Walter Benjamin
Commentaire de texte : Walter Benjamin. Recherche parmi 299 000+ dissertationsPar jplepd91 • 25 Mars 2015 • Commentaire de texte • 1 293 Mots (6 Pages) • 2 264 Vues
L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique est un essai de Walter Benjamin rédigé en 1935 et publié de façon posthume en 1955.
C'est dans cet ouvrage que Walter Benjamin développe sa thèse sur la déperdition de l'aura (de). À l'inverse des icônes qu'on voyait, par exemple, dans les églises orthodoxes, où l'emplacement et la vibration de l'œuvre étaient uniques, propres à une communication mystique, les œuvres issues des techniques de reproduction de masse, notamment l'imprimerie et la photographie, ont contribué à la déperdition de l'aura propre d'une œuvre unique, désincarnée par sa reproductibilité et sa déclinaison dans d'infinis sous-modèles. Dans son ouvrage Benjamin propose également une analyse de l'image cinématographique, ainsi qu'une réflexion sur la dimension politique et sociale de l'art à l'époque de la reproductibilité technique.
Cette thèse a été remise au goût du jour notamment à travers la critique d'art contemporain, à la fin des années 1990, qui y voyait une prémonition du changement de statut de l'œuvre d'art. Dès le début du xxe siècle, avec le dadaïsme notamment, des œuvres éphémères et iconoclastes ont modifié la perception et le statut de l'œuvre d'art, dépouillé des ornements classiques conférant aux œuvres d'art un statut sacré à travers leur beauté platonicienne et leur immuabilité. Le Pop Art a consacré la sérialisation industrielle d'artefacts, sans intervention nécessaire de l'artiste ; cette désincarnation de l'œuvre d'art a contribué par la suite à l'émergence de la performance, forme d'expression « authentique » douée d'une aura psychique quoique momentanée.
Ainsi, Walter Benjamin anticipe un thème central de l'esthétique contemporaine, où se retrouvent Marshall Mc Luhan ou Herbert Marcuse par exemple. L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique est un des textes majeurs de l'histoire de l'art, souvent utilisé comme référence. Dans son ouvrage, Benjamin effectue sa réflexion autour de trois axes, la reproduction technique et ses conséquences sur l'art, l'image cinématographique et enfin le cinéma, art de masse à dimension politique et sociale.
Sommaire [masquer]
1 La reproduction technique et ses conséquences sur l'art
2 Analyse de l'image cinématographique
3 Le cinéma, art de masse à dimension politique et sociale
4 Notes et références
5 Voir aussi
5.1 Liens externes
6 Bibliographie
La reproduction technique et ses conséquences sur l'art[modifier | modifier le code]
Pour Benjamin, l'art est par nature reproductible. Cette constatation l'amène à réfléchir sur le rôle et la place que les moyens de reproduction occupent dans le champ artistique: les techniques de reproduction modifient la réception des œuvres passées, mais, surtout, ces nouvelles techniques s'imposent comme de nouvelles formes d'art.
Ce qui se perd dans l'œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, c'est l'aura de l'œuvre, son hic et nunc (« Ici et maintenant »). Benjamin définit l'aura d'un objet par « l'unique apparition d'un lointain si proche soit-il ». Il élabore une théorie des variations de la perception de l'homme face à l'œuvre d'art changeante à cause des nouvelles technologies.
Ce qui se dégage de la réflexion de Benjamin, c'est que le développement des techniques de reproduction a modifié la perception du spectateur, qui paradoxalement a l'impression que l'art lui est plus accessible (il peut avoir accès à des images en permanence), alors qu'en même temps ces images lui révèlent leur absence. De plus, l'apparition de la photographie et du cinéma ont permis de révéler le sens politique et social de l'art, jusqu'alors négligé au profit d'une valeur cultuelle : c'est l'essor de l'exposition comme lien social et pouvoir politique.
Analyse de l'image cinématographique[modifier | modifier le code]
Benjamin établit avec L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique une analyse du cinéma et des images qu'il donne à voir. Pour lui, l'acteur de cinéma perd son aura, son corps est comme subtilisé par l'appareil cinématographique, il ne devient plus qu'une image soumise au regard du public ou, comme le définit Arnheim cité par Benjamin, un simple accessoire1.
Benjamin s'intéresse à la façon dont le spectateur perçoit l'image cinématographique : pour lui, le spectateur
...