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Blockbuster analyse de spectacle

Commentaire d'oeuvre : Blockbuster analyse de spectacle. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Novembre 2019  •  Commentaire d'oeuvre  •  2 362 Mots (10 Pages)  •  570 Vues

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BLOCKBUSTER (ce spectacle vous est offert par le collectif mensuel)

Rires, applaudissement, silence sont les sons que j’ai entendus le mardi 5 décembre dans une salle de la MC2 de Grenoble. On pourrait penser que c’est un phénomène fréquent dans les salles de théâtre, mais ce soir-là c’est un véritable engouement qui se déployait autour de cette pièce alliant performance vidéo et performance musical. Un projet un peu particulier puisque le support vidéo n’était autre qu’un mashup de films à gros succès et à gros budget aussi appelé « blockbuster » (nous préciserons que ces extraits de films sont tirés du cinéma américain à consonance plus ou moins capitaliste). Ces longs métrages étant découpés (plus de 140 scènes extraites) la nécessité une bande sonore s’imposait. Le collectif s’engage à donner du sens au film avec un support musical « fait main ». En effet le collectif mensuel n’est composé que de 3 comédiens et de 2 musiciens.

Qui sont ces personnes qui n’ont besoin que d’une vielle bouillote pour faire le bruit d’une voiture qui dérape ?

Sandrine Bergot, Baptiste Isaia, Renaud Riga sont là pour répondre à vos attentes : d’origine belge, ces trois comédiens de talents ; accompagnés de leurs deux musiciens Quentin Halloy et Philippe Lecrenier ; se sont jeté dans ce projet qui est fortement inspiré du livre de Nicolas Ancion, « Invisible et Remuants » (Éd. Maelstrom, 2015) qui est aussi un auteur associé du collectif Mensuel.

Blockbuster est une politique-fiction dans laquelle le peuple se révolte contre le patriarcat qui l’exploite.

Nous essaierons de répondre à la question suivante : « comment le collectif mensuel parvient ; à travers une performance cinema-theatrale procurant un rire certain ; à nous faire comprendre les enjeux d’un monde ou la tension entre patriarcats et salariés n’ont jamais été aussi importants ? »,

Pour ce faire nous suivrons le plan suivant :

I. Le sens et l’exploitation du message partagé

II. La dimension humoristique

III. La translation entre Théâtre et performance

Le film raconte l’histoire d’actionnaires et directeurs de grandes entreprises (S. A) qui n'est pas d'accord avec une nouvelle loi imposant un impôt sur les grandes fortunes. L’un des principaux concerné parmi ce petit cercle de privilégié s’appelle Mortier, il est désigné par les autres membres afin de résoudre le problème. Il essayera d’acheter la ministre des Finances (à travers un arrangement promettant plus de postes), qui passera le message à la population de manière peu transparente (« Iron man » effectuera un speech en s’appuyant sur la corde sensible des personnes et en leur déclamant des belles phrases qui ne tombent pas forcément sous le sens). Malheureusement ce manque budgétaire va s’abattre sur d'autres secteur comme a contrario celui de l’emploi, et des allocations aux plus démunies. La population commence à se révolter mais c’est l’intervention de Corinne Lagneau qui mettra réellement le feu aux poudres. Journaliste, elle a enquêté pendant plusieurs mois sur les « Paradise Paper » et autres manières frauduleuses pour que les S. À augmentent toujours plus leurs profits, donc leurs dividendes pour les actionnaires. Son article est censuré par son journal, sauf que rien ne l’arrête, elle le poste alors sur internet. C’est le début de la fin : une guerre (qui se veut pacifique au début) explose entre population exploitée et grande magna patriarcale.

L’action se déroule en France ou en Belgique bien que les films aient été tournés aux États-Unis. Nous remarquons cela à travers les notions dites dans les films (comme RSA, etc.…) mais aussi à travers les noms et prénoms typiquement francophones (Bernard, Corine, Mortier, etc.…).

Nous pouvons noter que ce décalage perturbe un peu la représentation du spectateur dans l’espace-temps (bien que les films soient tous à peu près tiré de la même époque). Cela expliquerait aussi la notion utopiste de ce film : dans un endroit divisé entre États-Unis et France se déroulerait une guerre ou le peuple s’en ressortirait vainqueurs.

Nous noterons que ce film apporte une certaine visibilité sur certaines choses passées sous silence dans notre société, comme par exemple le sort des lanceurs d’alertes (représenté par Corinne Lagneau). Leurs actions participant aux biens de la population sont condamnées par l’État en France et sont à leurs risques et périls (Corinne doit s’enfuir du pays pour échapper aux griffes de son tueur à gages).

À travers le support vidéo qui est tiré de films à gros budget nous remarquons un décalage avec la scène où sont « fabriqués » les sons. Avec plusieurs rôles de femme à caractère diffèrent il n’y en a qu’une pour toutes les interprétés (Sandrine Bergot). Pour les autres rôles d’hommes, bien diffèrent eux aussi (on peut passer d’un personnage « bon vivant » à un bureaucrate stressé), deux comédiens se partagent les travails (Baptiste Isaia et Renaud Riga). Pour tous ce qui est de la musicalité que nous retrouvons habituellement en arrière plans de scènes (comme le panorama d’une ville qui est souvent accompagné d’une grande musique pour faciliter l’immersion, c’est aussi le cas pour les scènes d’action et autres…), elle est jouée sur place par seulement deux musiciens (Quentin Halloy et Philippe Lecrenier), pour ce qui est des bruits de fond ( partie difficile puisqu’il faut garder une certaine authenticité pour que le spectateur face le lien entre l’action est le son), ils sont réalisés par toute l’équipe. C’est un travail difficile mais avec un résultat final impressionnant puisqu’il démontre qu’avec peu de moyens on peut arriver aux mêmes seuils que ses films hollywoodiens.

Les décors présents scène scènes ne sont autres que des lampes, des tables, des instruments de musique, un tapis, des objets orignaux et incongrus relevant peut-être d’une première phase de récupération (bouillotent, bout de cartons, rapières);

Il n’y a aucun lien entre tous ces objets mis à part leurs utilités. Ils ne sont pas en excès sur la scène. La lumière est tamisée ce qui rend l’atmosphère chaleureuse à l'image d'un petit et vieux studio d’enregistrement. Le visuel est agréable et n’empêche pas le spectateur de voir le film. C’est comme si nous avions l’opportunité de voir le film et les coulisses sur le même plan, le contraste est réussi.

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