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Suis-je ce que mon passé a fait de moi ?

Dissertation : Suis-je ce que mon passé a fait de moi ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Septembre 2016  •  Dissertation  •  426 Mots (2 Pages)  •  1 768 Vues

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La question porte sur l’identité personnelle : suis-je actuellement, et seulement, le résultat de mon existence depuis ma naissance ? Ou bien une autre dimension, indépendante de mon passé, doit-elle être prise en compte pour définir mon identité ?

L’être humain possède trois dimensions : il a un corps, un mental et il est un être social. Que ce soit sur le plan physique, psychique ou social, il est dans le présent la résultante de ce qu’il a été dans le passé. Ainsi le corps a-t-il un certain âge, qui contient l’ensemble écoulé des années d’existence, avec ses cicatrices et sa morphologie.

Il en va de même avec le psychisme : la psychanalyse définit l’inconscient comme « l’infantile en nous ». Mais le psychisme, c’est aussi l’expérience, que nous appelons justement le vécu. La mémoire est constitutive de l’être humain.

Enfin, il y a mon inscription dans une famille, dans un milieu social et culturel, que je n’ai pas choisi et qui a fait de moi celui que je suis

présentement. Une conception strictement déterministe s’en tiendra là pour définir l’identité personnelle. Mais d’autres dimensions sont envisageables.

Affirmer que je suis « ce que mon passé a fait de moi », c’est réduire ma personnalité à un effet de causes extérieures, c’est faire de moi un objet qui serait le résultat de facteurs purement mécaniques.

Or, comme l’a montré Sartre, si je ne choisis pas mes conditions de départ, je peux en revanche choisir le sens que je leur donne. Hegel disait que les déterminismes n’ont que le sens que nous leur attribuons. En

d’autres termes, je peux me résigner, dire « oui » passivement, mais je peux aussi dire « non » par la critique ou la révolte. Un déterminisme

n’est pas un destin. Je peux partir de ce déterminisme et m’en extraire.

Par ailleurs, et c’est encore un thème développé par Sartre, l’homme (et cela est particulièrement vrai de l’homme moderne) est un être de projet, c’est-à-dire un être tendu vers l’avenir, et pas seulement tourné vers le passé. Or un projet, qui au départ n’est qu’une idée, peut en grande partie conditionner l’existence présente. Par exemple, si je suis en train de rédiger une dissertation de philosophie, ce n’est pas seulement parce que mon passé m’y a conduit, mais aussi, et d’abord, parce que mon avenir me le commande.

Être ce que son passé a fait de soi : la formule conviendrait bien davantage aux animaux, dont l’existence est dictée par le génome de leur

espèce, qu’aux hommes qui ont la capacité de transformer par leur conscience un futur abstrait en avenir concret.

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