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Analyse iconographique de la peste de A. Bocklin

Commentaire de texte : Analyse iconographique de la peste de A. Bocklin. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  603 Mots (3 Pages)  •  10 915 Vues

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Arnold Böcklin, La peste, huile sur toile, 1898, Kunstmuseum Bâle

L'artiste

Artiste majeur du symbolisme allemand, Arnold Böcklin est considéré comme l'un des précurseurs de l'expressionnisme et des surréalistes :  Salvador Dali ou encore Max Ernst voit en Böcklin un "artiste génial et ironique". On retrouve dans ses étranges toiles aux  références mythologiques et symboliques les obsessions du peintre : la souffrance, la guerre et la mort.

Une allégorie de la peste

La scène se déroule dans la ruelle d'une ville qui n'est pas sans rappeler, par ses couleurs, -brunes, jaunâtres- et  sa construction -étroitesse des rues, sols pavés, niches dans les murs-,  l'architecture médiévale. Le choix de ce décor, ainsi que les vêtements des personnes,  nous renvoie à une période durant laquelle la peste, considérée comme une punition divine, est l'une des épidémies les plus mortelles et les plus redoutées.

Cette ville est mise à feu et à sang par le personnage principal de l'œuvre, la Mort, représentée ici sous sa forme allégorique occidentale la plus célèbre : "la grande Faucheuse". Peintes au centre du premier plan, elle et sa monture occupent plus de la moitié de la toile. La Mort est aisément reconnaissable à son apparence squelettique, sa tunique noire et sa faux destinée à faucher les âmes humaines. Ses orbites vides, dirigées vers le ciel et non vers les victimes traduisent l'inéluctabilité de la mort qui, aveugle, accomplit sa funeste moisson humaine sans distinction ; homme ou femme, jeune ou vieux, puissant ou misérable.

Elle chevauche un animal de bestiaire fantastique bicéphale, noir et gris, aux ailes de chauve-souris. De la fumée s'exhale des gueules de cette créature proche du dragon, enveloppant le ciel et  la ville d'une atmosphère étouffante digne de l'Enfer.

Une vision apocalyptique

Synonyme de justice divine, la peste est évoquée dans les saintes écritures : elle est l'une des armes du dernier des quatre cavaliers de l'Apocalypse de Saint Jean 6:8 : Et je regardai, et je vis paraître un cheval de couleur pâle ; et celui qui était monté dessus se nommait la Mort, et l’Enfer le suivait ; Alors, on leur donna pouvoir sur le quart de la terre, pour exterminer par l’épée, par la faim, par la peste, et par les fauves de la terre ." La Mort, dans La peste de Böcklin, ne chevauche pas un cheval pâle mais un monstre ailé, crachant de la fumée que l'on peut rapprocher du dragon de l'Apocalypse "le grand dragon, le serpent ancien, celui qui est appelé le diable et Satan"(cf. aquarelles de  William Blake,  Le grand dragon rouge), semant  panique et désolation  dans les rues  ; on aperçoit au second et dernier plan les habitants qui succombent ou cherchent, en vain, à échapper au fléau qui ravage leur ville.

Au premier plan à gauche, au dessus des deux femmes, l'une en blanc et l'autre en rouge, se trouve  une niche dans laquelle une vierge, semble-t-il, assiste, impuissante, au passage de la Mort. La volonté du peintre de montrer la vanité de la vie humaine se révèle encore dans le choix des couleurs des vêtements de ces deux femmes : l'innocence, symbolisée par la jeune femme en robe blanche -couleur de la pureté-,  a péri alors que la femme en rouge -couleur du péché- semble encore en vie et pleurer sur le corps de la jeune fille.

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