Mondialisation SES

Chapitre 3: Quels sont les fondements de la mondialisation du commerce et de la production?

1. Une analyse du commerce mondial

A) Les principales évolutions des échanges mondiaux :

-commerce international: désigne l'ensemble des échanges de biens et services entre agents économiques résidants dans des pays différents. son volume est égal à celui des exportations ou importations mondiales.

Le commerce international connait un essor remarquable à partir de 1945 après une longue période de guerres mondiales et de crises économiques. Les grandes puissances créent des instances internationales chargées d'éviter le retour aux tentations de repli sur soi.

• Le fond monétaire international (FMI) (1944) et la banque mondiale (1945) sont crées pour permettre aux pays en difficulté financière de continuer à échanger et se reconstruire
• Parallèlement, la GATT (accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) (1947) avait pour objectif de rallier la majorité des pays à l'adoption des règles du libre-échange

→ entre 1948 et 2000: Le commerce mondial a été multiplié par 20 et le PIB mondial par 6.

→ les échanges de b&s entre pays représentent 26% du PIB mondial contre 7% il y a 50 an. 

Ceci suggérant l'image d'échanges commerciaux internationaux capables de 'tirer' la croissance mondial vers le haut.  

D'ailleurs, depuis les années 50, la hausse du commerce mondial a toujours été supérieure à celle de la production mondiale. Ce mouvement traduit une ouverture internationale croissante.

→ le rapport exportations/ PIB x100 mesure la part de la production exportée , c'est à dire le degré d'ouverture des pays vers l'étranger.

☞Mais, tous les pays n'ont pas profité pareillement de ce développement des échanges.

• Les échanges sont restés pendant longtemps concentrés au sein de la Triade qui détient à elle seule 1/3 des exportations mondiales en 2010 , on évoque une tri-polarisation (l'Europe occidentale, le pôle asiatique et le pôle nord américain réalisent 80% des échanges,'commerce triadique')
• 1970: les pays émergents ont pris une part croissante dans les échanges mondiaux. Ainsi les nouveaux pays industrialisés d'Asie , les pays pétroliers du Moyen-Orient, puis les BRICS ont pu affirmer leur puissance mondiale → on constate en effet une expansion fulgurante pour la Chine, elle devient le 1er exportateur mondial en 2010 et réalise 10,7% des exportations de biens en 2011)

Commerce intra-branches: caractéristique des pays développés, échange commercial de produits similaires (échanges croisés) entre des pays de niveaux de développement élevés et comparables. Certains pays s'engagent dans de tels échanges car ils ont des structures de demandes identiques. De plus ces pays développés se basent avant tout sur une forte production et sur la compétitivité de leurs entreprises pour gagner des parts de marchés. 

(ex: France/Allemagne = Renault/Mercedes)

Le commerce intra-branches est en très forte augmentation. Cette spécialisation s'accompagne d'une nouvelle DIT où les pays développés se spécialisent dans des produits à forte valeur ajoutée et les pays en développement dans des produits à faible valeur ajoutée. Les spécialisations ne se valent pas car certains gagnent plus que d'autres.

• certaines régions du mondes se retrouvent marginalisées: Amérique Latine (4%) et Afrique (3%) des exportations mondiales de marchandises en 2012.

L'analyse des évolutions d'échanges par type de produits permet d'expliquer la situation de certains pays:

• la part des produits primaires (longtemps essentiels dans l'ensemble des échanges mondiaux) n'a cessé de diminuer depuis le début du 20ème. →Avant 1945: 2/3 du commerce international, aujourd'hui ¼ des échanges de biens et services, minoritaires au profit des échanges:
•  de produits manufacturés → qui attirent des investisseurs étrangers et dont le taux de croissance est très élevé grâce aux transferts d'activités industrielles.
• mais aussi de services →dont les exportations sont 5 fois supérieures à celle des années 80, elles passent de 450 millards de $ à 2400 aujourd'hui , de plus ces services représentent 20% des échanges et sont l'objet d'intenses négociations internationales.
• les pays pétroliers ont profité d'une demande mondiale forte

B) Les facteurs de la mondialisation :

• fret maritime rendu très bon marché: par l'utilisation du conteur multimodale et standardisé, symbole majeur de la mondialisation des économies qui permet des gains de temps et des frais de main d'ouvre considérables. Il génère ainsi des économies d'échelle (diminution du prix unitaire quand la production augmente). De plus, l'apparition des canaux de Suez et Panama ont facilité les échanges. (Selon la BM, indice base 100 en 1970, le fret maritime est de 38$ en 2000)
• expansion des TIC: technologies de l'information et de la communication, permettent de faire circuler l'information toujours plus rapidement et de faciliter les mouvements de capitaux nécessaires aux transactions internationales. (Selon la BM, indice base 100 en 1970, la minute de communication revient à 3$ la minute en 2000)
• contexte économique et historique: 30 glorieuses=approvisionnement en produits primaires =multiplication des lieux de production qui renforcent l'accélération des échanges de produits manufacturés. De plus, la décolonisation a permis l'ouverture des marchés d'anciennes colonies.
• Libéralisation des échanges et action de la GATT+OMC:  augmentation du PIB réel. GATT: après la 2nd GM l'ONU souhaite libérer le commerce international car la crise de 1929 a poussé les pays à mettre des barrières douanières pour diminuer la concurrence. BUT= abolir les protections douanières. (droits de douanes ÷3 entre 1950 et 1980)

OMC: 1950 nouveau départ à la libéralisation des échanges avec limitations des entraves au libre -échange et élargissements à d'autres domaines (services et innovations protégés par des brevets).

• D'ailleurs l'UE favorise la suppression des frontières par l'homogénéisation des droits de douane (au même niveau en Allemagne, FR et RU,  soit de 8% + concurrencer les USA).
• la mondialisation s'explique aussi par la mise en place de marchés régionaux et l'ouverture au capitalisme des pays à l'idéologie marxiste.

1. Protectionnisme et libre échange

A) Les gains à l'échange dans la théorie économique

Il convient de souligner l'influence qu'ont pu avoir les différentes théories affirmant la supériorité du libre-échange

→ Adam Smith

Au 18ème siècle, ce dernier part d'un double constat, un pays ne peut produire l'ensemble des biens et services dont il a besoin (ce qui s'appelle l'autarcie).

...