Les inaptes au travail

1. « Les Inaptes au travail » de David OLERE :

• Présentation de l’œuvre :

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Cette œuvre a été peinte par David OLERE dans les années 1950. C’est une huile sur toile de dimensions 131+162 cm. Elle est aujourd’hui conservée au Mémorial de l’héritage Juif à New York.

Biographie de l’auteur :

David OLERE est né en 1902 en Pologne et mort en 1985 en France à Noisy le Grand. Il est de religion juive. Dans les années 1920-1930, David OLERE s’installe en France et obtient la nationalité française. En février 1943, il est arrêté en tant que Juif par la police française et il interné au camps de Drancy (près de Paris) avant d’être déporté à Auschwitz. Sélectionné pour le travail, il illustre les cartes postales des SS puis est désigné pour faire partie du Sonderkommando (équipe de détenus juifs chargés des chambres à gaz) au crématoire III d’Auschwitz-Birkenau. En janvier 1945, lors de l’évacuation d’Auschwitz par les nazis, il est dirigé vers le camp de Mauthausen puis d’Ebensee où il est libéré par l’armée américaine le 6 mai 1945. Il témoigne dès lors de ce qu’il a vu et vécu à Auschwitz dans des dessins et des peintures.

Contexte :

Cette œuvre a été réalisée juste après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, après la libération des camps d’extermination comme Auschwitz dont les populations ne savaient presque rien. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Hitler instaurait un régime totalitaire raciste et antisémite. Il avait pour projet la déportation et l’extermination de tous les Juifs d’ Europe dans des centres de mise à mort, appelé camps d’extermination entre 1942 et 1945 par les nazies comme par exemple les camps d’exterminations d’Auschwitz en Pologne pays conquis par la Wehrmacht au début de la Seconde Guerre Mondiale.    

Cette œuvre est proche du mouvement expressionniste (né au début du XXème siècle) avec ses techniques et ses couleurs qui déforment la réalité pour mettre en valeur un sentiment fort, une émotion.

• Analyse de l’œuvre :

Au premier plan, nous remarquons six personnes dont quatre enfant avec un bébé, une grand-mère et une mère. Ils sont tous soudés, ils sont tous liés en se tenant le bras. Cette famille a le teint blafard, un air fantomatique, épuisés, à bout de force. On pourrait même utiliser le terme de mort-vivants. Ils sont inaptes au travail ce qui pourrait expliquer la raison d’aucun homme sur le tableau à cause de la sélection pour le camp de concentration ou d’extermination.  Nous pouvons déduire la religion juive de cette famille avec l’étoile de David qui se trouve sur le buste de la grand-mère. Les deux enfants et la grand-mère portent leurs affaires personnelles, quelques provisions dans des sacs, un petit jouet dans la main de l’enfant à droite. Au-dessus de  la famille, nous observons un fantôme décharné, un corps, une âme qui s’accroche à cette famille mais plus particulièrement à la vieille dame. Nous avons l’impression que cette âme emporte la famille vers la mort. Ce corps nous a fait allusion au tableau de Munch « Le cri ».

A gauche, nous distinguons un bras coupé, un bras d’un SS avec le signe sur son uniforme. L’artiste a abaissé l’insigne situé habituellement sur l’épaulette jusqu’à la manche visible sur le tableau afin de rendre la personne encore plus identifiable. Son fusil pointe sur les personnages.

En arrière-plan, nous avons la localisation de la scène à l’intérieur du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Nous avons la présence à droite, du camp de concentration où nous pouvons apercevoir des hommes travailler, pousser des chariots remplit de cadavres entassés les uns sur les autres provenant des usines à gaz pour aller vers les fours crématoires et se faire fouetter par les SS.  Au loin  nous apercevons les fours crématoires. La fumée noire des cadavres  qui sort des fours forme le signe des SS.

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