Peut-on se fier aux apparences ?

Peut-on se fier aux apparences ?

La doxa prône une méfiance vis-à-vis des apparences entre autres à travers des expressions populaires telles que « les apparences sont trompeuses » ou encore « il ne faut pas se fier aux apparences ». Les apparences sont par définition ce que l’on voit, ce que nos sens nous livrent à visualiser, c’est la couche superficielle des choses. Faire confiance signifie de convaincre sa conscience de la véracité d’une chose, le concept d’apparence est étroitement lié à celui de la conscience car nous prenons en compte les apparences, c’est notre faculté à considérer les apparences qui leur permet d’avoir un effet sur nous, abuser de nous ou dépeindre la vérité intérieure. Se fier aux apparences serait penser que cette idée que l’on a des choses, leur apparence, est valable et non pas une seule impression. C’est-à-dire que ce que nos sens nous montrent est véridique et correspond à l’essence même des choses. Tandis que ne pas faire confiance aux apparences reviendrait à considérer qu’elles nous éloignent de la vérité et que la sensation que l’on a est erronée. On s’interrogera sur les manières par lesquelles les apparences peuvent se révéler vraies et celles par lesquelles elles peuvent être captieuses. D’une part les apparences peuvent être fiables, en premier lieu dans la mesure où elles peuvent refléter la réalité par la franchise d’un individu ou, paradoxalement, de manière plus approfondie, à travers l’attitude hypocrite d’une personne et en second lieu à travers des multiples signes explicites d’appartenance. D’autre part elles peuvent être mensongères et induire en erreur dès lors qu’elles dépendent de nos sens et que l’on peut entretenir notre apparence. Enfin on élèvera notre réflexion sur la confiance et sur ce que se fier aux apparences peut signifier.

Tout d’abord, on s’intéressera à l’éventualité où les apparences représentent la vérité, en l’occurrence l’aspect péjoratif de la superficialité de l’apparence n’a pas lieu d’être. Du fait que, bien qu’elle représente la manière dont une chose se manifeste à nos sens, cette manifestation est fidèle à l’essence et dépeint la vérité, ici l’apparence est fiable. Selon le philosophe Nietzsche être et paraître sont identiques, encore plus, ils ne font qu’un. L’idée d’une vérité dissimulée derrière les apparences n’est qu’une fiction. Par ailleurs, lorsque l’apparence correspond à la vérité, l’entité observée agira spontanément et en concordance avec ses principes ainsi cette authenticité se traduirait sur ce qu’elle dégage extérieurement au monde, ce qu’elle nous donne à voir n’est pas forcé. Les personnes les plus directes sont celles dont l’apparence est fiable, cette franchise induit que la personne s’exprime sans trop cogiter et redouter les réactions et donc ne se soucie pas de son apparence aux yeux des autres. Dans le monde de la politique les partis les plus audacieux (les extrêmes) proposent le plus de changement et sont les plus directs avec leurs idéologies. Néanmoins afin de traiter de ce sujet il faut également s’intéresser au cas où l’apparence pourrait ne pas correspondre à ce qu’un individu ou toute entité est dans son for intérieur, sa façon de voir les choses, son sincère ressenti ou encore ses intentions finales mais à un état d’esprit que l’entité prône où qu’elle cherche à atteindre. Son apparence traduirait tout de même la réalité, non pas celle sur le caractère de la personne, quelqu’un agissant avec vraisemblable cruauté peut vivre un mal-être, une attitude très bienveillante peut témoigner d’un manque d’une volonté de s’améliorer. De même une personne de nature clémente et amicale peut agir de façon antipathique, taciturne voire virulente quand elle se replie sur elle-même, et, contre son gré est amenée à adopter une attitude asociale par mécanisme de défense si elle se sent en environnement hostile ou après un traumatisme, de la même manière un animal très tendre en temps normal peut se métamorphoser en bête féroce s’il se sent menacé.

De plus, l’apparence, étant constituée de certains éléments d’appartenance, dont faciès, elle peut renseigner sur l’ethnie, la religion, la situation ou encore la profession d’une personne, ces indicateurs sociaux nous permettent d’attribuer un statut, fonction à un individu sans le connaître en se basant du visuel principalement grâce aux habits et au physique, un homme habillé de vêtements rapiécés est pauvre, une femme portant le voile islamique est musulmane et un enfant avec les yeux bridés est originaire d’Asie. Toutefois il ne faut pas aller dans les amalgames entre apparence physique ou professionnelle par exemple il ne faut pas associer l’appartenance à une communauté ethnique à une religion au risque de se tromper. Dans le règne animal l’apparence est très fondée sur l’odorat, chez les mammifères et d'autres vertébrés, ce sens est même essentiel à la survie, pour trouver un partenaire, se reproduire, identifier de la nourriture, discriminer celle qui est comestible de celle qui ne l'est pas, échapper aux prédateurs ou trouver des proies. La certitude que les apparences correspondent à la réalité est cruciale, elle relève de la survie, l'ours polaire est capable de détecter l'odeur d'une proie à plus de 20 km de distance, dans leur cerveau, la partie

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