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La Guerre, Otto Dix

Commentaire d'oeuvre : La Guerre, Otto Dix. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Septembre 2017  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 632 Mots (7 Pages)  •  1 199 Vues

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« La Guerre », Otto Dix

Année de réalisation : Réalisée entre 1929 et 1932

Lieu d'exposition : Cette œuvre n’a été exposée qu’une seule fois à Dresde en Allemagne, en 1938. Considérée comme « art dégénéré » par les nazis, l'œuvre a ensuite été cachée dans une caisse afin de ne pas être détruite. Elle est actuellement visible à la galerie Gemäldegalderie Neue Meister de Dresde.

Techniques : C’est une peinture réalisée avec la technique ancienne de la tempera, sur des panneaux de bois, souvent utilisée pour les tableaux religieux.

Œuvre figurative ou abstraire : C'est une œuvre figurative car on reconnaît de nombreux éléments du réel. En effet, c'est un tableau au style extrêmement réaliste, dans lequel il représente des scènes de bataille, ne laissant pas au spectateur la moindre possibilité d'oublier le déferlement de violence qu'est la guerre.

Dimensions de l'œuvre : Ce triptyque est monumental ! Le panneau central est un carré de 2,04 m de longueur. Les panneaux latéraux mesurent quant à eux 2,04 m de hauteur sur 1,02m. Enfin, la prédelle a pour dimensions 0,60m sur 2,04m. Le spectateur s'y sent ainsi davantage intégré et cela suscite de l'émotion.

Il s’agit d’une des premières techniques utilisées dans l’art pictural. Elle consiste à mélanger des pigments (poudre issue de produits naturels écrasés, qui détermine la couleur) avec de l'eau et une substance (agglutinant à base d'émulsion d'œuf, de colle) permettant d’obtenir une pâte qui sert de peinture. Cette technique est l’ancêtre de la peinture à huile que l’on emploie aujourd’hui. Elle a été utilisée jusqu’au XVIème siècle.

Couleurs, valeurs, et contrastes

Otto Dix a utilisé une palette de couleurs assez restreinte, très sombre. Elles sont ternes et sales, comme l’est l’univers que dépeint l'artiste : une guerre qui se déploie dans la boue et qui répand la mort. Toutes sont associés à la mort et la destruction.

Ces couleurs sont tantôt chaudes (beaucoup de tons rouge, ocre, marron, orange), qui renvoient aux couleurs du feu, des obus et des effusions de sang. Et tantôt des couleurs froides (vert, gris…), pour les corps en décomposition, les gravats, les cendres, le ciel saturé de gaz, les armes. Le blanc et le noir constitue également une place significative dans cette œuvre et présentent le néant consécutif.

Les couleurs les plus employées sont le gris, le brun et le rouge. Le brun de la terre des tranchées, environnement quotidien et unique horizon des poilus. Le rouge est utilisé pour représenter tour à tour le ciel tourmenté et tourbillonnant sous lequel les soldats partent au front, l’amas de viscères ensanglanté et le feu du champ de bataille. L’artiste choisit également le rouge pour sa valeur symbolique ; dans notre culture, le rouge symbolise en effet le violence et parfois la mort. Ces couleurs évoquent donc la pluie, la boue et le sang dont parlent tous les témoignages de poilus.

On peut également remarquer un jeu de contraste entre les couleurs, ainsi que les zones claires et les zones sombres. C’est la mort qui domine, mise en lumière, ce qui attire le regard.

La Description précise de l'œuvre

Cette œuvre met en scène la journée des soldats sur le front, à différents moments de la journée et la bataille. Le peintre nous livre une vision d’apocalypse et de désespoir.

Le premier panneau représente des soldats de dos, équipés de leur paquetage (casques, baïonnettes, masque à gaz…), en route pour le front. Ils disparaissent dans un horizon brumeux, qui symbolise métaphoriquement le chaos qui les attend. Nous ne pouvons pas voir leurs visages, ce qui les rend anonymes. Ils pourraient être n’importe lequel des soldats partis à la guerre. De plus, le ciel rouge tourbillonnant nous apparaît menaçant. Le panneau central affiche une vision d’horreur du champ de bataille, du cataclysme de la guerre.

Dans le second panneau, au premier plan, c’est la tranchée dans toute son horreur qui est évoquée : des amoncellement de corps déchiquetés, des cadavres à peine identifiables, des entrailles répandues dans la boue. Les jambes d’un mort, à droite, sont constellées de pustules, sa main tendue indique qu'il est mort dans une souffrance atroce.

On discerne trois personnages notables sur le panneau central : le soldat à gauche, le cadavre suspendu au centre et le corps décomposé à droite. On peut penser que le combattant affublé de son casque, sa cape et son masque à gaz fait référence à la déshumanisation des poilus. En effet, on ne voit chez lui rien d’humain, il assiste à la guerre, à l’Enfer, se confondant dans le chaos. Il n’a pas de visage et semble immobile.

Le cadavre suspendu au reste de la structure d’un bâtiment, joue le rôle d’une sorte d’angelot macabre. Peut-être serait-ce l'allégorie de la mort ? Il pointe d’un doigt accusateur le corps

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