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Cocteau et la musique

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Par   •  15 Février 2014  •  779 Mots (4 Pages)  •  1 163 Vues

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Cocteau et la musique

L'insolence est celle des jeunes artistes de 1918, réagissant à la terrible violence de la Première Guerre mondiale. Le monde a connu trop de souffrances, d'héroïsme, de gravité ; il a besoin de plaisir et de folie, d'art provocant et contestataire.

Le Rappel a l'ordre est le titre d'un recueil d'articles et d'essais de Jean Cocteau, qui contient le Coq et l' Arlequin ("Notes autour de la musique", 1918). C'est aussi le néo-classicisme, une esthétique maigre et sèche, en réaction contre le romantisme, le symbolisme, l'impressionnisme, les musiques richesbet chatoyantes de Wagner, des Ruses, de Debussy et Ravel et du premier Stravinsky. Le plus curieux est que ces puritains de l'art sont les mêmes que les incsolents de 1918...

En 1918, année de la mort de Debussy et des grandes batailles qui ont précédé l'armistice, le monde musical, dont la capitale est alors Paris, s'amuse à choquer le public bien-pensant. On s'enthousiasme pour le jazz (que les troupes américaines font connaître à l'Europe), pour le music-hall, pour le cirque et la fête foraine.

L'année précédente, en pleine guerre, les Ballets russes ont donné Parade, spectacle insolite comme un sourire de clown triste. L'excellente musique était d'Erik Satie (1866-1925), vieux prophète farceur, qui fut surréaliste avant tout le monde, mais qui avait trop d'humour pour se prendre au sérieux. Les décors et costumes étaient de Picasso. Dans le public, le chahut fut indescriptible. Mais pour le jeune poète Jean Cocteau qui avait imaginé l'argument du ballet, l'orchestre de Satie était "un orphéon chargé de rêve". Satie, lui, déclarait avoir voulu composer une musique d'ameublement, une musique décor "qui ne grimqce pas quand un personnage entre en scène".

Cocteau est le prédicateur de l'art nouveau. Il connaît tous les musiciens, les peintres et les écrivains dans le vent... et fréquente tous les salons de la haute société parisienne. Il est l'ami de Picasso et de Stravinsky. En 1918, il publie le Coq et l'Arlequin, catéchisme insolent de la jeune musiaue, où Satie est proposé en modèle. Dans cette petite brochure spirituelle, Cocteau s'amuse comme un fou, jongle avec les paradoxes, passe d'une idée à l'autre dans une série de sauts prilleux et retombe sur ses pieds ou sur ses mains.

Ce funambule est entré dans l'histoire de la musique en rêvant. C'est un poète et un illusionniste, dont les idées musicales ne sont pas toujours très claires... Il part en guerre contre le sublime, renverse toutes les idoles et recommande à chacun de "chanter dans son arbre généalogique". Cela veut dire qu'un musicien français doit se garder des longs développements beethovéniens, des lourdes brumes wagnériennes, des reflets dans l'eau debussyste (pas français parce que Debussy "met la pédale russe",.), des dorures de la musique russe, y compris celle de Stravinsky. Pour Cocteau, les qualités françaises sont la clarté, le réalisme, la ligne en peinture, la mélodie en musique, tc. "Vive le coq! A bas l'Arlequin! " écrit-il. En 1918, même les intellectuels

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