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La beauté, une relativite

Commentaire de texte : La beauté, une relativite. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Janvier 2018  •  Commentaire de texte  •  1 285 Mots (6 Pages)  •  650 Vues

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INTRODUCTION

 Nature de l’œuvre : texte  

Genre de l’œuvre : poème  

Titre : « Strophes pour se souvenir »  Auteur : Louis Aragon  

Date de création : 1955 ; intégré à l’autobiographie en vers de l’auteur Le Roman inachevé en 1956.

I. CONTEXTE DE  L’ŒUVRE  

 Le « réseau Manouchian » était constitué de 23  résistants (22 hommes et une femme) communistes dont 20 étrangers, des Espagnols rescapés de Franco, des Italiens résistant au fascisme, des Arméniens, des Juifs échappés à la rafle du Vel d’Hiv, et dirigé par le poète et résistant Arménien Missak Manouchian. Il faisait partie du groupe des Francs-tireurs et partisans – Main-d’œuvre immigrée.   Le groupe est arrêté, probablement sur dénonciation et/ou trahison, en novembre 1943, jugé en février 1944 et condamné à mort le 21 février de cette même année. Les 22 hommes sont fusillés le jour même au fort du Mont-Valérien. Olga Bancic, la seule femme du groupe, est décapitée le 10 mai de la même année à Stuttgart, en application du manuel de droit criminel de la Wehrmacht interdisant alors de fusiller les femmes.  Dans le même temps, les Allemands font placarder sur les murs de Paris et de certaines grandes villes de France une affiche de propagande connue sous le nom de « L’Affiche rouge », et qui comprend une phrase d’accroche (« Des libérateurs ? La Libération par l’armée du crime »), les photos, noms et actions menées par dix résistants du groupe Manouchian, ainsi que 6 photos d’attentats représentant certaines des actions qui leur sont reprochées.  Le 21 février 1944, avant de mourir, Missak Manouchian écrit à sa femme une lettretestament dans laquelle il défend les valeurs pour lesquelles il s’est battu, accorde son pardon au peuple Allemand, dit à sa femme de se remarier et de publier ses poèmes.  En 1955, le poète et romancier Louis Aragon (1897-1982) écrit sur commande le poème « Strophes pour se souvenir », à l’occasion de l’inauguration de la rue du groupe Manouchian dans le XXème arrondissement de Paris. Le texte fut publié en 1956 dans Le Roman inachevé. Il fut mis en musique par Léo Ferré en 1959 sous le titre L'Affiche rouge, et enregistré sur l'album Léo Ferré chante Aragon en 1961.

II. ANALYSE  DE  L’ŒUVRE

 Poème commémoratif de facture très classique, composé de 7 quintils d’alexandrins rimés, mais non ponctué, excepté le point final. Il faut remarquer que la rime masculine en « ant » est présente dans toutes les strophes, comme signe d’unité du texte.

Un poème polyphonique : Ce poème a la particularité de présenter trois situations d’énonciation différentes :  Vers 1-18 : par le biais d’une prosopopée, le Poète s’adresse directement aux Résistants de l’Affiche rouge à travers le pronom « vous », et donne ainsi l’impression qu’ils sont toujours vivants et pourraient lui répondre. Au vers 3, le Poète se situe néanmoins dans le temps par rapport aux faits passés évoqués, pour souligner l’importance de commémorer des événements aussi glorieux que les actes de ces Résistants.  Vers 19-30 : à travers l’italique, par le biais d’une autre prosopopée, Louis Aragon paraphrase la lettre-testament de Michel Manouchian à sa femme et replonge le lecteur au 21 février 1944, par l’emploi de « je » pour Manouchian et       « tu» pour Mélinée. On repère que les mêmes termes sont employés et les mêmes thèmes développés : vœux de bonheur pour tous, absence de haine, amour pour la nature et la lumière, et bien sûr pour sa femme. Ceci permet de faire revivre le disparu, de montrer que c’était un homme comme tous les autres et de susciter l’émotion du lecteur. On assiste également à une mise en abyme de la poésie puisque Aragon rend la parole au poète Manouchian dans la mise en forme du passage : déploiement des registres lyrique et pathétique, anaphore de l’adverbe « adieu », champ lexical de la nature et jeu sur les sonorités, notamment une allitération en « m » au vers 29.  Vers 31-35 : prise de distance du Poète qui revient au moment de l’écriture. La mise à distance s’opère par le glissement des pronoms « vous » et « je » au pronom « ils » pour désigner les résistants, accentué par la déstructuration du nombre « vingt et trois » et l’évocation des circonstances de leur mort.  

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