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Scène 1 de l apièce de théâtre Antioichus d'Arsace

Cours : Scène 1 de l apièce de théâtre Antioichus d'Arsace. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Octobre 2013  •  Cours  •  2 347 Mots (10 Pages)  •  600 Vues

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Scène 1

Antiochus, Arsace

ANTIOCHUS

Arrêtons un moment. La pompe de ces lieux,

Je le vois bien, Arsace, est nouvelle à tes yeux.

Souvent ce cabinet superbe et solitaire

Des secrets de Titus est le dépositaire.

C'est ici quelquefois qu'il se cache à sa cour,

Lorsqu'il vient à la reine expliquer son amour.

De son appartement cette porte est prochaine,

Et cette autre conduit dans celui de la reine.

Va chez elle : dis-lui qu'importun à regret

J'ose lui demander un entretien secret.

ARSACE

Vous, Seigneur, importun ? Vous, cet ami fidèle

Qu'un soin si généreux intéresse pour elle ?

Vous, cet Antiochus, son amant autrefois ?

Vous, que l'Orient compte entre ses plus grands rois ?

Quoi ? Déjà de Titus épouse en espérance,

Ce rang entre elle et vous met-il tant de distance ?

ANTIOCHUS

Va, dis-je : et sans vouloir te charger d'autres soins,

Vois si je puis bientôt lui parler sans témoins.

Scène 2

Antiochus, seul

ANTIOCHUS

Hé bien ! Antiochus, es-tu toujours le même ?

Pourrais-je, sans trembler, lui dire : «Je vous aime ?»

Mais quoi ? Déjà je tremble, et mon coeur agité

Craint autant ce moment que je l'ai souhaité.

Bérénice autrefois m'ôta toute espérance ;

Elle m'imposa même un éternel silence.

Je me suis tu cinq ans, et jusques à ce jour,

D'un voile d'amitié j'ai couvert mon amour.

Dois-je croire qu'au rang où Titus la destine

Elle m'écoute mieux que dans la Palestine ?

Il l'épouse. Ai-je donc attendu ce moment

Pour me venir encor déclarer son amant ?

Quel fruit me reviendra d'un aveu téméraire ?

Ah ! Puisqu'il faut partir, partons sans lui déplaire.

Retirons-nous, sortons ; et sans nous découvrir,

Allons loin de ses yeux l'oublier, ou mourir.

Hé quoi ? Souffrir toujours un tourment qu'elle ignore ?

Toujours verser des pleurs qu'il faut que je dévore ?

Quoi ? Même en la perdant redouter son courroux ?

Belle reine, et pourquoi vous offenseriez-vous ?

Viens-je vous demander que vous quittiez l'empire ?

Que vous m'aimiez ? Hélas ! Je ne viens que vous dire

Qu'après m'être longtemps flatté que mon rival

Trouverait à ses voeux quelque obstacle fatal,

Aujourd'hui qu'il peut tout, que votre hymen s'avance,

Exemple infortuné d'une longue constance,

Après cinq ans d'amour et d'espoir superflus,

Je pars, fidèle encor quand je n'espère plus.

Au lieu de s'offenser, elle pourra me plaindre.

Quoi qu'il en soit, parlons : c'est assez nous contraindre.

Et que peut craindre, hélas ! un amant sans espoir

Qui peut bien se résoudre à ne la jamais voir ?

Scène 3

Antiochus, Arsace

ANTIOCHUS

Arsace, entrerons-nous ?

ARSACE

Seigneur, j'ai vu la reine ;

Mais pour me faire voir, je n'ai percé qu'à peine

Les flots toujours nouveaux d'un peuple adorateur

Qu'attire sur ses pas sa prochaine grandeur.

Titus, après huit jours d'une retraite austère,

Cesse enfin de pleurer Vespasien son père.

Cet amant se redonne aux soins de son amour ;

Et si j'en crois, Seigneur, l'entretien de la cour,

Peut-être avant la nuit l'heureuse Bérénice

Change le nom de reine au nom d'impératrice.

ANTIOCHUS

Hélas !

ARSACE

Quoi ? Ce discours pourrait-il vous troubler ?

ANTIOCHUS

Ainsi donc sans témoins je ne lui puis parler ?

ARSACE

Vous la verrez, Seigneur : Bérénice est instruite

Que vous voulez ici la voir seule et sans suite.

La reine d'un regard a daigné m'avertir

Qu'à votre empressement elle allait consentir ;

Et

...

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