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Dissertation sur la littérature

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Par   •  14 Mai 2019  •  Chronologie  •  3 249 Mots (13 Pages)  •  497 Vues

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DA SILVA MAGALHAES Léa

Lyon A

Dissertation de littérature

        

        Dans la littérature, le schéma narratif est composé de cinq étapes : la situation initiale, l'élément perturbateur, les péripéties, l'élément de résolution, et enfin la situation finale qui sert de dénouement au récit. Cependant, le personnage de Mme de la Baudraye, une femme qui écrit des nouvelles, dans Un prince de la Bohème de Balzac, en 1840, dit, « Je ne crois pas aux dénouements […], il faut en faire quelques-uns de beaux pour montrer que l'art est aussi fort que le hasard , mais […] on ne relit une œuvre que pour ses détails. ». Le dénouement, ce qui est censé résoudre la situation des personnages à la fin du récit, est ici remis en question. Il est directement lié à l'art, et mis en opposition au hasard, qui signifie la vie, le réel, composé de détails. En effet, dans l'histoire tout est détail mais rien n'est dénouement : il n'y a pas de dénouement naturel, rien ne vient clore l'histoire, elle est infinie et inclôturable. Ainsi, le dénouement existe parfois, selon Mme de la Baudraye, simplement pour démontrer que l'art a la même puissance que le hasard et ses détails. Ces détails, qui sont des éléments appartenant à un ensemble et jugés selon cet ensemble, cependant, sont la véritable raison pour laquelle on relit une œuvre littéraire.

        Cette dernière réflexion peut nous laisser perplexe. Le plaisir de la lecture et de la relecture ici ne se base que sur les détails, et Mme de la Baudraye ne semble pas penser que le dénouement ait un autre rôle que celui de se mesurer au hasard. Le dénouement est cependant considéré comme une étape importante du récit, c'est ce que le lecteur attend tout le long du roman, il attend que ce « nœud central » se dénoue, sans quoi la situation n'est pas réglée et les personnages n'ont pas de sort fixé. Mais lors de la relecture, cet aspect de la littérature peut passer au second plan, le lecteur sait déjà ce qu'est le dénouement du récit, et son attention peut se porter ailleurs. Ainsi, il peut être attiré vers les détails, ces indices laissés un peu partout dans l’œuvre, qui permettent de mieux comprendre comment on arrive à ce dénouement.

        Ainsi, l'intérêt de la lecture d'une œuvre est-elle extérieure au dénouement du récit, ou est-ce que celui-ci joue tout de même un rôle dans la relecture des détails ?

        Le dénouement, qui est purement artistique, a tout de même des fonctions dans une œuvre, et ne peut pas être tout simplement mis de côté. Les détails, cependant, ont aussi une grande importance, et le hasard qu'ils procurent permet une lecture et relecture riches. Cependant, ne pas croire au dénouement n'est pas inédit, et il y a eu de nombreuses remises en cause et tentatives d'effacement du dénouement au cours de l'histoire littéraire, mais séparer dénouement et détails serait peut-être faire une erreur.

        Ainsi, le dénouement, selon Mme de la Baudraye, est une notion artistique. En effet, il est impossible qu'un dénouement ne se réalise dans le réel, celui-ci continue le cours du temps et ne se clôture jamais. Dans un roman, cependant, la situation finale est nécessaire, il faut que l'histoire racontée arrive à une certaine conclusion, et c'est en général dans l'attente de cette conclusion que le lecteur continue de lire le récit. Le dénouement joue alors un rôle majeur dans une œuvre littéraire, c'est la conclusion d'une histoire qui n'aurait pas besoin de suite pour comprendre les enjeux, les conséquences, et les leçons que l'on peut tirer de tout ce qui s'est déroulé auparavant, contrairement au réel, où il n'y a jamais véritablement de conclusion, étant donné qu'il y a toujours une « suite », avec le temps qui s'écoule. Le roman Quatrevingt-treize de Victor Hugo est un bon exemple pour démontrer ceci. Victor Hugo place l'histoire de son roman dans une période historique réelle. Nous savons donc que l'Histoire n'a jamais de fin, et seulement une continuité, mais le roman d'Hugo, lui, est bien obligé de se finir. Son dénouement est ainsi un principe artistique, et comme il ne pouvait pas se centrer sur une fin déjà existante, il a du se centrer sur la fin d'une histoire créée dans ce contexte historique, l'histoire de Cimourdain et de Gauvain, et leurs morts permettent alors d'instaurer le dénouement du roman. Le dénouement n'a donc pas de rapport avec le hasard, le réel, et est une création romanesque, artistique, créée seulement parce qu'il s'agit d'une œuvre littéraire et qu'il était nécessaire de l'insérer.

        Ainsi, le dénouement n'est pas de l'ordre du hasard, mais de l'art. Cependant, selon Mme de Baudraye, il en existe des bons pour montrer que l'art peut être aussi puissant que le hasard. Le dénouement, surtout le bon dénouement, bien fait et cohérent, peut alors se mesurer ) la puissance du hasard, qui est de plonger le lecteur dans une histoire vraisemblable. Le dénouement, bien que pure invention artistique, n'enlève en rien le côté vraisemblable de l’œuvre, et démontre que l'art a aussi une grande capacité de persuasion. Selon Aristote, selon les genres et les sujets des œuvres, il y a différents dénouements à considérer pour que l’œuvre soit complète. Pour ce qui est des tragédies, les dénouements se doivent être malheureux, car l'histoire tragique a pour but d'effrayer et d'attendrir. Pour ce qui est des comédies, les dénouements se doivent être heureux, et il existe aussi des dénouements mixtes, c'est-à-dire un mélange de malheur et de bonheur. Aussi, les dénouements portaient la notion de moralité, et les vices devaient être punis, et la vertu récompensée. Par exemple, dans La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette, le dénouement de l'histoire n'est pas seulement en rapport avec la mort de Mme de Clèves. Le véritable dénouement de l'histoire est moral, la narratrice attarde le lecteur plus sur l'héroïsme de la Princesse plutôt que sur sa mort : « Et sa vie, qui fut assez courte, laissa des exemples de vertus inimitables ». Ainsi, le dénouement joue un rôle très important dans l’œuvre, car il permet au lecteur de se rendre compte de la leçon qu'il faut tirer des aventures de Mme de Clèves, et de la moralité de l'histoire. Le dénouement est alors aussi important que le hasard pour le roman, et montre que l'art est tout aussi puissant que lui.

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