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Masterclass de 2 semaines chez Jan Fabre, Troubleyn à Anvers

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Par   •  22 Mars 2022  •  Cours  •  1 511 Mots (7 Pages)  •  320 Vues

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 Masterclass de 2 semaines chez Jan Fabre, Troubleyn à Anvers (octobre 2018)

J’ai découvert Jan Fabre d’abord en lisant plusieurs de ses ouvrages (L’Histoire des larmes, Je suis une erreur, L’empereur de la perte) puis en assistant ensuite au spectacle Mount Olympus, une performance de 24 heures à la Villette. Ce « multi-artiste » flamand (chorégraphe, metteur en scène, performeur, auteur, plasticien…) représente pour moi un des artistes les plus brillants et admirables de la scène contemporaine. Participer à un masterclass dans sa compagnie était une grande opportunité à saisir. En tant que comédienne et metteuse en scène, j’avais envie d’en savoir plus sur ce Laboratoire, percer le mystère de cet artiste sacré et prolifique, et surtout apprendre, apprendre de sa recherche et de son art.

Le masterclass a eu lieu du 22 octobre au 2 novembre au Troubleyn/Laboratorium à Anvers. Les intervenants du stage étaient Kasper Vandenberghe, Marina Kaptijn, Gustav Koenigs, Ivana Jozic, Cedric Charron, Annabelle Chambon et Jan Fabre.

La structure du masterclass est simple : les journées de travail sont divisées en 2. La première partie est quasiment identique tous les jours. Il s'agit d'exercice de training créés par Jan Fabre, visant le réveil du corps, l'acuité de la conscience, le développement de la physicalité, l'éveil de l'imagination et la prise de l'espace. La deuxième partie proposait des exercices différents selon quel performer prenait en charge l'enseignement. Nous traversions des exercices d'improvisation et également une somme d'exercices tiraient de performances passées de Jan Fabre.

Le processus de transformation en animal : 

Une grande quantité d'exercices sont développés autour de la transformation en un animal. Ces transformations s’opèrent dans un ordre très précis (du chat au tigre, du tigre au lézard, du lézard à l’insecte. Puis plus tard un prédateur de la jungle.) L'apport des animaux, de leur physicalité, leur instinct, leurs besoins primaires sont une grande source d'inspiration pour les performers. Le but n'est pas de jouer à être chat, le but est d'être un chat. Pour cela, on apprend à développer dans notre corps l'anatomie du chat, ses réactions, son rythme, ses envies, sa spontanéité, ses besoins. Cela ne se fait pas seulement en imitant ce qu'on connait du chat, le processus de transformation doit se faire à partir du corps. Encore une fois il s'agit d'un dialogue entre la tête et le corps. Il ne faut pas se limiter aux idées intellectuelles, il faut sentir les impulsions physiques, mettre notre imagination, notre fantaisie à l'intérieur du corps. Sinon le résultat sera limité et ennuyeux, on ne verra que des humains qui essaient d'être des chats ! Ces exercices poussent également le performeur à faire des choix clairs et précis. Si un tigre attaque un autre tigre, le tigre réagit en vrai, pour sa survie, c'est une question de vie ou de mort. Si le chat a faim, il cherchera de quoi manger, et se concentrera uniquement sur cette. Ainsi, le performeur apprend à se détacher de tout maniérisme, d'actions psychologiques... Il se concentre sur la réalité des sensations. Dans ces exercices, on apprenait à ouvrir tous nos sens, à toucher l'autre, à le sentir, le lécher, à ouvrir les yeux pour repérer une proie, à entendre le moindre son... Ces exercices sont riches d'apprentissage pour développer une écoute sensible et fine de soi et de son environnement et pour sortir de la vision humaine, égocentrée et anthropocentrée. 

3) Trouver de nouveaux outils dans le principe de répétitions des exercices

Le principe de répétitions des mêmes exercices quotidiennement permet de chercher de jour en jour de nouveaux chemins, de nouveaux états dans un même exercice. D’être plus précis. C'est comme si en cuisine, on prépare un plat, par exemple un gâteau au chocolat. Il y a 1001 manière de faire le gâteau au chocolat. Mais ça nécessite quand même des ingrédients de base : la farine, des œufs, du sucre, du beurre, du chocolat... Ces ingrédients représenteraient les outils du performeur (la respiration, la fluidité, la souplesse, l'équilibre, le tonus, la force...). Une fois qu'on a réunis ces ingrédients, on est libre d'ajouter d’autres ingrédients, de changer l'ordre, de modifier les proportions... Avec les exercices quotidiens que nous propose Jan Fabre, ça revient à prendre conscience de nos outils de travail, en découvrir de nouveaux, se laisser surprendre, se challenger, ne pas tomber dans le confort de ce qui marche et rester conscient de comment ça agit sur le corps, ne pas être dans l’aléatoire. La différence avec la cuisine, c'est que le corps est vivant, et il y a des jours où il sera plus tendu, plus fatigué, plus nerveux que d'autres, en répétant les mêmes exercices, on améliore également l'écoute de son corps et l'état dans lequel il est à l'instant présent. La manière dont le corps va se mettre en action sera donc intimement dépendante de cet état, qu'il ne faut pas ignorer. Le training quotidien commence donc toujours par une série d'exercices de respiration qui permettent la détente et l'ouverture du corps et également cette conscience de son corps à l'instant. 

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