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Peut-on agir moralement sans s'intéresser à la politique?

Dissertation : Peut-on agir moralement sans s'intéresser à la politique?. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  1 Mars 2017  •  Dissertation  •  1 070 Mots (5 Pages)  •  926 Vues

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Peut-on agir moralement sans s’intéresser à la politique ? [pic 1]

La morale peut être comprise comme un ensemble de règles permettant de distinguer le Bien du Mal, sans aucune prise en compte d’intérêts personnels, de sentiment, mais établies en fonction de la raison humaine. L’Homme a longtemps cherché un contenu à la morale pour être capable d’agir selon elle. Mais somme nous capable d’agir moralement sans nous intéresser à la politique ? Le sujet nous invite à nous questionner sur le rôle de la politique sur notre action morale. La politique renvoie à l’art de gouverner une cité, diriger un Etat mais plus globalement à tout ce qui concerne la vie de cette cité ou de cet Etat. Une personne qui s’intéresse à la politique peut donc être engager dans un parti, en tant que fonctionnaire d’Etat et participer activement au fonctionnement de celui-ci, ou bien seulement un citoyen ordinaire qui ne fait que se renseigner sur les enjeux politiques de son pays. La morale et la politique relèvent-elles de deux domaines complètement différents ? Ou bien au contraire l’action morale est-elle indissociable de la politique ? Celui qui ne s’intéresse pas à la politique agit-il immoralement ? Pour répondre à ces problématiques nous verrons dans un premier mouvement que l’action morale semble détachée du domaine politique car ils ne servent pas les mêmes objectifs et la morale est par définition désintéressée. Il serait donc tout à fait possible, en théorie, d’agir moralement sans prendre en compte le domaine politique. Confondre ces domaines peut même avoir des conséquences graves et nous faire agir immoralement. Cependant, dans un second mouvement, nous intéresserons à cette application pratique de la morale dans le monde réel qu’implique le verbe « agir ». Nous nous rendrons compte que notre action (morale ou non) est toujours inscrite dans un contexte social et politique et qu’elle ne peut donc pas se désintéresser de celui-ci.

La morale et la politique peuvent apparaître comme deux domaines complètement différents au premier abord. En effet, elles n’ont pas du tout le même objectif. La morale est un outil pour distinguer le bien du mal et par conséquent émettre un jugement de valeur. Selon Machiavel, l’action politique a, quant à elle, un objectif d’efficacité. Il considère que c’est un domaine autonome avec ses propres règles, indépendant de la morale et de la religion. Pour pouvoir bien gouverner, l’homme politique doit se détacher des dilemmes moraux et agir selon les intérêts de l’Etat. La morale devient alors un obstacle au bon fonctionnement de celui-ci car une action morale n’est pas forcément la plus adapté à la situation. C’est pour cela que l’homme politique, s’il veut agir moralement, ne le fait qu’en dehors de la sphère politique.
Mais l’intérêt pour la politique ne prend pas en compte seulement l’homme politique. Le simple citoyen est lui aussi concerné. Au niveau de l’homme ordinaire, l’action peut n’avoir aucun lien avec la politique et là aussi rester morale. Kant donne un contenu à la morale, appelée impératif catégorique. Si l’action que l’on veut réaliser respecte un principe de cohérence, un principe d’égale dignité de la personne humaine et un principe d’autonomie alors le motif de mon action est moral. Nous pouvons prendre l’exemple suivant : devenir végétarien. Cette action respecte un principe de cohérence car si toute l’humanité le devenait, elle serait capable de survivre également. Elle respecte le principe d’égale dignité, ainsi que le principe d’autonomie car c’est un choix personnel que l’on peut être capable de respecter. Pourtant cette action n’a pas de lien direct avec la politique, au sens de ce qui est relatif au gouvernement de l’Etat.
De ce fait, la morale et la politique si confondues peuvent s’avérer dangereuses. Hannah Arendt nous le montre avec le cas d’Eichmann, le chef des chemins de fers nazis chargé d’amener les juifs vers les camps de concentration. Hannah Arendt explique qu’il a déformé la morale de Kant avec les lois de son pays à l’époque. Cette confusion l’a alors poussé à agir immoralement sans qu’il ne s’en rende jamais compte ni qu’il n’est mauvaise conscience. Il prenait les lois du pays comme fondement de sa morale, or il n’a pas pris le temps d’examiner ces lois qui étaient, elles, en contraction avec la morale de Kant.

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