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L'appropriation Du réel Par Les Créateurs

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Par   •  1 Juin 2015  •  3 159 Mots (13 Pages)  •  1 024 Vues

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¬¬La récupération d’objets déjà existants, pour réaliser une œuvre est répandue depuis la réalisation des ‘ready-made’ de Marcel Duchamp au début du XXème siècle. Ce dernier est d’ailleurs le précurseur de ce nouveau type d’art, beaucoup d’artistes se sont intéressés et s’intéressent encore à l’appropriation d’un objet déjà existant et reproduisent à leur manière le geste appropriatif de Duchamp. Ainsi le spectateur prend le temps de s’arrêter pour les observer dans leur nouvel environnement. Selon l’agencement de ces derniers et leur mise en scène, l ‘œuvre peut perturber le spectateur. Chaque objet a une histoire et une signification. Que veulent nous transmettre les artistes ? Comment ont-ils réussi à s’approprier le réel en réalisant des œuvres avec des objets déjà existant tirés de la vie courante, que l’on pourrait qualifier d’objet banals ?

Nous réaliserons dans une première partie une analyse plastique des trois œuvres proposées, « Roue de Bicyclette », le premier ready-made de Marcel Duchamp, réalisée en 1913, « Baluba » réalisé par Jean Tinguely en 1961-1962 et pour finir « Cartoon chair » réalisée par les frères Campana en 2007. Dans une deuxième partie nous confronterons les différentes œuvres pour finir dans une troisième partie qui répondra à la problématique suivante : comment certains artistes ont-ils réussi à s’approprier le réel ? dans le domaine des sculptures, dans les arts plastiques et les arts appliqués.

Marcel Duchamp est un artiste français réputé pour ses « ready-made » qui signifie « déjà fait » qu’il commença à réaliser au début du XXème siècle. Cette technique consiste à récupérer des objets manufacturés et à les mettre en scène selon un principe d’assemblage. La « Roue de bicyclette » est une œuvre qu’il réalisa en 1913. Il s’agit, comme son nom l’indique, d’une roue de bicyclette métallique, sans pneu, fixée par sa fourche sur l’assise d’un tabouret en bois. On est donc devant une sculpture, plus précisément une ronde bosse. On constate un assemblage entre deux éléments qui n’ont en temps normal aucun rapport entre eux : le tabouret permet de s’asseoir et la roue de faire du vélo. D’après l’analyse plastique que l’on peut en faire, on remarque de nombreuses oppositions et contrastes entre les deux éléments. Déjà par la matière, le tabouret est en bois, élément plutôt naturel malgré le travail que l’homme y a exercé, alors que la roue de bicyclette est en métal, matière purement industrielle. De plus, la roue noire s’oppose à la couleur claire du tabouret ainsi qu’au fond, car la sculpture est mise en scène dans un musée à sol et mur blancs. On remarque une dynamique et des rythmes : beaucoup de forme géométriques sont présentes comme le cercle de la roue, les rayons, les droites verticales et horizontales du tabouret et l’assise qui forme un disque, donc rond. D’après l’ombre visible sur le mur on remarque un éclairage direct fait par une lampe située face à la sculpture, on peut penser que les pleins et les vides de la sculpture ainsi que les rythmes observés permettent de créer un jeu d’ombres et de lumière. Les deux objets ont donc des liens, malgré leur différence de « milieu » ils sont assemblés et s’harmonisent. D’un point de vue de la composition, on remarque deux parties : le haut et le bas séparés au niveau du contact entre le tabouret et la fourche. On a un socle statique et une roue qui peut encore tourner. Ainsi le mouvement est inclus dans l’œuvre. La disposition des deux éléments leur enlève leur fonction, on ne peut plus s’asseoir sur le tabouret car la fourche y est fixée et on ne peut plus utiliser la roue car elle est fixée sur le tabouret. De plus, elle est retournée et n’a plus de pneu.

Un autre artiste suisse récupéra des objets et les assembla pour réaliser son œuvre. Il s’agit de Jean Tinguely qui réalisa, 48 ans après La « Roue de Bicyclette » de Marcel Duchamp, sa « Baluba » en 1961. Extraite d’une série de « Baluba » cette œuvre est une ronde-bosse. Elle est constituée de deux parties distinctes, une base formée par un bidon en acier et une partie supérieure pouvant ressembler à une coiffe composée de tuyaux sûrement en caoutchouc et de fil en acier. Tout en haut se trouvent des éléments colorés dans les tons rouge vermillon et vert qui s’opposent de par leur couleur vives au reste de la sculpture qui est située dans des tons variant entre le noir et le bleu nuit. On a donc une différence entre une base massive, opaque et lourde visuellement et une partie supérieure plus légère et aérée au travers de laquelle on peut voir l’arrière plan qui est une salle, sûrement de musée avec un sol en parquet clair et des murs blancs. Les éléments en hauteur donnent une sensation volatile. Vu d’ensemble, on a tout de même comme un mal-être qui s’installe, entre ce gros bidon qui nous rappelle les usines, ces câbles entremêlés et seulement en haut des éléments ressemblant à des fleurs. On est devant une sculpture à l’aspect plutôt sombre. Elle est tout de même animée, probablement grâce à un moteur se situant dans le bidon car on aperçoit une pédale qui nous relie à la sculpture. Lorsqu’on l’actionne, les éléments en hauteur se mettent en mouvement et réalisent ce qui pourrait s’apparenter à une danse. La mécanique est donc incluse dans l’œuvre. Cette dernière pourrait bien être une machine aux yeux de l’artiste. On remarque donc plusieurs couleurs, de nombreuses matières et textures différentes qui s’entremêlent sur le même medium. En blanc, sur le bidon, nous pouvons apercevoir des inscriptions en lettres linéaires qui ajoutent un côté industriel avec l’idée de la série et de la production de masse.

Ces deux dernières notions ont été récupérées par les frères Umberto et Fernando Campana, qui sont des designers brésiliens, et qui ont réalisé la « Cartoon Chair » en 2007. Cette œuvre est à la fois présentable comme une sculpture appartenant au registre des arts plastiques mais aussi comme un mobilier, plus précisément un fauteuil appartenant au registre des arts appliqués. On a donc deux notions dans ce travail : l’aspect esthétique et symbolique et l’aspect fonctionnel. Comme son nom l’indique, « cartoon » signifie « dessin animé » et à première vue, nous voyons des peluches Minnie de WaltDisney qui composent la fauteuil. Ce dernier est composé deux parties distinctes séparées à l’horizontale au niveau du dessous de l’assise. Dans la partie inférieure se trouvent les pieds du fauteuil, sûrement en aluminium, ils sont simples et minimalistes. En forme de tubes fins, ils sont au nombre de quatre et sont placés aux extrémités du siège

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