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Vénus anadyomène d’Arthur Rimbaud

Cours : Vénus anadyomène d’Arthur Rimbaud. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Avril 2021  •  Cours  •  1 334 Mots (6 Pages)  •  426 Vues

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Commentaire de texte

Vénus anadyomène d’Arthur Rimbaud

      Arthur Rimbaud, de son vrai nom Jean Nicolas Arthur Rimbaud est un poète du 19ème siècle né le 20 Octobre 1854 dans les Ardennes. Il fait essentiellement parti du mouvement littéraire de la poésie parnassienne et du symbolisme. Il meurt le 10 Novembre 1891 suite à une maladie.

Dans son sonnet intitulé « Vénus anadyomène », des cahiers de Douai, en 1870, il décrit, d’une vision assez péjorative ainsi que personnelle la figure mythologique de la déesse de l’amour, Vénus. Il n’a que 16 ans lorsque qu’il écrit ce poème, cela témoigne de sa précocité et de son génie.

Nous allons donc nous demander comment, par le biais de la provocation et de la parodie, Rimbaud amène-t-il un style nouveau de poésie au public.  

Tout d’abord nous allons nous intéresser à l’aspect parodique du portrait de la déesse peint par Rimbaud. Ensuite nous nous pencherons sur la provocation de ce poème qui pourrait amener une poésie nouvelle et novatrice.

      Ici nous allons essayer de comprendre comment Arthur Rimbaud peint-il un portrait parodique d’une figure mythologique, afin de la rendre repoussante.

Rimbaud repeint à sa manière la tableau de Sandro Botticelli, « La Naissance de Vénus », en détournant le tableau de façon péjorative en décrivant le cadavre d’une prostitué.

En effet, dès le premier quatrain, plusieurs adjectifs très péjoratifs ressortent tels que « fortement pommadés », « lente », « bête », « déficit », « mal ravaudés ». Dès le début du poème nous pouvons tout de suite remarquer la violence et la dureté des termes utilisé par Arthur Rimbaud pour décrire la déesse de l’amour. Selon la mythologie Vénus, ou encore Aphrodite, la déesse de l’amour, décrite comme belle et attirante, est ici décrite comme hideuse, sale est repoussante. L’auteur peint la parfaite antithèse du portrait populaire d’Aphrodite, antithèse relevé par l’oxymore « belle hideusement ». Afin de dépeindre totalement la vision méliorative de la déesse, il l’associe à un « cercueil vert en fer-blanc », ainsi, grâce au mot « cercueil » il fait référence à la mort et à la vieillesse du personnage. Ensuite le « fer blanc » est une tôle en fer de qualité moindre, ne correspondant pas à l’idée du sublime que renvoie une déesse.

Vénus est ici présentée comme une personne vieille mais également comme une personne grasse ; « gras et gris », « graisse sous la peau ». Ici l’allitération en « gr » accentue le caractère hideux de la déesse. Le terme « bête » dans le premier quatrain peut renvoyer à l’idée d’un animal, ainsi que les termes «  croupe » et « échine », l’idée est renforcée par « cheveux bruns fortement pommadés », qui témoigne de la saleté du personnage mais aussi de la nécessité de se maquiller, donc en désaccord avec l’idée de beauté naturelle que renvoie une divinité. Le fait que les cheveux soient « bruns » exprime également la vieillesse du personnage car les cheveux de Vénus sont, d’après la mythologie, blond vénitien, or ici ils ont vieilli et se sont ternis.

Rimbaud termine son poème avec une rime entre « Vénus » et « anus » soulevant ainsi le physique désagréable du personnage.

Ici l’aspect parodique du poème est exprimé par la description péjorative d’une déesse, mais ce n’est pas son seul aspect parodique.

      Afin d’accentuer la parodie du tableau de Sandro Botticelli, Rimbaud attribue une construction inattendue et irrégulière, cassant les codes d’un sonnet basique.

Bien que son sonnet soit dans la forme conventionnelle, c’est à dire deux quatrains suivi de deux tercets, le tout en alexandrins. Nous rencontrons des irrégularités au niveau des rimes des deux quatrains. La formation des rimes n’est pas celle caractéristique d’un sonnet, ils sont composés de rimes croisées tandis que dans un sonnet traditionnel, ils sont censés être composés de rimes embrassées. Le premier quatrain se compose de rimes croisées en « ête » et « és » ; « tête, pommadés, bête, ravaudés ». Le second quatrain est constitué de rimes croisées en « ate » et « or » ; « omoplates, ressort, plates, l’essor ». A contrario la formation des rimes des deux tercets respecte celle des sonnets traditionnels ; « goût, surtout, loupe », « Vénus, croupe, anus ».

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