Les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production.

Thème 2 : Mondialisation, finance internationale et intégration européenne

Chapitre 1 : Quels sont les fondements du commerce internationale et de l'internationalisation de la production ?

Introduction

Le commerce internationale et l'internationalisation de la production ont connu une forte progression depuis plus de deux siècles même si cette croissance n'a pas été linéaire. C'est surtout depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale que le volume du commerce internationale s'est considérablement accru sous l'impulsion des états et des organisations internationales qui ont crée un environnement favorable à la libre circulation des flux de marchandises et des services entre les nations. Parallèlement, les firmes multinationales ont développé des stratégies d'internationalisation de leur production accentuant encore le phénomène de la mondialisation des économies.

A la circulation des marchandises s'est ajouté les échanges de services, la modalité des capitaux, des savoirs-faire, des technologies, des hommes, des cultures entraînant la création d'un monde global.

Ce chapitre présente 3 objectifs principaux :

• présenter les déterminants des échanges internationaux des biens et des services et de la spécialisation internationale (théorie économique)
• analyser les conséquences des échanges internationaux à savoir les avantages et les inconvénients du libre échange pour le consommateur et pour le producteur et les fondements des politiques protectionnistes et leurs limites.
• Aborder le phénomène de la mondialisation productive à travers les stratégies des firmes multinationales et des choix de localisation.

I/ La mondialisation des échanges et ses déterminants

1. Les grandes évolutions du commerce mondiale depuis 1945

• Forte progression du commerce mondiale

En effet depuis 1945, le commerce internationale connaît une expansion très importante avec un taux de croissance des échanges internationaux nettement plus rapide que celui de la production mondiale. Après la Seconde Guerre Mondiale, un nombre croissant de pays se sont efforcés de faire progresser le libre échange et les accords commerciaux entre nations, ce qui a contribué à l'accélération du phénomène de la mondialisation des économies. En 1947, c'est la signature du GATT (accord commercial) qui sera remplacé par l'OMC en 1991. L'objectif du GATT puis de l'OMC est de promouvoir les échanges internationaux dans le cadre du libre échange. L'objectif étant de réduire sensiblement les droits de douane.

A partir des années 60, on assiste au développement des firmes multinationales qui accompagnent et accélèrent l'essor des échanges commerciaux. On constate que les firmes multinationales sont devenues un acteur central de la mondialisation, elles occupent en effet une place prépondérante dans les échanges commerciaux. En effet, une part croissante des échanges commerciaux internationaux correspondant à des échanges entre société mère et les filiales et entre filiales de firmes multinationales.

• Depuis 1945, le commerce internationale a progressé plus vite à l'intérieur du groupe des pays développés qu'entre pays développés et pays en développement. En 2010, selon l'OMC, la part des échanges européens représentent 71% des exportations totales de marchandises de l'Europe. Les pays européens échangent avant tout entre pays européens. Le fait d'échanger entre pays de niveaux de développement équivalent explique que le commerce internationale prend de plus en plus la forme d'un commerce intra-branche, c'est à dire des échanges internationaux qui portent sur le même type de produit.

Par exemple, le premier partenaire commerciale de la France est l'Allemagne avec qui on exporte des voitures mais on importe aussi de l'Allemagne, des voitures.

On montrera que ce commerce intra-branche qui progresse plus vite que le commerce inter-branche (qui est un commerce qui porte sur des produits issus de branches différentes) remet en cause dans une certaine mesure l'analyse traditionnelle du commerce internationale à travers la théorie des économistes classiques.

• Par ailleurs, depuis les années 70, en raison de la montée en puissance des FMN, le commerce internationale prend de plus en plus la forme d'un commerce intra-firme portant sur des composants de produits c'est à dire que les spécialisations ne portent plus seulement sur des produits ou des groupes de produits mais aussi sur des segments de la chaîne de production. Ce phénomène conduit à une décomposition internationale des processus de production, c'est ce que l'on appelle la DIPP.

Ainsi, le commerce internationale évolue d'une DIT vers une DIPP. L        a DIT correspond à une spécialisation internationale sectorielle par produits finis. En effet, chaque pays est spécialisé dans un secteur d'activité, une branche ou encore une matière première en fonction de ses avantages comparatifs. La DIPP, en revanche correspond à une spécialisation internationale qui porte sur la tache effectuée par chaque pays pour fabriquer un produit donné. Donc avec la DIPP, chaque pays est spécialisé dans une étape du processus de production en fonction de ses avantages comparatifs.

C'est ce qui fait dire à l'économiste Daniel Cohen « que la DIPP correspond à une désintégration verticale de la production qui n'est rien d'autre que le miroir mondial du démembrement de la production fordiste ». Deux exemples illustrent parfaitement la DIPP : la fabrication de la poupée Barbie et la fabrication de l'Iphone.

• Depuis les années 60, on assiste à l'arrivée de nouveaux concurrents que sont les pays émergents qui désormais nous concurrencent sur des produits manufacturés à forte valeur ajoutée. Cette évolution contredit l'idée selon laquelle une spécialisation dans des produits primaires serait une fatalité. Au contraire, cette évolution dont les spécialisations peuvent s'expliquer par des avantages comparatifs sont construits et évolutifs. Les pays anciennement industrialisés comme la France ont tout intérêt à poursuivre leurs efforts d'innovation, de dépenses de recherche et de développement pour maintenir leurs compétitivités.

1. Les déterminants de l'échange internationale : le libre échange et la spécialisation internationale se justifient par les théories économiques

Il est essentiel pour les économistes libéraux que la loi naturelle et auto-régulatrice puisse jouer librement aussi bien au niveau nationale ou internationale. Ce sont les économistes classiques qui dès le XIX siècle ont théorisé les avantages que les nations pouvaient tirer de l'échange internationale. Ces économistes classiques sont principalement Adam Smith et David Ricardo.

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