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Banlieues françaises, quand quartier difficile rime avec réussite

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Par   •  25 Janvier 2018  •  Analyse sectorielle  •  3 086 Mots (13 Pages)  •  790 Vues

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INTRODUCTION

L’Etat français a créé en périphérie de grandes villes des zones (banlieues) où les problèmes semblent s’accumuler : problèmes d’habitat, de coexistence, de scolarisation, d’accession au travail. On fait remarquer notamment que ces personnes vivant dans ces zones mènent une existence insatisfaisante ce qui est source de malaise. La "cité" est perçue comme un espace de réclusion. Les nombreux jeunes issus de ces quartiers, se sentent exclus de la société. Cette jeunesse, constituée de personnes pour la grande majorité issues de l’immigration, est stigmatisée : ces “enfants de la République” sont en réalité de plus en plus enfermés entre les murs de leur quartier, sans véritable espoir de faire partie intégrante un jour de la société française des “élites”, nous voulons parler de celle qui réussit, qui accède aux responsabilités, en un mot de “celle qui va bien”. Que dire des “autres” ? Ceux-là ont le sentiment d’un enfermement, sans barreaux apparents certes, mais pourtant bien réel ; un sentiment d’exclusion qui affecte en profondeur leurs processus de socialisation.

Dans ces milieux émergent des valeurs et des comportements culturels difficiles Les jeunes des cités, la caillera (la racaille) comme ils s’autoproclament se retrouvent dans des codes vestimentaires, musicaux ou lexicaux. La cité est revendiquée autonome, voire “indépendante” comme leur territoire. Le quartier (tiéquar) des jeunes banlieusards représente en effet le seul espace possédé et maîtrisé par eux. Ils s’inventent leur propre identité, identité largement influencée par la culture noire américaine.

La jeunesse issue de ces quartiers dits « difficiles » fait l’objet de nombreux stéréotypes, notamment sur ses capacités à réussir dans le monde du travail, dans de nombreux domaines autres que ceux véhiculés par les clichés habituels (principalement la musique et le sport). On constatera dans notre mémoire que, depuis peu, dans le domaine de l’entreprise comme de l’action sociale et à l’avant-garde des défis du futur, la réussite sortant des clichés habituels concerne pourtant aussi des jeunes issus de ces quartiers.

Dans un premier temps, nous identifierons ces jeunes : Où vivent -ils et dans quelles conditions ? Qui sont-ils ? Et pourquoi leurs quartiers sont-ils considérés comme des quartiers “difficiles” ? Nous nous intéresserons aux causes et conséquences des préjugés émis et véhiculés principalement dans la société par les médias, entre autres vecteurs de préjugés, et nous constaterons que ce type d’influence nuit en réalité grandement à la réussite de ces jeunes. Notre mémoire portera uniquement sur les banlieues d’Île-de-France par soucis de concision, étant donné le manque de temps et notre manque de mobilité à travers la France. Pour finir nous donnerons des exemples de jeunes issus de quartiers difficiles ayant réussi dans le monde du travail en relatant leurs parcours, et plus précisément en décrivant l’évolution de ces parcours au cours du temps.

I - Comment l’Etat français lutte_t_il pour l’insertion de cette jeunesse ?

Par la politique de la ville.

Où les « cités » se trouvent-elles ?

En périphérie des grandes villes entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970 sont créés en France des logements nommé “Grands Ensembles” ce sont des logements collectifs marquées pars un urbanisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l’architecture moderne. La France choisit ce type d’habitats pour palier à la crise du logement qui a toujours touché le pays et le touche encore plus à la fin de la Seconde guerre mondiale. Cette crise du logement est due à l’exode rural, renforcement de la main d'œuvre étrangère, décolonisation, baby-boom etc... Ces logements sont construits par des immigrés Algériens, Portugais et d’autres pays qui, au début, n’ont pas accès à ces habitations. Ils vivent dans des “bidonvilles” avec leurs famille.

Contrairement à ce que l’on entend parfois ici ou là, les banlieues Françaises qui actuellement appartiennent à un prisme de vandalisme et de délinquance ont donc, comme on le voit, une histoire à part entière. Celles-ci ont été créés à la fin du XIXe siècle dans le but de loger les classes populaires. Ces besoins de logement se traduisent par plusieurs critères mais sont principalement dus aux lotissements défectueux détruits pendant l'entre-deux guerres. Ces constructions de bâtiment se sont très fortement développées lors des “Trente glorieuses” (période d'expansion de l’économie et de progrès social dans l’hexagone). Des célébrités de l’architecture ont pris part à ces constructions comme Charles-Édouard Jeanneret-Gris (ou Le Corbusier) qui était aussi un artiste peintre ou encore sculpteur du XXe siècle. Il était connu pour être l'un des principaux représentants du mouvement moderne, il est le créateur de “La Cité Radieuse” à Marseille (en 1945-52) qui est l'une de ses réalisations les plus connues. Ces logements étaient très prisés par les familles des classes moyennes car autour d’eux, l’accès aux structures tels que les magasins, l’école, les aires de jeux pour les enfants leur étaient facilité.

Qui sont ces « jeunes de cités » ?

Dans les cités, ou plus généralement dans les quartiers dits « prioritaires », on trouve des enfants d'ouvriers ou d'employés aussi bien que des enfants issus des classes moyennes. La plupart de ces jeunes sont déclarés comme inactifs ou au chômage en effet les ZUS ou « zones urbaines sensibles » ont un taux de chômage 2,5 fois supérieur à la moyenne. Ces jeunes ne sont pas tous des délinquants, on trouve parmi eux aussi bien des “Français de souche” que des descendants d'immigrés, bien qu'ils soient principalement issus de l'immigration. Selon Gérard Noiriel, les “Trente glorieuses” provoquent un véritable bouleversement de la population active et l'explosion de la classe moyenne avec l'augmentation du nombre d'emplois intermédiaires, malgré l'exode rural qui est massif en France à cette date, les besoins de main-d’œuvre deviennent donc énormes. Une chose est sûre : cette partie de la population française soulève des débats en interrogeant les principes de mixité et d'égalité des populations. D’après une étude de l’INSEE, les jeunes qui venant de quartiers prioritaires ont accès à des emploi moins bien qualifiés

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