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Les contraintes dans la poésie

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Par   •  27 Juin 2018  •  Dissertation  •  1 622 Mots (7 Pages)  •  2 330 Vues

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Dissertation

Dans l’esprit de la plupart de ses lecteurs, la poésie s’inscrit dans l’art avec un certain nombre de règles représentatives de l’empreinte d’une époque, d’un contexte …

Dans la question : « Les contraintes poétiques sont-elles un obstacle à une expression libre et originale ? » Les contraintes s traitées dans ce travail seront toutes les contraintes formelles régissant la poésie, et nous entendons par l’expression libre, le lyrisme et la sensibilité dont fait preuve le poète par ses sentiments et récits personnels. Enfin une expression originale sera désignée grâce à laquelle le poète pourra se démarquer des autres en réalisant une oeuvre inouïe, jamais produite.

La question pouvant se poser est alors : les règles d’écriture peuvent -elles être considérées comme un obstacle à une création poétique nouvelle et libérée ?

La contrainte dans la poésie à travers les époques peut être considérée comme une influence sur la littérature poétique sans pour autant être le véritable obstacle à une création libre et originale.

Considéré par certains comme étant le mouvement artistique le plus important durant le siècle des lumières, le classicisme a fixé les objectifs utilitaires de la poésie. Au Moyen Age déjà, les poèmes obéissaient aux règles des poèmes à formes fixe : un poème doit respecter une structure avec des paramètres prédéfinis. Le sonnet par exemple avec un huitain et un sizain, formé d’Alexandrins et possédant des rimes embrassées puis de la forme AAB CCD. Ce que Pierre de Marbeuf respecta parfaitement au XVIIème siècle avec Et la mer et l’amour ont la mer pour partage. Mais il existe aussi d’autres formes comme la ballade ou le rondeau par exemple.

La contrainte principale de la poésie est bien sur celle de la versification, elle représente pour beaucoup la base même d’un poème. Les poètes sont en effet limités par leur nombre de syllabes, les rimes… mais elle leur permet de ne garder que la pensée et les poussent à une recherche des termes employés, de la musicalité, des effets produits sur le lecteur … Effectivement, le vers crée un rythme qui envoûte le lecteur, sans que du reste celui-ci puisse identifier d’où vient ce charme.

Le XVIIème siècle énonce les règles, les fixe avec un souci d'universalité. L’ensemble de ces contraintes formelles sont répertoriées dans l’oeuvre de Boileau L’art poétique, dans lequel il fait l’éloge des formes fixes comme le sonnet. Son poème par ses alexandrins, l'équilibre de ses vers, la progression de son argumentation est une bonne illustration d’un idéal classique. Un poème bien structuré, clair, était donc considéré plus beau à cette époque, comme le soulignera plus tard Théophile Gautier, « Oui l’oeuvre sort plus belle d’une forme au travail » .

Les partisans de ces contraintes se reconnaissent entre eux et s’associent parfois pour créer un mouvement ou une école. Un célèbre mouvement littéraire du XVIème siècle est la Pléiade. Cette association de sept poète français, dont les très célèbres Pierre de Ronsard et Joachim Du Bellay, avaient pour ambition de renouveler la langue française et de se libérer de l’héritage du Moyen-Age au moyen de nombreuses figures et de formes nouvelles mais toujours bien structurés comme le sonnet. Joachim Du Bellay publie en 1549 un manifeste dans lequel le groupe exprime ses principales idées Défense et illustration de la langue française.

C’est bien plus tard en 1960 que se formera un petit groupe d’amoureux des lettres avec à la tête Raymond Queneau, l’OuLiPo, Ouvroir de Littérature Potentielle. Regroupant des amateurs de mathématiques et de poésie pour une écriture codifiée, sous forme de jeu. Il ne s’agit donc pas de littérature aléatoire. Il s’agit au contraire d’appliquer à la littérature la rigueur et les techniques des mathématiques. Ces poètes s’imposent donc des contraintes qui ne sont ni régies par un contexte, ni une époque pour produire des créations à leur image, structurées et réfléchies.

A l’opposé des poètes vu précédemment, certains tournent en ridicule ces ouvrages où l’on apprend à devenir poète grâce au règlement et aux règles imposées. C’est notamment le cas de Tristan Corbière avec sa parodie d’un sonnet, Sonnet (avec la manière de s’en servir). Il critique dans ce poème la rigueur ridicule des sonnets. Il le fait de manière très habile en utilisant lui aussi la forme du sonnet et en se moquant des chiffres « Je pose 4 et 4 = 8 ! Alors je procède ».

Baudelaire aussi au XIXème siècle refuse les contraintes trop fortes et s’engage sur la voie de la modernité avec des poèmes en prose comme Le spleen de Paris. La prose constitue tout ce qui n’est pas le vers, la strophe ou la structure du poème. Baudelaire émet une nouvelle forme de romantisme permettant l’expression de la modernité par l’imagination. Certains poètes commencent au XVIIIème siècle à réfuter cette idéologie de la structure, pensant qu’elle entrave leur expression et limite leur liberté, on est face aux premiers mouvements de rébellion.

Alors

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