Jim Jarmush

Abel JAYOT

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JIM JARMUSCH

JARMUSCH Jim, « I Love To Take The Subway By Myself », Masterclass par Stuart Media Cache,  https://www.youtube.com/watch?v=aBl6WN92Nuc,  consulté le 06/12

JARMUSCH Jim, « Jim Jarmusch, plaisirs de la répétition », Entretien avec Antoine Guillot, de France Culture, https://www.franceculture.fr/emissions/plan-large/special-jim-jarmusch-plaisirs-de-la-repetition, consulté le 06/12

JARMUSCH Jim, « Top 5 Musical Jim Jarmusch », Blow-Up par Arte, , consulté le 06/12

MURILLO Céline, « Le Cinéma de Jim Jarmusch », Paris, L’Harmattan, 2016

Né dans l’Ohio aux Etats-Unis le 22 janvier 1953, Jim Jarmusch est un réalisateur indépendant américain connu pour ses films plutôt lents, pourvus d’une faible intensité dramatique qui est compensée par une poésie traversant paysage, décors et dialogues, qui dépeignent des personnages marginaux, parfois en quête, dans leur vie quotidienne, ou leurs voyages. Après avoir étudié un an la littérature avec pour objectif d’être écrivain et poète, il passe une année à Paris, durant la quelle sa vision du cinéma changera. Après avoir visionné majoritairement des films pour enfant et d’horreur, ou été initié à des films grands publiques par sa mère qui fut critique de film, l’accès au milliers de films qu’offre la médiathèque lui fait prendre conscience de la diversité des films à travers le monde. Il s’inscrit donc à l’Université de New-York City dans la section cinéma, à son retour aux Etats-Unis, après qu’il se soit rendu compte que son écriture, se rapprochait de l’écriture d’un scénario. Là-bas, il n’obtient pas de diplôme sur le moment, après avoir utilisé l’argent de sa bourse scolaire pour réaliser son premier long-métrage : Permanent Vacation (1980). Après avoir été projeté dans plusieurs festivals, il attira également l’attention de Wim Wenders qui, tandis que Jim Jarmusch était l’assistant de Nicholas Ray sur un tournage, lui apporta de l’aide pour qu’il puisse réaliser un second film. Ainsi, Stranger Than Paradise (1984) voit le jour et est sélectionné pour la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes : le jeune réalisateur qui ne pensait pas en devenir un, entreprend alors de créer un troisième long-métrage, qui ne compte aujourd’hui que parmi ses premiers, en vue de sa filmographie en comprenant quinze, dont deux documentaires.

SQÜRL

Jim Jarmusch tout au long de son parcours a montré une forte attirance pour la musique, et le rock and roll à l’air de toujours s’être présenté comme sa voie, avec la poésie. Déjà plus jeune il était claviériste dans le groupe The Del-Byzanteens, et même après avoir réalisé son premier film, il pensait qu’il suivrait le chemin de la musique^[1]. Il ne s’arrête d’ailleurs pas là puisqu’en 2009 il a fondé avec Carter Logan le groupe de rock « Bad Rabbit », renommé SQÜRL plus tard, lors de leur travail sur la bande original de son film The Limits of Control (2009), et plus récemment Paterson (2016). Et son influence et son goût pour la musique se retrouve dans ses films. Il travaille ainsi avec des artistes renommés comme RZA un rappeur New-Yorkais pour le film Ghost Dog : La Voix du Samuraï (1999), mais également avec John Lurie et Tom Waits, qui jouent d’ailleurs tous deux dans son film Down By Law (1986) ou encore Neil Young et évidemment Iggy Pop, sur qui il a respectivement réalisé un documentaire.

Ainsi, non seulement peut on le remarquer dans les artistes dont il s’entoure, et leur patte musicale créant des ambiances posées et oniriques composées pour le film, mais la musique à l’intérieur de la fiction est également récurrente. Sans compter l’apparition du fantôme d’Elvis Presley dans Mystery Train (1989), la musique intradiégétique est très présentes, avec des personnages qui dansent, parfois jusqu’à l’épuisement, qui dansent le flamenco, ou que l’on voit insérer des disques dans le lecteur CD d’une voiture, choisir un morceau devant un juke-box. Enfin, l’origine de la musique elle même est mise en valeur, avec par exemple Only Lovers Left Alive (2013), dont le personnage principal est musicien, et avec en particulier un plan, découvrant pour nous en même temps que le protagoniste une guitare, blanche, reluisante, comme neuve, contrastant avec son étui rouge et noir, et dont la préciosité nous est rapidement faite comprendre. Un plan qui fait écho à celui de The Limits of Control (2009) dans le quel une guitare cette fois ci plus ancienne, nous est dévoilée de la quasi même manière, et dont encore une fois, on comprend l’importance. Non seulement la musique  fait partie intégrante de son cinéma, mais le réalisateur nous dévoile une obsession, avec des personnages qui vont jusqu’à s’épuiser en dansant, et d’autres qui dépensent des sommes faramineuses pour des instruments.

VOYAGES ET DECOUVERTE

La musique a donc été une influence de taille, dans ses œuvres, mais le voyage est également un motif récurrent pour Jim Jarmusch, qui aime beaucoup découvrir de nouveaux pays et avec, de nouvelles cultures. Pour lui, cela ouvre notre imagination lorsque l’on ne connaît pas intimement la culture^[2]. Ainsi, le réalisateur à lui même beaucoup voyagé et rencontré du monde, et lorsqu’il écrit le film Night On Earth (1991), c’est en écrivant les rôles pour du monde qu’il connaît personnellement dans d’autres pays tel que Roberto Benigni à Rome, Isaac de Bankolé à Paris ou bien Matti Pellonpää à Helsinki. Ses films prennent donc toujours place en des lieux différents, nous faisant voyager au travers des Etats-Unis. On commence donc notre périple à New-York avec Permanent Vacation (1980), puis son second film nous fait aller de New-York en Floride, en passant par Cleveland, le suivant part de Louisiane pour se finir en Californie ou au Texas suivant les personnages, etc. Certains comme The Limits of Control (2009) ou Night On Earth (1991) nous emmènent jusqu’en Europe.

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