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Sommes-nous dirigés par notre inconscient ?

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Par   •  5 Novembre 2019  •  Cours  •  5 047 Mots (21 Pages)  •  754 Vues

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Sommes-nous dirigés par notre inconscient ?

 

Introduction

 

Problème

 

Inconscient : désigne la partie de notre psychisme qui échappe à notre conscience. Le domaine de l’inconscient présente deux caractéristiques.  

 

D’une part, il est inconnu et inaccessible. D’autre part, il exerce une influence secrète sur notre conscience, et plus généralement sur nos actions.  

 

Dans ces conditions, la conscience subit ce qui se trame dans l’inconscient.  

 

Dès lors, il s’agit de savoir dans quelle mesure nous pouvons formuler des hypothèses valables à propos de ce qui se joue dans notre inconscient. Dans le cas où nous aurions le pouvoir de deviner de quoi l’inconscient est fait, s’ouvrirait peut-être une possibilité pour la conscience de se libérer de l’influence (déterminisme) de l’inconscient.

 

Question

 

Y a-t-il des remèdes au déterminisme de l’inconscient ?

 

I La découverte d’un inconscient accessible 

 

Descartes (1596-1650), Lettre à Chanut 1647

 

1°) Le pli amoureux inconscient 

 

Descartes écrit une lettre à Chanut le 6 juin 1647.

 

La trace d’un pli amoureux

 

Il constate que, dès qu’il croise une femme qui a un œil qui louche, il tombe amoureux.  

 

Il dit qu’en y réfléchissant, il s’est souvenu d’une petite fille qu’il avait rencontré quand il était lui-même petit garçon. C’était son premier amour et elle avait un œil qui louchait.

 

Il s’est formé, dit-il en ces termes, un « pli » dans son esprit. Ce pli associe la vue d’un œil qui louche au sentiment amoureux.

 

Le pli désigne une forme matérielle de la mémoire. C’est une trace, un vestige qui s’est logé dans l’inconscient.

 

Le pli se réactive à chaque fois que Descartes tombe sur une femme avec un œil louche. C’est à cause de son premier amour pour une fille à l’œil louche, qu’il ne cesse pas de tomber amoureux des femmes qui ont ce même défaut (qu’il appelle « coquetterie »).

 

On mesure là le rapport qu’il y a entre le corps (la vision, par le sens de la vue, d’un œil) et l’esprit (le sentiment de l’amour). La vie de l’esprit dépend de ce qui affecte le corps.

 

Conscience directe et conscience réfléchie  

 

Il y a une différence entre deux types de conscience : la conscience directe et la conscience réfléchie.

 

La conscience directe, c’est Descartes qui va au bal, voit une femme à l’œil louche, et craque.

 

La conscience réfléchie, c’est quand Descartes rentre du bal, et sur le chemin du retour, se demande pourquoi il a craqué pour cette femme.  

 

La conscience réfléchie introduit une réflexion au sein du « moi » conscient, afin de comprendre les raisons qui animent ce « moi ».

 

En l’espèce, la conscience réfléchie découvre une « réminiscence ». Une réminiscence, c’est le rappel d’un souvenir oublié et effacé de la conscience.

 

L’exemple classique de la réminiscence, c’est le poète qui compose des vers, et qui écrit un vers qu’il a lu déjà, mais qu’il image être sien. Il le montre à ses amis poètes qui lui disent que ce vers existe déjà chez un autre auteur. Il avait déjà vu le vers, mais l’avait oublié.

 

La théorie de l’inconscient chez Descartes ne décrit pas un inconscient inaccessible comme chez Freud. Il s’agit d’une réminiscence, c’est-à-dire d’un élément inconscient qui peut refaire surface. Il n’est pas question du refoulement définitif d’une pensée dans l’inconscient, refoulement condamnant cette pensée dans une région inaccessible.

 

Grâce à la conscience réfléchie, nous pouvons mieux nous connaître. La fonction de la conscience réfléchie est d’établir des prises de conscience discontinues, au fil de la continuité de notre vie psychique.

 

Mais il y a un décalage entre la continuité de notre conscience dans le temps, et la discontinuité de nos réflexions à propos de nous-même.

 

Ce décalage introduit une obscurité fondamentale dans le rapport de soi à soi.

 

2°) Une libération par la découverte des causes de nos actions 

 

Les nouvelles amours de Descartes

 

Dans sa lettre à Chanut, Descartes écrit : à la suite de cette prise de conscience, lorsque j’ai rencontré des femmes qui avaient un œil louche, je n’ai plus été « ému ».

 

Autrement dit, par la conscience réfléchie, Descartes prend du recul par rapport à son sentiment amoureux. Que se passe-t-il ?  

 

La cause de ses béguins, c’est-à-dire la vue d’un œil qui louche, une fois connue comme cause, ne produit plus ses effets. Descartes ne subit plus cette cause, à partir du moment où il la connaît clairement et distinctement.

 

Connaître pour devenir libre

 

Par la connaissance des causes qui nous déterminent, nous pouvons ne plus subir de façon inconsciente ces mêmes causes. Ainsi, nous ne dépendons plus de causes extérieures à notre conscience.

 

En perfectionnant la connaissance des chapitres oubliés de notre vie, nous pouvons choisir d’écrire de nouvelles pages de notre histoire, et non plus les laisser s’écrire à notre insu.  

 

En un mot, connaître c’est devenir libre.

 

Se connaître, ce serait se libérer de ce qui nous détermine de façon inconsciente. Quant à la connaissance de soi, ce serait la connaissance de son passé. Se connaître, ce serait savoir par quoi j’ai été affecté. Se connaître serait une condition pour savoir qui je suis et qui je deviens.

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