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Commentaire sur le poème Ophélie D'Arthur Rimbaud

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Par   •  26 Juillet 2014  •  1 046 Mots (5 Pages)  •  1 239 Vues

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Commentaire rédigé

Le thème Shakespearien

Ophélie reprend le thème shakespearien de l'héroïne d'Hamlet, Ophélie, femme délaissée amoureuse d'un prince qui devient folle et se noie de désespoir. Le poème est composés de neuf quatrains d'alexandrins à rimes croisées avec une numérotation de trois chapitres inégaux, deux égaux de quatre quatrains chacun et le dernier d'un seul quatrain comme un refrain isolé. Cette forme donne au poème une allure de complainte. Le nom anglais d'Ophélie "Ophélia" repris par Rimbaud confirme l'identité du thème. Le manuscrit daté du 15 mai 1870 est joint à la lettre que Rimbaud envoya quelques 10 jours plus tard au poète Parnassien Banville. Dans Hamlet, l’héroïne de Shakespeare est amoureuse du prince, mais incapable de comprendre sa folle quête de la vérité, finit par sombrer dans la folie, quand elle se croit abandonnée de son amant, et par se noyer de désespoir.

Un tableau "préraphaélite"

Le premier groupe de quatrains fait penser à la toile de 1852 du peintre anglais, John Everett Millais un "préraphaélite" montrant le corps d’Ophélie, paumes et regards tournés vers le ciel, dérivant au fil de l’eau, le long de rives en fleurs. On retrouve la tradition picturale de la Renaissance florentine d’avant Raphaël, le goût de la nature, des sujets religieux, caractéristiques de l’école préraphaélite anglaise. Rimbaud brosse avec les couleurs un véritable tableau, joue sur le contraste du noir "l’onde calme et noire" et du blanc "fantôme blanc", adjectifs de couleur repris trois vers plus loin mais inversés. Comme dans le tableau du peintre anglais, Ophélie semble toujours vivante, avec les yeux ouverts. Morte transfigurée Ophélie apparaît ici comme une figure diaphane, une femme enfant, fille fleur, vierge sainte dans des voiles comparée à "un grand lys", la fleur virginale et mariale. L’horizontalité est dominante dans le tableau et donne une impression de paix, de sérénité, de lent glissement sur l'eau. Le poète joue sur les nombreuses allitérations en "l", consonne liquide pour rendre compte de la scène, le mot hallali avec ses trois l apparaît comme un point d'orgue à cette dérive fluviale. La nature comme dans une sorte d'harmonie universelle participe à la compassion, les lignes verticales des saules ou des aulnes se courbent devant le corps ou éprouvent des sentiments, les saules pleurent, les nénuphars soupirent. Les arbres, la végétation, les floraisons chères aux parnassiens envahissent le tableau préraphaélite, composant un chatoyant décor autour de la figure centrale. Que Rimbaud l’ait vu ou non, ou l’ait en tête, on apprécie cette "correspondance" entre l’art poétique et l’art pictural chère à Baudelaire.

L'harmonie universelle

La musicalité savante des vers rimbaldiens, frissons, soupirs, ne pouvait que séduire le parnassien Banville, à qui ces vers sont adressés ou, plus tard, les symbolistes, avec Mallarmé épris de ces subtiles arabesques sonores. La complainte musicale commence avec les « hallalis» sons de cors avant la mise à mort de l'animal, les frissons des saules, le froissement des nénuphars, les plaintes de l'arbre, les soupirs des nuits. Le premier groupe de quatrains est une chanson triste, une plainte, un soupir, une berceuse funèbre et mélancolique. L’apprenti poète qui use ici de l'alexandrin classique et de son harmonie éprouvée joue dans un registre classique en multipliant les diérèses traditionnelles, mystérieux, Ophélia, visions, les assonances "an",

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