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Les désirs sont-ils un obstacle au bonheur?

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Par   •  29 Décembre 2016  •  Dissertation  •  3 044 Mots (13 Pages)  •  9 391 Vues

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DM de philosophie : Les désirs sont-ils un obstacle au bonheur ?

Le bonheur est caractérisé comme étant un état de satisfaction complet et durable de nos penchants, il est un état de plénitude c'est-à-dire une absence totale de manque. Le désir lui, est une tendance consciente vers quelque chose qui nous manque et que nous imaginons comme source de satisfaction. Il est donc légitime selon ses définitions de se demander si les désirs sont un obstacle au bonheur, un obstacle étant ce qui empêche ou retarde une action, une progression. La question se précise donc, les désirs empêchent-ils d’accéder au bonheur ? Cette question présuppose qu’il est possible d’accéder au bonheur. Mais si la satisfaction des désirs pourrait être un obstacle au bonheur, qu’est qui permettrait d’accéder à un état de plénitude ? N’est-t-elle pas au contraire l’allié du bonheur ?

Nous nous heurtons ici à un problème : il semble plus logique de répondre que les désirs n’empêchent pas d’accéder au bonheur car par définition le bonheur se définit comme une satisfaction complète et durable, dans ce cas la satisfaction des désirs en général permet d’arriver à un état de satisfaction totale. Pourtant ne nous arrive-t-il pas de refuser de satisfaire un désir car nous le considérons comme néfaste ? Dans ce cas-là, il serait un obstacle au bonheur.

Dans une première partie nous envisagerons l’idée suivant laquelle la satisfaction des désirs n’empêchent pas d’accéder au bonheur et pourrait être au contraire un tremplin. Dans une seconde partie nous nous demanderons si les désirs sont au contraire néfastes au bonheur. Enfin dans une troisième partie nous chercherons à savoir si la modération des désirs permet d’accéder au bonheur.

Dans une première partie, nous envisagerons la réponse selon laquelle satisfaire ses désirs ne représente pas un obstacle pour être heureux. Et cela pour deux arguments. Notre première argument consiste à dire que le désir est manque or le bonheur est plénitude donc satisfaire un désir contribue au bonheur. Par définition le désir est l’expression d’un manque, il est lié à ce dont on ne dispose pas. En effet, c’est la définition qu’en donne le philosophe grec Platon dans son livre intitulé Le Banquet : « quiconque éprouve le désir de quelque chose, désire ce dont il ne dispose pas et ce qui n’est pas présent. Ce qu’il n’a pas, ce dont il manque, ce qu’il n’est pas lui-même, tels est le genre de choses vers quoi vont son désir et son amour. ». Cela montre que le désir obéit à deux conditions, premièrement que je ne possède pas ce que je désire et deuxièmement que cela me manque. Puisque le désir est manque, cela signifie qu’on ne peut désirer que ce qui nous est extérieur mais cela a une autre conséquence : on ne peut pas se désirer soi-même. De plus l’étymologie du mot désir vient souligner que le désir est manque. En effet, désirer vient du latin « desiderare » qui signifie regretter l’absence de quelque chose, on ne désire donc suivant cette étymologie que ce qui nous est absent. Nous pouvons donc dire que le désir est un manque.

En revanche si le désir est manque, le bonheur est un état de plénitude qui se caractérise de trois façons. Le bonheur est un état de la conscience, être heureux c’est se sentir heureux, le bonheur est aussi un état de satisfaction. En effet, il est lié à des événements qui sont connotés positivement. Enfin le bonheur est un état de satisfaction maximale, il est l’état dans lequel il ne nous manque plus rien, c'est-à-dire que tous les désirs sont satisfaits mais en plus durablement. Par conséquent avec ces définitions nous pouvons dire que satisfaire un désir contribue au bonheur.

Pour appuyer cette idée, nous pouvons citer le mythe des androgynes dans le livre de Platon intitulé le Banquet dans lequel Aristophane tente d’expliquer l’origine du désir amoureux mais également que ce désir nous conduit à une plénitude. Aristophane explique que pour comprendre l’origine du désir amoureux il faut d’abord comprendre comment était la nature humaine auparavant. Celle-ci elle était constituée de 3 espèces : l’homme, la femme et l’espèce androgyne. De plus ces humains étaient doubles donc voués d’une grande force. Ils décident donc d’attaquer les dieux, ce qui provoqua la colère des dieux qui se fâchent et conçoivent une punition qui consiste à les séparer en deux et à les répartir sur la surface de la terre. Par conséquent, depuis ce jour-là chacun ressent le manque de la moitié perdue et ressentant ce manque chacun se met en quête de sa moitié.

Ce mythe montre bien que le désir est manque car il a pour origine une séparation et que satisfaire un désir aboutit à une plénitude car la fonction du désir amoureux est de recomposer une totalité. Donc le mythe d’Aristophane illustre bien l’idée selon laquelle le désir est manque, or le bonheur est plénitude donc satisfaire un désir contribue au bonheur et n’est pas un obstacle au bonheur mais un tremplin.

Si le premier argument nous a permis de dire que satisfaire un désir contribue au bonheur, il ne peut néanmoins se réduire à la satisfaction d’un désir seulement. En effet, le bonheur est la satisfaction complète et durable de tous nos penchants donc cela signifie que vivre heureux c’est vivre une vie dans laquelle tous les manques sont comblés et dans laquelle le contentement n’a pas de fin. C’est en ce sens que tend le discours de Calliclès dans le livre de Platon intitulé le Gorgias. En effet, Calliclès soutient la thèse selon laquelle le bonheur se réduit à la satisfaction de tous les désirs. Pour Calliclès il est dans la nature de l’homme de vouloir satisfaire ses désirs à chaque fois qu’ils se présentent et de ne pas vouloir les satisfaire c’est brider sa propre nature. Selon lui, si on refuse de satisfaire ses désirs ce n’est que par lâcheté et celle-ci consiste à trop tenir compte du regard des autres.

Dans ce discours, Socrate s’oppose à Calliclès en prenant l’exemple des tonneaux percés et hermétiques à remplir. Socrate explique que celui qui a les tonneaux hermétiques n’a plus de soucis une fois qu’il les a rempli, or celui qui a des tonneaux percés est condamné à répéter la procédure sans fin. Pour Socrate la vie prônée par Calliclès correspond à celle de l’homme ayant les tonneaux percés, il montre donc que le désir est indéfini, on n’arrive jamais à le satisfaire complètement. Mais l’objection de Socrate permet à Calliclès de préciser son argument. En effet, il répond que la plénitude ne consiste pas à être plein mais à être en train

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