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Méthode de la dissertation

Dissertation : Méthode de la dissertation. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Janvier 2021  •  Dissertation  •  20 968 Mots (84 Pages)  •  720 Vues

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La Dissertation

1. Méthode

1. Qu’est-ce qu’une dissertation ?

a) Un exercice d’argumentation

La dissertation est un exercice rhétorique d’argumentation. On vous propose un sujet de réflexion qui doit être analysé et discuté. La citation qu’on vous soumet contient un implicite, elle se fonde sur des présupposés. À vous de les mettre au jour et de montrer les implications intellectuelles de la position de l’auteur. Après avoir élucidé la citation, il vous faudra proposer une problématique, c’est-à-dire un problème à élucider. Il faut en effet que votre réflexion contienne une dynamique argumentative, c’est-à-dire des termes à discuter, des positions que vous pouvez défendre ou attaquer. Autrement dit, il faut réfléchir à partir d’hypothèses et comprendre jusqu’où va une hypothèse, pour montrer pourquoi elle nous convient ou pas pour répondre à notre problème.

Une dissertation doit laisser une place à ce que (ou qui) vous réfutez : c’est une question de rigueur et d’honnêteté intellectuelles. Votre adversaire doit avoir la parole. Imaginons que nous sommes au tribunal et qu’un juge écoute tout à la fois le plaidoyer et le réquisitoire. Ce juge ne pourra trancher que s’il a écouté l’exposé des deux positions adversaires. Ne considérer que les arguments avec lesquels nous sommes d’entrée de jeu en accord ruinerait toute dynamique, le principe même philosophique même de la discussion ou du dialogue. C’est pourquoi la dissertation est aussi un exercice dialectique. Et ce d’autant plus qu’on ne peut montrer la pertinence d’une hypothèse qu’en donnant à voir son contraire, en l’articulant à ce qu’elle révoque.

De ces oppositions argumentatives autour d’un problème central, la dissertation fait sa thèse et son antithèse. De ce conflit (qui structure les deux premières parties du plan), il faudra dégager une synthèse qui permette de répondre in fine au problème initial, soit parce qu’il mérite d’être mieux posé, soit parce qu’il y avait une perspective qu’on ne pouvait intégrer au départ.

La dissertation se déroule en trois temps : introduction, développement, conclusion. L’introduction doit être assez longue, car elle analyse le sujet, ses postulats et expose les temps de l’argumentation qui vont être les étapes du développement. Le développement se présente en trois parties. La conclusion, enfin, ressaisit la matière argumentative pour formuler une réponse à la question que vous aurez posée et prolonger les perspectives de la position adoptée.

b) L’introduction

La dissertation est la forme adoptée à l’écrit pour élucider un sujet. Il va donc falloir transformer ce sujet en un problème. Cela implique d’apercevoir les questions imbriquées dans le sujet. C’est pourquoi l’introduction est un moment où l’on découvre les difficultés comprises dans la question. Elle se constitue en cinq temps :

1. Amener le sujet (la citation ou question proposée) par une accroche : on part d’un exemple ou d’une idée qui nous conduisent à justifier que l’on pose la question de départ.

2. Citer le sujet. Cela fait partie de la rhétorique de l’exercice.

3. Analyser le sujet : c’est la partie la plus importante du travail. Elle met l’accent sur votre capacité à soulever des difficultés, à montrer qu’il n’y a pas a priori de réponse simple. Autrement dit, il s’agit d’élever la réflexion au rang de la question philosophique, au dialogue des idées entre elles. C’est donc ici qu’on fait apparaître des hypothèses.

On dit souvent qu’il faut analyser les termes du sujet. Cela veut dire les définir, mais pas à la manière d’une définition de dictionnaire. Il faut surtout avoir immédiatement en tête le rapport des termes entre eux. Sinon, on se retrouvera avec une série de définitions sans véritable question d’ensemble. Autrement dit : il faut d’abord comprendre le sujet comme un tout puis en déchiffrer les parties.

Après une mise au clair des mots principaux du sujet et de leurs liens logiques, on cherchera quels concepts sont impliqués par l’énoncé du sujet. Même si la citation ne l’évoque pas, elle peut très bien reposer sur le postulat d’une nature humaine corrompue (surtout au sujet des passions). Cette étape est essentielle car elle permet de mettre en perspective le sujet et de voir où vont pouvoir émerger des oppositions fortes.

En effet, après les concepts postulés (sans être forcément formulés) par le sujet, on peut faire naître en miroir leur antithèse. Chaque position a un envers.

Au terme de l’analyse du sujet, on doit être capable de poser les enjeux du problème et donc de proposer une problématique et un plan.

4. Définir une problématique : la problématique est le nom que l’on donne à la question que l’on décide de poser pour conduire la réflexion. On ne se laisse plus remorquer par une pensée mais l’on décide d’engager soi-même le dialogue avec la citation. En fait, il s’agit tout simplement d’un fil directeur qui va guider notre argumentation. C’est un point de mire, une façon d’être clair et de savoir où l’on va.

5. Annoncer le plan : l’annonce du plan arrive au terme de toutes ces étapes introductives. On dit qu’elle ne doit pas être « lourde ». Rappelons cependant qu’il vaut mieux être insistant qu’incompris.

c) Le développement

Il s’agit du corps du devoir, qui est la progression argumentée de la réflexion articulée en trois temps. Mais surtout, il ne faut pas oublier que ce développement est orienté par le fil directeur révélé en introduction. On va vers la réponse la plus satisfaisante pour nous, mais en faisant des hypothèses successives et en prenant en compte les différentes possibilités pour traiter les difficultés. Les trois temps sont classiquement nommés : thèse, antithèse et synthèse.

Remarque

Bien sûr, d’autres types de plans existent. Par exemple, le plan thématique : mais attention car il empile plus qu’il n’oppose, rendant difficiles les transitions ; le plan historique convient par définition aux questions historiquement pertinentes et demande un savoir transhistorique remarquable.

Nous proposons donc que thèse, antithèse et synthèse vous servent de « roue de secours » si vous ne trouvez pas un autre plan plus pertinent. Il ne faut pas que ces mots fassent peur mais tout simplement qu’ils expriment que vous allez

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