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La tragédie de Berenice

Fiche de lecture : La tragédie de Berenice. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Février 2014  •  Fiche de lecture  •  731 Mots (3 Pages)  •  969 Vues

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Bérénice est une tragédie en cinq actes (comportant respectivement 5, 5, 4, 8 et 7 scènes) et en vers (1506 alexandrins) de Racine représentée pour la première fois le 21 novembre 1670 à l’Hôtel de Bourgogne, avec sa nouvelle actrice vedette Marie Champmeslé dans le rôle-titre. L'épître dédicatoire est adressée à Colbert.

Jean-Baptiste Racine.PNG

Quoique la troupe de Molière ait joué Tite et Bérénice de Corneille juste une semaine plus tard, la pièce de Racine est entièrement différente de celle de son illustre aîné. Contrairement à ce dernier, qui s'est attaché à s'inspirer des faits historiques et à construire l'intrigue de sa pièce sur la rivalité entre Bérénice et Domitie, future épouse de Domitien (frère et successeur de l'empereur Titus), Racine a voulu conserver l'image idéalisée d'un Titus renonçant à l'amour pour obéir à la raison d'État, qui s'est installée dans l'imaginaire sous l'influence de l'historien Suétone. On peut voir ainsi dans cette tragédie comme un reflet de la monarchie absolue et de l'exemplarité de Louis XIV. La princesse Palatine 1, puis Voltaire 2 se feront l'écho de l'analogie qui était née dans l'esprit de certains contemporains entre cette histoire et la renonciation fameuse du jeune Louis XIV à Marie Mancini lors du Traité des Pyrénées, qui lui avait imposé le mariage avec l'Infante d'Espagne. En citant Jacques Morel, « l'œuvre de Racine constitue un long dialogue avec Louis XIV (Théâtre complet, 1980)», un programme de la Comédie-Française précise que « l'action de Titus est donnée en paradigme de la monarchie française, de la légitimité du Roi et Bérénice est la tragédie de la nécessité politique. »

« La tragédie de Racine avait tout lieu de plaire au monarque qui, dans ses actes et dans l'image qu'il renvoyait de la raison d'État, de la continuité monarchique, des pouvoirs et des devoirs qui incombent à la souveraineté, incarna le mieux le vers de Titus : « Mais il ne s'agit plus de vivre, il faut régner. (acte IV, scène 5) » Tout comme Louis XIV qui s'engage à respecter les lois fondamentales du Royaume, rempart contre la tyrannie, Titus rappelle la loi romaine qui lui interdit d'épouser une reine étrangère :

Rome, par une loi qui ne se peut changer,

N'admet avec son sang aucun sang étranger,

Et ne reconnaît point les fruits illégitimes

Qui naissent d'un hymen contraire à ses maximes. (Paulin, acte II, scène 2)

(Programme de Bérénice de la Comédie-Française, représentée à Luçon le 15 avril 2011, p.4-5) »

Depuis le xviiie siècle, certains auteurs, au premier rang desquels le propre fils du dramaturge, Louis Racine, ont affirmé l'idée selon laquelle Henriette d'Angleterre aurait demandé aux deux auteurs de composer ces deux pièces simultanément sur le même thème. Cependant, ce concours hypothétique fut combattu en 1907 par Gustave Michaut, puis, 50 ans plus tard, par Raymond Picard3. De nos jours, c'est Georges Forestier qui précise encore les raisons qui portent à croire que Jean

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