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Le Printemps De Botticelli

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Par   •  27 Octobre 2014  •  4 725 Mots (19 Pages)  •  2 237 Vues

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Sandro Botticelli, Le Printemps, vers 1482, détrempe sur bois, 203 x 314 cm, Galerie des Offices, Florence

Introduction

Le Printemps, peinture allégorique sur panneau de bois, est peinte par Sandro Botticelli vers 1482, donc pendant la période de la Renaissance à la demande de Lorenzo et Giovanni di Pierfrancesco de Médicis pour le mariage de l’un de ses cousins, Laurent de Médicis avec Sémiramis Appriani, fille du seigneur de Piombino qui devait se dérouler à l’origine au mois de mai. Cette œuvre, aux dimensions importantes, a été trouvée au-dessus des deux portes d’entrée de la chambre dans la villa de son commanditaire, la villa di Castello, en face de La Naissance de Vénus. Son nom provient de l’inventaire effectué par Giorgio Vasari en 1550. Celui-ci identifie le tableau à une célébration de l’arrivée du printemps.

Ce tableau a fait couler beaucoup d’encre car au cours des siècles, de nombreux commentateurs et critiques ont essayé de démêler les différentes suggestions sémantiques présentes dans cette œuvre. Barbara DEIMLING a recensé plus d’un millier d’études au cours des cinq derniers siècles concernant cette œuvre. Parmi ces différentes interprétations, on trouve celle où les personnages représentent tous une allégorie d’une cité-état.

Sandro Botticelli est un peintre florentin protégé par la célèbre famille des Médicis. C’est pour cette famille que Botticelli réalisa de nombreuses œuvres, mais pas seulement. Cette notoriété s’explique par le savoir-faire de Botticelli et sa capacité d’introduire des discours parfois philosophiques et politiques dans ses œuvres. Son style est marqué par la Renaissance italienne, et notamment par Masaccio. Mais il fait évoluer sa peinture de manière savante. Ses inspirations principales sont la mythologie gréco-romaine et la religion chrétienne. Pour Le Printemps, on trouve donc les Métamorphoses d’Ovide. Dans ces œuvres, Botticelli sait mettre en valeur les formes féminines présentes dans ses sujets.

Nous avons neuf personnages figurant sur une prairie parsemée de fleurs et délimitée par un bosquet d’orangers. Dans ce paysage trône, au centre, Vénus qui surplombe la scène. Zéphyr et Chloris font irruption dans ce paysage par la droite. À leur gauche, se trouve Flore à la robe vaporeuse couverte de fleurs. Cupidon se trouve juste au-dessus de Vénus. Il est nu, ailé et porte en bandoulière un carquois avec ses flèche et s’apprête à en décocher une, les yeux bandés, en direction du groupe situé à sa gauche. Il s’agit du groupe des trois Grâces. Ensuite, nous avons Mercure dont le visage est dirigé vers l’extrême gauche.

Ces personnages aux couleurs assez vives, qui sont tous des dieux ou demi-dieux de la mythologie gréco-romaine, sont placés dans un jardin sombre, composé d’une surabondance de végétaux noirs et verdâtres. On constate que dans Le Printemps, on retrouve la même forêt, les mêmes arbres, les mêmes frondaisons, le même espacement entre les arbres, la même terre, le même sol, le même semis de fleurs que dans La Naissance de Vénus.

Nous allons donc voir qu’à travers Le Printemps, Botticelli a inséré de nombreuses interprétations basées sur l’Amour, par le bais de nombreuses références allégoriques, mythologiques voire même sociales. Dans un premier temps, nous verrons que ce tableau est une représentation de l’Amour. Ensuite, nous étudierons la représentation de la beauté idéale. Et pour finir, nous verrons que ce tableau est empreint de multiples symboliques à la fois mythologiques et symboliques.

I/ Une représentation de l’Amour

A/ Les deux mythes : Zéphyr et Chloris, et Flore

Nous aborderons les origines littéraires des mythes de Zéphyr et Chloris et de Flore qui sont liés. Ce mythe de Zéphyr et Chloris est connu par deux textes du poète antique romain, Ovide, qui sont Les Métamorphoses et Le Calendrier. Dans Le Calendrier¸ Zéphyr, dieu du vent, tombe subitement amoureux de Chloris, une nymphe. Il la prend pour femme, de force. Pour s’excuser de son attitude, il change Chloris en Flore, déesse de la fertilité et de l’avènement du printemps, et lui offre le royaume des fleurs. La venue du printemps sort sous ces termes de la bouche de Flore : « J’étais Chloris, moi que l’on nomme aujourd’hui Flore ». Dans Les Métamorphoses, l’histoire est présente sous une autre forme. Borée, autre nom de Zéphyr, aurait changé la nymphe en Flore, pour la remercier d’avoir céder à ses avances après avoir été courtisée pendant longtemps.

C’est sur cette légende que se base Botticelli pour représenter le groupe présent à droite du tableau. L’arrivée du printemps est associée à la déesse Flore. Elle correspond à une puissance végétale qui permet à la nature et aux arbres de fleurir. Ce mythe populaire romain est introduit à Rome par Titus Tatius. Celui-ci se rattache à la légende hellénique d’Ovide, citée précédemment. Parfois, nous pouvons trouver dans des sources un pouvoir fécond à Flore qui permettrait aux femmes de tomber enceinte en touchant simplement une de ses fleurs magiques. Flore est donc aussi la déesse protectrice de la fécondité.

Dans le tableau, Botticelli représente les personnages liés à l’histoire du mythe de Zéphyr et Chloris, mais aussi d’autres personnages qui à la base ne font pas partie de l’épisode mythologique. Zéphyr, Chloris et Flore sont tous les trois liés au mythe. L’épisode de Chloris et de Zéphyr représente le cœur du tableau même si le groupe est reporté dans l’extrême droite de celui-ci, car ce dernier est d’une certaine manière fortement lié au titre du tableau. Zéphyr, apporte un vent chaud et humide qui est bénéfique au printemps. Cet épisode mythologique est représenté deux fois dans l’œuvre de Botticelli, à deux moments précis du mythe pour offrir une vision large de celui-ci. Le premier moment correspond au plus violent, celui où Zéphyr, de couleur bleue, s’apprête à violer Chloris.

Cette violence est symbolisée par les fûts des arbres ployant sous la force du vent, marquée par les joues gonflées de Zéphyr. Les arbres accompagnent son arrivée. Chloris apparaît comme une victime, avec un visage rempli d’effroi. Cet épisode est déjà présent dans La Naissance de Vénus. Sa seule action est la fuite, mais comme le montre la présence du deuxième épisode avec Flore, sa transformation est inéluctable. Cela est visible par les végétaux qui sortent de sa bouche avant même d’être touchée par Zéphyr. Botticelli nous

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