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Une issus pour les grands singe

Commentaire d'oeuvre : Une issus pour les grands singe. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Octobre 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  676 Mots (3 Pages)  •  763 Vues

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THEATRE

Une issue pour les grands singes ?

Glissez-vous dans la peau d’académiciens le 19 avril à la scène Watteau, Nogent le Perreux.

En 1917, Kafka écrivait Rapport pour une académie, nouvelle dans laquelle un singe devenu Homme explique, lors d’une conférence d’académiciens, les étapes de sa métamorphose. La troupe du « singe debout » adapte aujourd’hui cette nouvelle au théâtre dans une mise en scène troublante signée Jade Duviquet. Associée aux talents exceptionnels de zoomorphe et de comédien de  Cyril Casmeze, la pièce parle du rapport animalité/humanité dans ses différences et dans ses similitudes, tantôt avec humour, tantôt avec animosité.

L’humanité est un questionnement permanent pour le personnage principal. Il est dans une véritable quête d’identité : qu’est-ce qu’être un homme et qui suis-je ?

Pour sortir de sa cage, le singe ne voit qu’une seule issue : devenir un être humain. Il y a un constant va et vient entre ses origines et ce qu’il est devenu. Cette incertitude est traduite par la mise en scène : l’espace est réparti en deux zones qui se confondent.  Le côté droit de la scène représente le côté humain : on y voit une table sur laquelle est posée un cigare et un broc d’eau. Le coté gauche représente le côté animal dans lequel on trouve une barre.

A plusieurs reprises, les origines simiennes du personnage vont s’emparer de lui. Il redevient singe et  se sert de la barre pour danser dans une attitude à la fois humaine et animale. Il s’agit d’un objet que l’on trouve souvent dans les cages pour que les singes s’amusent, grimpent, se détendent, mais c’est aussi un objet que l’on trouve dans les boîtes de nuit. La barre devient un accessoire équivoque qui interroge sur les « bas instincts » de l’Homme.

Les frontières entre l’humain et l’animal que l’on imagine ne sont pas si évidentes : Ce ne sont que des passages flous. Les métamorphoses insolites de Cyril Casmèze introduisent en nous un sentiment de malaise qui nous plonge dans une interrogation sur notre part animale.

[pic 1]

La reproduction interdite, René Magritte, 1937

Notre malaise est accentué par la présence à l’arrière de la scène de miroirs qui nous confrontent à notre propre image. Le personnage nous transmet ses doutes, ses questions quant à son identité. Ils vont mettre en scène ses émotions et ses tourments et vont convier le public au plus près de son introspection.

« A franchement parler donc, votre « singéité »

votre singitude, Mesdames, Messieurs, si tant est

que vous ayez derrière vous quelque chose de ce genre,

ne peut pas être plus éloignée de vous que la mienne l’est de moi.

Pourtant, cette vie de singe chatouille au talon quiconque

marche sur cette Terre, le petit chimpanzé comme le grand Achille. »

Extraits du spectacle « Un grand singe à l’Académie »

La pièce interroge aussi sur le carcan de la civilisation et le libre arbitre. Pour se libérer de sa cage, le singe doit se céder et se conformer à une certaine image : celle de l’Homme moderne.

 

Dans sa nouvelle, Kafka se sert de l’animal, le singe, pour mieux montrer l’Homme : En mettant en avant les cicatrices du dressage, le personnage fait apparaître les marques qu’ont laissées sur lui l’éducation et la civilisation.

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