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Valentin De Boulogne : Commentaire

Dissertation : Valentin De Boulogne : Commentaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Avril 2013  •  1 616 Mots (7 Pages)  •  1 507 Vues

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Jean Valentin, dit Valentin de Boulogne (1591-1632), peintre français, peint Martyre de Saint Procès et Saint Martinien en1629. D'une dimension de 302x192 centimètres, cette huile sur toile est conservée dans la salle XII de la pinacothèque du Vatican. Il est nécessaire d'exposer le fait que cette huile sur toile fut exécutée pour un autel du transept de la basilique droite de la basilique Saint-Pierre, dans lequel sont conservées les reliques du Saint. Saint Procès et saint Martinien furent les geôliers de l'apôtre Pierre et se convertirent. Ils donnèrent sa vie au Christ qu'il avait découvert grâce à son prisonnier. Le pape Pascal Ier fit transporter leurs cendres dans la basilique Saint-Pierre de Rome où elles reposent toujours. St Martinien serait un des officiers romains qui auraient permis l’évasion de Pierre et de Paul des prisons de Rome, même si Pierre ne s’évada pas longtemps puisqu’il retourna à Rome ; il fut converti par ses prisonniers. Tous les deux furent arrêtés et mis à mort en raison de leur foi. Cette œuvre de Valentin de Boulogne reprend cet épisode, tout en s'inspirant très largement d'autres artistes. En effet, une œuvre voisine dans la basilique Saint-Pierre, celle de Nicolas Poussin, le Martyre de Saint Érasme ressemble beaucoup à cette dernière (voir œuvre). Il semble que ces deux œuvres aient été en compétition, mais que la peinture de De Boulogne fut préférée, de par son inspiration caravagesque. Il est vrai que Caravage révolutionne et influence fortement la peinture du XVIIème siècle, notamment par une utilisation brutale de la lumière. Mais en quoi l'influence de Caravage (caravagisme) sublime-t-elle et accentue-t-elle la dramaturgie des personnages représentées dans cette œuvre de Valentin de Boulogne ? Car si la ressemblance avec la réalité donne à la scène une puissance dramatique religieuse (I), il en est de même avec la lumière brutale utilisée (II). Mais, le concile de Trente limitera la provocation de la beauté, conférant aussi une influence permettant une réalité des corps et des gestes (III).

I) Une exploration du corps réel pour accentuer le drame de la scène religieuse.

Une des caractéristique principale du caravagisme réside dans une volonté de montrer le corps tel qu'il est et non tel qu'il devrait être. On est dans une volonté de ressemblance. Il est clair que cette exploration du corps est omniprésente dans cette œuvre. L’œuvre est composé de onze personnages : deux anges, sept hommes et une femme. La chose la plus frappante est la réalité des corps. De Boulogne représente ces corps dans leur ensemble, dans toute leur dramaturgie et dans leur représentation des sentiments. Tous les personnages sont représentés avec une expression propre à leur sentiment immédiat.

A) Les corps des martyrs et de certains bourreaux souffrant comme accentuation de la dramaturgie de la scène.

Les deux martyrs sont sur le point d'être exécutés. Il sont allongés, le torse nu. Un d'eux a ses deux mains en arrière, attachées, il semble dans une position le mettant à la Mercie de ses bourreaux. Il est sur un instrument de torture avec le deuxième martyr, placé dans le sens inverse. La représentation du corps parle pour les personnages : il est maltraité, semble étiré. On sent la souffrance, peut être même plus que les visages. Ces visages semblent ne pas marquer de peurs. Les deux martyrs ont les yeux grands ouverts, semblent affronter la mort. Ils regardent vers le ciel, vers Dieu. Leurs muscles sont parfaitement retranscrits, et réalisés. L'humain prend le pas sur les symboles religieux : le corps est au centre de l’œuvre.

Trois des bourreaux sont peu vêtus, deux actionnent la machine de torture tandis que l'autre semble porter une lance ou un bâton. Les deux actionnant la machine sont dans une position faible, même s'ils devraient se sentir dans une position de force. Ils sont recroquevillés sur eux-mêmes. Actionner semble très difficile, comme si la mort de deux saints auront des conséquences pour eux. Et ils semblent le savoir. Le peintre, dans un respect du mouvement de caravagisme, montre cet effort par une représentation des muscles bandés. Le troisième homme est debout, faisant dos au spectateur, il regarde, tête baissée les deux martyrs.

B) Des personnages vêtus moins puissants dans la dramaturgie.

Deux autres soldats portant une armure sont aussi présents. Ils se tiennent accroupis, aux abords de la scène de torture, d'exécution. A droit, l'un d'eux semble complètement spectateur, regardant sans conviction l'exécution. Il sert une arme contre lui. La non représentation de son corps nu, de ses muscles, le rend moins puissant, moins fort. Il en est de même avec le deuxième soldat en armure, qui console une femme à gauche, le visage baissée, le regard triste, attristée par l'exécution des martyrs. Il a le bras tendu vers la tête de la femme, ne se préoccupant pas de la scène principale.

Un prêtre à droite, barbu, est attristé par la scène, recroquevillé sur lui-même et portant un vêtement bleu. Là encore, la position est révélatrice d'un état d'esprit. Le visage est triste, sans ostentation.

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