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L’homme se reconnaît-il mieux dans le travail ou dans le loisir ?

Dissertation : L’homme se reconnaît-il mieux dans le travail ou dans le loisir ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Novembre 2022  •  Dissertation  •  2 671 Mots (11 Pages)  •  467 Vues

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Dissertation : L’homme se reconnaît-il mieux dans le travail ou dans le loisir ?

Dans la vie ordinaire, la reconnaissance d’une personne se fait souvent par son statut, son activité, son travail. Cependant, notre reconnaissance personnelle peut ne pas être de même nature. Dans l’Antiquité, le travail était négatif, méprisé la reconnaissance passait donc par le loisir. Mais depuis le XVIIIe siècle, le travail est une valeur centrale, cela date de l’émergence de l’éthique protestante d’après la thèse de Max Weber dans L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme. Ainsi, la reconnaissance, de soi-même au gré d’un objet, peut être ambivalente en fonction de l’activité et des préférences.

La reconnaissance de soi-même dans quelque chose passe par une idée de fierté face au fait de s’approprier une oeuvre, de retrouver son image dans une représentation, dans une personne.

Le travail et le loisir semblent être deux notions opposées, leur finalité semble les différencier.

Le premier est souvent perçu comme une contrainte, une obligation, une activité rémunérée pour produire les biens et les services nécessaires à la vie quotidienne. Mais cependant dans un sens large, il peut s’agir d’une activité de production, de transformation qui nécessite un effort. En outre, le loisir peut correspondre à un ensemble d’occupations pour se reposer, se divertir après s’être libérer de toute obligation sociale. C’est la libre disposition de son temps en vue de l’éducation, de l’élévation de soi.

Il pourrait ainsi paraitre évident que l’humanité ait une préférence pour le loisir au lieu de s’occuper à la fatigue mentale liée au fait de travailler. C’est pourquoi il y a une différence entre la préférence et la reconnaissance. Cependant, on peut parler ici d’une reconnaissance personnelle, il est tout à fait possible que l’homme se reconnaisse intellectuellement dans une image à laquelle il aurait du mal à correspondre concrètement.

Ainsi, nous nous questionnerons sur l’être humain et sa reconnaissance dans deux domaines qui sont le travail et le loisir, l’activité dans laquelle il est le plus soi-même. Dans quel image de lui-même l’homme préfère se reconnaître ? Est-ce à travers une activité rémunérée ou une activité répondant à nos désirs ?

Si la reconnaissance de soi peut passer par le loisir et sa liberté il est aussi possible qu’avec le développement du travail et donc de ses besoins, l’homme se reconnaisse par le travail cependant par moment ces deux activités peuvent être confondues et se rapprochées.

La reconnaissance peut passer par un plaisir et par une volonté et peut être perçue de deux points de vue; l’une par soi-même et l’autre par autrui. Ainsi se reconnaitre mieux dans peut passer par le regard d’autrui mais provient de notre intérieur, de notre pensée, de nous-même. L’homme par une reconnaissance personnelle, se sent exister, être soi-même, libre dans son intérieur complet. Il s’affirme et est libre de ses actes et de ses décisions, éprouve une distance vis à vis du monde et n’est pas asservis. Notre conscience est purement subjective, la reconnaissance n’est pas naturelle. L’objectivation de soi dans les choses semble nécessaire afin que nos actions soient en adéquation avec l’image qu’autrui va avoir de nous. Ainsi, se reconnaître et être reconnu sont liés, l’être humain peut avoir besoin de la reconnaissance d’autrui pour se reconnaitre pleinement, de quelqu’un qui valorise ses efforts, ce qu’il fait, comme le fait de gagner un prix pour un concours par exemple, il s’agit d’une forme de reconnaissance. On façonne donc notre monde en ayant autrui qui nous surveille. L’objectivation de soi dans les choses, revient à la façon dont je m’approprie le monde. Ainsi, l’enfant se reconnait dans ce qu’il fait, à travers la destruction de son doudou par exemple, l’artiste dans son oeuvre, on se trouve soi-même avec une phrase qui montre notre fierté : « c’est moi qui ait fait cela ». On inscrit notre volonté et on s’approprie la chose ; on crée notre monde, tout ce qui nous appartient et qui est modifié notre présence, par notre action, par notre parole. C’est ce que Hegel, philosophe allemand du XIXème siècle décrit comme un besoin de transformer le monde comme un processus de formation de la conscience de soi.

Ainsi par la reconnaissance, le concept de propriété est mis en avant, on s’approprie ce qui devient notre au sein de notre conscience. On laisse ainsi une marque qui nous ressemble dans le monde. Le monde que l’on façonne selon l'ordre qu’on instaure s’oppose au regard d’autrui qui s'impose à nous. Cela passe donc par des activités.

L’appropriation se fait par l’utilisation de nos goûts, des objets, par notre agencement. Ainsi, se reconnaitre peut passer par le loisir. Cette activité vise le plaisir, une volonté de grandir sans souffrir. Ainsi pour Aristote, le loisir est essentiel à l’homme pour qu’il puisse réfléchir. L’être humain est ici maître de ses décisions, il est libre, il n’appartient à personne, il peut s’affirmer et faire ses propres choix sans contrainte. Dans ce domaine, il n’est pas forcé, il le fait avec envie. C’est dans le loisir que s’accomplit l’être humain. Cependant le loisir peut être vu aujourd’hui comme divertissement donc par rapport à quelque chose, à un travail, alors que précédemment ce n’était pas la cas. Son origine scholè correspond à un temps libre lié à une étude sans contrainte de réussite ou d’efficacité. Ainsi, c’est un choix d’étudier.

L’homme se reconnait dans le loisir parce que ce sont ses choix, qu’il est libre, il n’y a pas de contrainte, il n’a pas d’instance supérieure, de nécessité qui le force à faire ce qu’il fait, c’est sa personne.

Ainsi Platon, par le personnage de Calliclès montre que l’assouvissement de ses désirs permet à l’homme d’être lui-même et malgré le changement perpétuel des désirs, l’homme peut ainsi être heureux et se sentir libre. Se reconnaitre soi-même, être soi-même peut être analysé comme sa reconnaissance dans les désirs.

Cependant le loisir semble instable, étant lié aux désirs qui sont insaisissables, non maîtrisés. Ils sont en quelques sortes imposés, ils n’ont pas d’impacts réels dans le monde qui nous entoure, Cette activité ne produit rien, elle est extérieur. Donc si cette discipline n’apporte rien d’autres que des désirs, il semble impossible pour l’homme de se reconnaitre dans le loisir.

De plus quand l’individu n’est pas soumis à une nécessité dans le

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