relève et représente ainsi la fin d’une étape. Or, l’acceptation philosophique de la limite n’est pas si facile. La force intérieure et l’équilibre psychique doivent être individuellement suffisamment développés pour accepter cette notion de limite, afin de permettre à un troisième être, aussi adorable soit-il, de prendre sa place. (…)

Concevoir un enfant dans un contexte marqué par la recherche d’excellence comporte des risques : l’écart entre l’enfant réel et l’enfant imaginaire peut constituer un fossé de plus en plus difficile à compter.

Des rituels d’accompagnement et d’initiation à l’entrée et au suivi de la parentalité devraient pouvoir se développer afin de favoriser une meilleure acceptation de l’enfant par les parents et une meilleure prise de responsabilité. Car accepter l’enfant tel qu’il est n’est pas facile. Lorsque l’individu devient parent, ce sont ses ressources individuelles qui sont sollicitées. Avant l’industrialisation, lorsque la référence à la communauté était prévalente, l’histoire de l’enfant était toute tracée. S’il survivait, son arrivée à maturité représentait une garantie pour l’avenir. Cela n’a désormais pas le même sens : les rapports entre les générations n’intègrent pas la même solidarité familiale qu’autrefois, les conditions de la retraite et les organismes spécialisés ont changé.

La confusion des places

Il est attendrissant de constater que dans les faire-part de naissance contemporains règne une confusion des places telle qu’il est parfois difficile d’identifier les parents, la petite soeur ou le grand-frère, et le nouveau-né. Tout le monde semble en apparence appartenir à la même génération. Le nouveau-né annonce qu’il est en pleine forme, la grande sœur qu’elle est fière… La réponse à la devinette apparaît, au bas du faire-part, en petits caractères : le prénom des parents et leur adresse. On est loin des faire-part de naissance qui passaient en revue une partie de la généalogie familiale. La distinction entre générations. À l’inverse, les traumatismes interrompent la transmission car ils ne peuvent pas être scénarisés et figurés dans la psyché : ils ne peuvent faire l’objet d’une narration et restent présents comme des blessures non cicatrisées, non mentalisées, corps étrangers dans le corps qui

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