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Les convictions sont-elles des ennemies de la vérité?

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Par   •  18 Février 2017  •  Dissertation  •  1 271 Mots (6 Pages)  •  3 660 Vues

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Nina STREHAIANO

TL2

~  LES CONVICTIONS SONT-ELLES DES ENNEMIES DE LA VERITE ?  ~

Dans notre société les convictions représentent une force caractérielle reconnue et souvent admirée. Elles sont, la plupart du temps, considérées comme une façon de s’affirmer. Exprimer ses convictions c’est être convaincu de ses opinions, de ses croyances et être prêt à se battre pour celles-ci. Cependant, Nietzsche disait « les convictions sont des ennemies de la vérité plus dangereuses que les mensonges ». Se pose alors la question d’un éventuel rapport entretenu par ces deux notions qui nous amène à nous demander si oui ou non ces convictions constituent un obstacle à la recherche de la vérité.

Considérant les convictions comme ennemies de la vérité, la prétention au vrai n’aurait alors plus d’appui ni de soutien sur lequel se fonder et la diffusion de celle-ci se retrouverait alors bloquée. D’autre part, une trop grande certitude qui paralyserait le chemin vers l’authentique avéré nous empêche également de répondre par la négative.

Afin d’apporter une réponse à ce questionnement, nous verrons dans un premier temps de quelles manières les convictions se placent en tant qu’alliées de la vérité. Dans un second temps nous nous interrogerons sur le risque qu’elles occasionnent de tomber dans le dogmatisme ; puis dans un dernier temps nous examinerons les moyens avec lesquels les surmonter.

En effet, les convictions sont une condition nécessaire à la prétention au vrai. Elles sont en nous et s’attachent à des sujets qui nous touchent, elles sont le résultat de notre histoire.

En premier lieu le fait d’avoir des convictions conduit à une solidité d’esprit primordiale dans la diffusion de la vérité. Pour être ami de la vérité il faut obligatoirement la défendre et vouloir se battre pour elle, ainsi le caractère inébranlable des convictions traduit une loyauté envers l’adhésion au vrai.

Dans cette alliance entre la conviction et la vérité nous pouvons également noter l’importance de l’instinct. Une opinion personnelle se prononce de manière immédiate, elle prétend à la vérité en étant tout de même subjective, elle dépend de chacun. Cependant, comme le dit Pascal : « Nous connaissons la vérité, non seulement par la raison, mais encore par le cœur ». En effet, selon lui, l’instinct qu’il appelle la vérité de cœur est le point de départ à la réflexion, premier mode d’accès à la vérité indémontrable.

A la suite de ceci et si nous continuons de raisonner de ce point de vue nous distinguons le caractère irréfutable de l’évidence. L’évidence est un critère de vérité qui met nos sens en avant et nous donne un accès à la vérité telle qu’elle nous apparait. Selon Descartes, « D’où il suit que nos idées ou notions, étant des choses réelles, et qui viennent de Dieu en tout ce en quoi elles sont claires et distinctes, ne peuvent en cela être que vraies », c’est-à-dire que pour lui Dieu est garant de la vérité et ces évidences sont un point de départ à l’enchaînement des raisons.

Néanmoins, à considérer les convictions comme amies absolues de la vérité, n’y aurait-t-il pas un risque de sombrer dans une forme de dogmatisme ? C’est-à-dire dans l’absence de doute et de remise en question.

Nous avons vu que les convictions possèdent des atouts qui les caractérisent comme des alliées de la vérité. Toutefois, si celles-ci se voient poussées à l’extrême, elles pourraient alors devenir une barrière à la vérité.

Tout d’abord, le caractère inébranlable des certitudes, que nous avons précédemment évoqué, dans sa continuité peut amener à percevoir le monde avec des œillères. En étant trop persuadé, la capacité de réflexion devient alors nulle. Ces œillères empêchent ainsi de concevoir d’autres visions des choses et constituent donc un obstacle à la recherche de la vérité. De ce cas-là il existe donc une possibilité d’ignorer son ignorance.

Les convictions peuvent également être communes, l’unanimité est un critère de vérité nécessaire mais pas suffisant. En effet ce caractère universel, ce pouvoir du « on dit » s’inscrit dans les esprits et y prend la forme d’un argument valable. Le jugement n’est alors pas réfléchi et l’opinion commune, la doxa en grec, prend le dessus. Nous pouvons prendre l’exemple de proverbes pour illustrer cela, « qui se ressemble s’assemble » et « les opposées s’attirent » se contredisent. Comme le dit Hegel, le « bien connu » est finalement mal connu.

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