Cours d'économie sur la mondialisation à l'épreuve de l'histoire

Chapitre 3 : La mondialisation à l’épreuve de l’histoire

Introduction

L’effondrement du mur de Berlin en 1989 a ouvert la voie à une mondialisation qui a prit la forme de la mise en place d’un nouvel ordre mondial (discours d’Aspen de Georges Bush père) conduisant à la mise en œuvre d’un marché auto régulé à l’échelle de la planète. L’hyperpuissance américaine avait vaincu les régimes politiques successifs qui avaient prétendu être une alternative aux démocraties libérales (anarchisme, fascisme, nazisme, communisme).

Entre 1991 et 2008, les Etats Unis demeurent le moteur du système globalisé dans lequel chaque état avait vocation à s’intégrer économiquement en fonction des facteurs de production dans lesquels il était le mieux placé.

La question centrale est donc celle de la nature de la mondialisation. On peut donc s’interroger autour de la question suivante : « La mondialisation est-elle un processus irréversible ? »

Dans un premier temps, nous analyserons la naissance et le développement de la mondialisation avant d’étudier une alternative historique à celle-ci avec les routes de la soie.

1. Les métamorphoses du capitalisme : de la révolution néolithique à la mondialisation libérale

1. La dynamique du capitalisme

C’est Fernand Braudel qui décrivit de la manière la plus originale la dynamique interne du capitalisme en montrant que les révolutions industrielles étaient le produit d’interactions entre la transition démographique, les innovations techniques, le développement des réseaux bancaires, la révolution agricole de sorte qu’à partir du 19e siècle, le capitalisme pouvait être définit comme un processus auto-entretenu de croissance quantitative et qualitative qui modifiait à la fois la production et la structure de la consommation.

Il faut insister sur un élément central : le développement de l’interdépendance des hommes, des territoires et des continents est dans un premier temps le fruit d’un processus au long court par lequel une dynamique s’enclenche entre innovation technique (en particulier dans les transports) et rencontre des groupes humains séparés dans l’espace. En effet, la mondialisation n’est rien d’autres que le mouvement par lequel l’espèce humaine entre en contact avec les différents groupes qui la compose jusqu’ici séparés par la distance géographique.

La révolution néolithique c'est à dire le basculement d’une société de chasseurs/cueilleurs à une société d’agriculteurs est paradoxalement le premier mouvement par lequel se produit le processus de mondialisation c'est à dire d’interconnexion entre les différentes branches de la famille humaine. Il faut bien entendu attendre les innovations techniques qui rendent possible les grandes découvertes pour qu’une nouvelle étape de la mondialisation apparaisse avant que la révolution industrielle ne permette un saut qualitatif qui ouvrira 100 ans plus tard à la mondialisation

                        B) Mondialisation et globalisation

Il faut donc distinguer deux processus qui s’entremêle mais ne se confondent pas :

• Un processus d’interconnexion des marchés entre eux
• Un processus d’unification du monde qui fait de la planète elle même un marché auto régulé.

Le fonctionnement du capitalisme, à travers la dynamique de destruction créatrice conduit progressivement à l’interconnexion des marchés au fur et à mesure que les découvertes et les inventions scientifiques (chemin de fer, transport maritime et aérien) permettent d’établir des contacts et des flux continus entre les différentes parties du monde.

Mais ce processus en quelque sorte naturel se distingue de la mondialisation c'est à dire du projet politique qui consiste à faire du monde un marché auto régulé à l’intérieur duquel chaque pays et chaque territoires va être intégrer en fonction de la meilleure allocation des facteurs de production.

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