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Anthologie sur la mort

Étude de cas : Anthologie sur la mort. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Novembre 2017  •  Étude de cas  •  3 023 Mots (13 Pages)  •  2 410 Vues

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Préface

Cette anthologie regroupe des poèmes d'auteurs de différentes époques et différents contextes historiques. Malgré leurs différences, tous ces poètes abordent un même thème dans leur poème: la mort.

J'ai choisi le thème de la mort pour mon anthologie car c'est une réalité qui nous rattrape tous, nous sommes tous confrontés à la mort. C'est un des cycles les mystérieux de la vie et le dernier. Elle est une inconnue à laquelle chacun voudrait échapper. Nous sommes tous égaux face à elle car nous allons tous mourir. Elle est perçue de différentes façons: certains la considère comme une fin pure et simple, sans retour ni au-delà. D'autres la considèrent comme un rite de passage ou chaque homme doit faire un jugement de sa vie pour accéder à un nouveau monde. La mort est présente au quotidien dans nos vies (journaux, livres, télévision...). Malgré son omniprésence dans nos vies, elle reste un sujet macabre et tabou. La mort est un sujet lyrique: elle met en avant les sentiments du poète, que ce soit la terreur ou la nostalgie. Beaucoup de poètes en ont fait leur thème de prédilection.

Les poèmes rassemblés dans cette anthologie définissent ce genre de poésie et les auteurs qui y sont évoqués expriment leur affection, l'amour qu'ils portent pour un être cher disparu.

Quel visage les poètes donnent-ils à la mort ?

Dans le premier poème de cette anthologie, La balade des pendus écrit par François Villon,

Demain dès l'aube Victor Hugo

Demain dès l'aube

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.

J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.

Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,

Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,

Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,

Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,

Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,

Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe

Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo

Le poème Demain dès l'aube a été écrit en 1847 et est extrait du recueil de poésie Les Comtemplations (1856) de Victor Hugo.

Victor Hugo est né en 1802 et mort en 1885. C'est un poète, dramaturge et prosateur romantique considéré comme l’un des plus importants écrivains de langue française.

Victor Hugo a écrit ce poème la veille du quatrième anniversaire de la mort de sa fille Léopoldine morte lors d'un accident. Il décrit le cheminement qui le conduira auprès d’elle.

Dans ce poème, on peut repérer trois étapes: un voyage symbolique, un itinéraire sentimental puis le triomphe de la vie sur la mort.

Le poème débute par une insistance sur le moment du départ avec les trois compléments de temps: «demain", "dès l'aube", "à l'heure". Ce voyage dure une journée entière sans interruption car il finit au crépuscule comme nous l'indique le vers 9: "l'or du soir qui tombe". La progression de son voyage dans l'espace est marquée par les compléments de lieu ainsi que par les paysages qui diffèrent. L’emploi de verbes mouvement marque une volonté que rien ne pourrait arrêter. Cette détermination et la manière de voyager font apparaître ce voyage comme un itinéraire sentimental et non pas un déplacement banal.

L'insistance à vouloir partir s'explique par le chagrin d'une séparation. L'indifférence à tout ce qui n'est pas la pensée de la bien-aimée met en avant une relation sentimentale qui explique ce voyage. Cette relation affective profonde apparaît avec l'utilisation des pronoms personnels "je" et "tu", ce qui nous montre qu'il s'adresse à quelqu'un. L'alternance entre "je" et "tu" fais naître une double certitude: celle d'un rendez-vous et l'incapacité d'accepter une situation douloureuse. L'indifférence concernant le contexte du voyage s'exprime par une description imprécise du décor et par l'insistance sur des préoccupations personnelles. Les préoccupations douloureuses sont étroitement liées au refus de la solitude et à la nécessité d'un recueillement. Elles s'expriment à travers un vocabulaire de l'affectivité ("triste", "seul") et par la description d'un comportement soucieux. À mesure que se déroule le poème et le voyage, le poète, et le lecteur, se rapprochent de ce qui en fait la valeur affective et le drame. Le rendez-vous n'est pas celui de la vie, mais celui de la mort.

La négation de la mort passe par plusieurs procédés propres au langage poétique, et mis en relief par les techniques de versification. Le dialogue "je"/"tu" fait apparaître une interlocutrice vivante et présente, aussi bien réellement que dans la pensée et dans le cœur du narrateur. L'emploi du présent d'actualité renforce cette idée ainsi évoquée, avec certitude, Léopoldine échappe à la disparition. Le regard intérieur, détourné du contexte et du paysage, est entièrement tourné vers la pensée de Léopoldine. Cause de la tristesse du poète, elle est l'élément obsédant de son univers. Traverser des paysages en niant leur réalité sensible et affirmer en revanche une certitude qui relève de l'affectivité, permettent à Hugo de recréer une relation sentimentale modifiée par la mort. La célébration du dernier vers met en relief la volonté d'une immortalisation. Le houx éternellement vert et la bruyère éternellement en fleur par la magie de l'écriture poétique (l'image reste et résiste au temps) sont à l'image de cette éternité que le poète souhaite non seulement souligner mais créer. Célébrée par le récit harmonieux et douloureux de ce pèlerinage, Léopoldine ne peut être

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