LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Platon Saint thomas d'Aquin

Dissertation : Platon Saint thomas d'Aquin. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Avril 2022  •  Dissertation  •  3 819 Mots (16 Pages)  •  301 Vues

Page 1 sur 16

Platon, La république – Saint Thomas d'Aquin, De Regno

La question d’atteindre le meilleur régime tourmente les sociétés depuis toujours, tant les gouvernements que les citoyens. L’histoire a connu une multitude de régimes travers les époques et les régions. Tous ont échoués pour laisser place à de nouveaux. La réponse à la question « Avons-nous trouvé le régime idéal ? » ne peut pas être donné et seul le temps pourra nous aguiller. En attendant, il est indispensable d’envisager toutes les théories de penseurs, philosophies, historiens ou autre afin de constamment réfléchir sur sa condition et prendre du recul sur notre régime actuel. Ainsi, nous allons étudier deux auteurs, en les croisant afin d’analyser les régimes qu’ils nous proposent.

Les deux textes étudiés sont des extraits d’œuvres. Le premier est une œuvre de Platon nommée La république. Platon (-429 à -348 av. J.C.) est un philosophe grec et l’un des principaux fondateurs de la philosophie. Il a notamment écrit La république, découpé en 10 livres, qui retranscris des dialogues entre Socrate, son maitre, et quelques élites athéniennes sur principalement la vie sociale, le gouvernement, le tout dans une cité idéale. L’extrait étudiée corresponds au chapitre XIII dans lequel Platon parle de mauvais régimes, exprime quelques idées de sa cité et de son régime idéal. Le second texte étudié est un extrait de De regno de Saint Thomas d’Aquin. Saint Thomas d'Aquin (1225-1274) est un philosophe italien, il a lui aussi fortement marqué la philosophie. Son œuvre, De regno (1265-1266), présente, lui aussi, le gouvernement et la cité idéals de Saint Thomas d'Aquin. L’extrait étudié, le livre premier, correspond à la partie sur le gouvernement.

Ainsi, la question première à se poser est Quel est le régime idéal selon Platon et Saint Thomas d'Aquin ?

Pour répondre à cette question, nous verrons d’abords comment les auteurs présentent leur régime. Ensuite, nous distinguerons qui doit gouverner ce régime et comment. Enfin, nous analyserons comment la cité doit être constituer pour correspondre à ces régimes.

Pour répondre à cette problématique, je m’appuierais principalement sur les textes étudiés mais aussi sur l’ensemble de l’œuvre pour saisir au mieux le contexte et les notions.

***

Tout d’abord, et avant d’étudier les régimes respectifs de Platon et Saint Thomas d'Aquin, nous allons voir comment les deux auteurs légitiment leur régime idéal.

Premièrement, Platon et Saint Thomas d'Aquin s’accordent et commencent tous les deux par critiquer d’anciens régimes. Les deux auteurs s’accordent sur la dangerosité des régimes tyranniques, oligarchiques et démocratiques. En effet, Saint Thomas d'Aquin débute son œuvre par présenter les régimes injustes selon lui. Le premier est la tyrannie. Pour lui, la tyrannie est le pire des régimes qui existent. Le tyran s’éloigne du bien commun, et donc de toutes les valeurs indispensables pour un bon régime, et il injuste car il gouverne selon ses propres intérêts : « si un gouvernement injuste est exercé par un seul homme, qui recherche, dans l’exercice du pouvoir, ses propres avantages et non le bien commun de la multitude qui lui est soumise, un tel chef est appelé tyran » (De regno, p.5). Platon d’accorde avec cette vision de la tyrannie, qu’il trouve en plus violente et autoritaire : « extrême et cruelle servitude », « qui réduit cette dernière à l’esclavage » (La république, p.312). Ensuite, vient la critique de l’oligarchie. Platon dénonce ce type de régimes, qu’il considère être un régime plein de vices sans nombre » (La république, p.285). Saint Thomas d'Aquin lui considère l’oligarchie comme un régime similaire à la tyrannie, mais ayant à la tête pas un tyran et plusieurs qui gouvernement grâce à leur richesse : « gouvernement d’un petit nombre, comme un petit groupe d’homme opprime le peuple, par la puissance de leurs richesses, différent du tyran par le seul fait qu’ils sont plusieurs » (De regno, p.5). Finalement, le dernier régime critiqué par les deux écrivains est la démocratie. Saint Thomas d'Aquin critique ce régime en le comparant de nouveau à la tyrannie, aux deux seules différences que, ici, c'est un grand groupe qui domine et que ce sont les riches qui sont opprimés : « si un gouvernement inique est exercé par un grand nombre, il est appelé démocratie c'est-à-dire domination du peuple […] s’appuyant sur la puissance de sa multitude, opprime les riches » (De regno, p.5). Platon s’accorde aussi à dire que les pauvres oppriment les riches à travers la démocratie : « à mon avis, la démocratie apparaît lorsque les pauvres, ayant remporté la victoire sur les riches, massacrent les uns, bannissent les autres, et partagent également avec ceux qui restent le gouvernement et les charges publiques ; et le plus souvent ces charges sont tirées au sort » (La république, p. 302). Mais, Platon ne critique pas seulement le principe et le type de gouvernement de la démocratie, il s’attaque à son fonctionnement. Il considère que c'est un régime qui remet toujours tout en cause, que c'est « un bazar de constitutions » (p. 303) notamment. Finalement, contrairement à Saint Thomas d'Aquin, ajoute un autre régime injuste à la liste : la timocratie. Il le critique car il considère que ce régime tombe très vites dans ses vices de l’avarie, la guerre, la violence… : [les gouverneurs] seront donc avares de leur argent, parce qu’ils le vénèrent et ne le possèdent pas au grand jour, et par ailleurs prodigues du bien d’autrui pour satisfaire leurs passions » (La république, p. 290). Platon et Saint Thomas d'Aquin s’accordent donc sur la dangerosité de la plupart des régimes précédent mais Platon en ajoute un en plus à la liste.

