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White Cube / Brian O'Doherty

Étude de cas : White Cube / Brian O'Doherty. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Décembre 2021  •  Étude de cas  •  2 862 Mots (12 Pages)  •  973 Vues

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MUSEOLOGIE

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Eddy FILIBERTO

L3 Histoire de l'Art et Archéologie - Dijon

Muséologie (S.6)

2016-2017

SUJET

"Pour le meilleur et pour le pire, le cube blanc est la seule convention majeure à laquelle l'art ait dû se soumettre. Sa pérennité est garantie parce qu'il n'y a pas d'alternative. Une myriade de projets abordent la question du lieu, mais ils ne proposent pas tant d'alternative qu'ils ne réquisitionnent l'espace de la galerie pour le compte du discours esthétique. Aucune alternative authentique ne peut surgir depuis l'espace de la galerie".  (White cube : L'espace de la galerie et son idéologie : "Le contexte comme contenu").

INTRODUCTION

        Brian O’Doherty est un artiste conceptuel, critique d’art et historien, qui à longtemps été responsable du National Endowment for the Arts. Il est célèbre pour son analyse critique d'une conception autonome de l'art par le white cube, hérité de la tradition moderniste. En 1976, il a écrit un ouvrage qui l'a rendu célèbre : White cube : L'espace de la galerie et son idéologie, dans lequel il a théorisé le concept du white cube, le cube blanc.

        Depuis les années 1970, de profonds changements ont eu lieu dans la notion même de l'art et les modes d'expositions. Dans l'ouvrage, Brian O'Doherty décrit le concept du white cube et le défend suite aux critiques. O'Doherty a pensé l’espace du white cube et a commencé à réfléchir sur ce que signifiait d’exposer dans un espace faussement neutre. Il y discute de la mise en scène et de la perception de l'espace d'exposition dans la galerie d'art contemporain avec comme base le cube blanc qui est selon lui une construction historique, un lieu qui ne se rattache pas à un quelconque contexte extérieur. C'est cela le concept même de l'art contemporain selon lui. Il ne semble y avoir aucune alternative convenable au cube blanc à propos de la question du lieu d'exposition.

        En quoi le white cube est-il pour Brian O'Doherty une forme d'exposition nécessaire et incontournable parmi les autres modes d'exposition de l'art contemporain et en quoi interroge-t-il sur le lieu d'exposition privilégié pour cet art ?

        Dans un premier temps, nous verrons que le white cube a été et est encore considéré comme le modèle parfait pour la galerie d'art contemporain. Dans un second temps, nous verrons en quoi ce le white cube a été critiqué.

DEVELOPPEMENT

  1. Le white cube : espace d'exposition pour la galerie d'art contemporain

        Le white cube: définition, origines, applications :

        Le white cube est un type d'espace d'exposition particulier qui se veut moderniste. Il a participé à une rupture dans les lieux de présentation. C'est un espace aux murs blancs, généralement refermée sur lui-même par l'absence de fenêtres. En accord avec le triomphe du modernisme qui rompt avec le passé. il s'était généralisé durant les années trente. Le système s'est mis en place dès les premières expositons du Moma à New York. Citons par exemple l'exposition Matisse en 1931 durant laquelle des oeuvres du maître fauve ont été exposées selon le type du white cube. Le premier conservateur du Moma était Alfred Barr qui avait suivi les cours de Paul Sachs, enseignant de muséologie. Ce dernier prônait le dépouillement. La sobriété était selon lui le meilleur pour servir de cadre d'exposition aux oeuvres. Cette conception influenca donc Barr qui la mit en place au Moma. En 1938, Willem Sandberg, le directeur du Stedelijk Museum d’Amsterdam, a peint en blanc des murs qui étaient à l’origine de plusieurs couleurs. Ce geste a modifié l’impact des murs où les œuvres étaient accrochées. Il donnait la possibilité de proposer un nouveau contexte historique et artistique pour les œuvres. Quelques années plus tard, on s’aperçoit que la présence de murs blancs s’est généralisée dans les espaces d’exposition pour des raisons esthétiques. Plusieurs architectes et professionnels du monde de l'art ont prônés à l'époque une architecture et une présentation sobre pour mettre en valeur les oeuvres contemporaines.

        Des tentatives du white cube ont eu lieu dans les années cinquante et soixante. L’artiste français Yves Klein proposa en 1958 "l'Exposition du vide" au sein de la galerie Iris Clert à Paris. Le tout n'est qu'une suite de salles vides aux murs peints en blanc. Cet évènement, dans la mouvance de l'identité esthétique du cube blanc, a été critiqué. L'espace perd sa capacité à recevoir de l’art. Au lieu d’accueillir une exposition, l’espace est laissé tel quel, le spectateur se trouve devant un espace vide. L'idée de vider les pièces pour donner à voir était révolutionnaire. Klein amena à son paroxysme le concept du cube blanc en ne disposant aucune toile dans ce lieu d'exposition. Malgré l'affluence, ce fut un scandale. On pouvait voir sur le carton d’invitation de l’événement : "cette manifestation de synthèse perceptive sanctionne chez Yves Klein la quête picturale d’une émotion extatique et immédiatement communicable". L'approche esthétique de l'exposition était mise en avant.

        Les minimalistes ont principalement utilisé le white cube pour leurs expositions. On peut citer par exemple Carl Andre qui exposa une de ses oeuvres, Equivalent VIII en 1966 dans un espace d'exposition régie par le white cube. 120 briques réfractaires étaient disposées au sol. La conception de l’exposition a changé à ce moment-là. Le spectateur a été invité à s'impliquer dans cette exposition. Il est invité à rentrer dans l'espace de l'oeuvre. On est face à des objets qu’on perçoit physiquement avec notre corps, qu’on perçoit dans l’espace. L’œuvre d’art change de statut : elle n’est plus un élément symbolique ou figuratif, mais un objet réel qui fait partie du monde du visiteur.

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