Électre - Jean Giraudoux (1937)2

Problématique : Quelles fonctions pour le récit au théatre ? ou Peut-on renouveler le tragique ?

Jean Giraudoux, né dans le Limousin en 1882 fut un élève et un étudiant brillant. Il débute en littérature en 1902, il entre au ministère des affaires étrangères en 1910, mène de front une carrière d'écrivain et de diplomate, il commence par écrire des romans, il tire de l'un d'eux Siegfried et le Limousin (1922), une pièce que mettra en scène Louis Jouvet en 1928, c'est un succès triomphale et ainsi Giraudoux va se consacrer au théâtre. Ses premières pièces sont teintés d'optimisme : Siegfried (1927); Amphitryon 38 (1929) et Intermezzo (1933).

Mais dès 1933, son oeuvre devient beaucoup plus pessimiste et sombre dès la montée de Hitler au pouvoir : La Terre de Troi n'aura pas lieu (1935) et Électre (1937).

Il est mort à Paris en 1944.

A la fin d'Électre, il fait raconter le double meurtre de Clytemnestre et d'Égiste, meurtriers d'Aganemnon, reine et roi d'Argos. Le récit est fait pas un mendiant qui se montre un narrateur réaliste et qui ne se prive pas d'analyses et sait donner à son récit des allures de mis en scène. Ce récit est aussi l'occasion pour Giraudoux qui s'inscrit dans une tradition bien connue, de renouveler la conception du tragique, à travers le personnages d'Égiste.

1. Le mendiant

A- Un narrateur réaliste

-Annonce du denouement (l.1) "fin".

-Emploi du passé simple, temps du récit dans le passé par excellence, un récit d'action, phrases courtes, succession rapide des actions.

-Tension dramatique : pdv d'Egiste on découvre le meurtre de Clytemnestre " il entendit [...] saignait" (l.6).

-Il rectifie progressivement : vérité sur la victime, confirmation de l'acte puis coupable, avec une horreur croissante.

...