Ainsi, Platon et Saint Thomas d'Aquin débutent tous les deux leur œuvre en critiquant les régimes précédents afin de présenter par la suite leur propre régime idéal.

Par la suite, les deux penseurs présentent ce qui, selon eux, correspond au régime idéal. Malgré leur similitude de fonctionnement, Platon et Saint Thomas d'Aquin ne s’entendent pas sur le régime idéal. Pour Platon, il s’agit du régime des philosophes ou aristocratie et pour Saint Thomas d'Aquin, c'est la monarchie.

Pour commencer, Platon présente son régime idéal qui est l’aristocratie. L’aristocratie est un régime qui repose sur le gouvernement par une élite. Pour Platon, l’aristocratie est le seul régime valable : « celui qui répond à l’aristocratie, nous l’avons déjà écrit, et nous avons dit avec raison qu’il est bon et juste » (La république, p.286). Dans ce type de régime, il n’y a donc pas d’élections car seule l’élite peut gouverner et c'est l’élite elle-même qui choisit qui gouverne. Pour expliquer son idée, Platon utilise une allégorie, l’allégorie de la caverne. Des personnes sont prisonnières, représentent le peuple, dans caverne et par un feu, elles voient des ombres sur les parois de la caverne, elles prennent ces ombres pour la réalité. Si une personne en sort et découvre la vérité, elle aura du mal à y croire, a s’y faire et à s’habituer au soleil. Une fois initiée, elle préférera la vérité mais s’elle redescend dans la caverne expliquer la vérité aux autres personnes, elles ne la croiront pas. La vérité désigne le bonheur. Cette allégorie signifie qu’il est difficile de regarde la bonne direction, c'est au gouvernant d’aider les individus à sortir de la caverne, leur apprendre la vérité et donc d’atteindre le bonheur. Les gardiens auront pour rôle de descendre dans la caverne pour aller chercher les individus.  Pour Saint Thomas d'Aquin, le régime idéal est la monarchie. La monarchie est un régime dans lequel il n’y a qu’une personne qui dirige la cité de manière arbitraire. Saint Thomas d'Aquin valorise ce régime car il ressemble beaucoup à l’ordre divin, c'est-à-dire un corps céleste, ici le roi, entouré de corps, ici les citoyens. Le roi est encouragé par la volonté de plaire à Dieu afin de recevoir sa récompense : « il convient au roi d’attendre sa récompense de Dieu ». (De regno, p. 18). C'est pour cela que le dirigeant cherchera constamment à accomplir au mieux sa mission. Ainsi, la méthode de Platon et de Saint Thomas d'Aquin sont assez similaires. Les deux philosophes commencent par critiquer les autres régimes existants, ils montrent ce qu’est leur régime idéal e montrant d’abord ce qu’il n’est pas. Ensuite, ils présentent tous les deux ce qu’est leur régime idéal. C'est ici que les deux auteurs s’éloignent. Pour Platon, c'est une aristocratie et pour Saint Thomas d'Aquin, c'est la monarchie. Nous allons donc par la suite voir plus en profondeur leur régimes respectifs.

...

Télécharger au format  txt (23.8 Kb)   pdf (126 Kb)   docx (16.4 Kb)  
Voir 15 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com