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Les Confessions de Saint Augustin

Commentaire de texte : Les Confessions de Saint Augustin. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Janvier 2019  •  Commentaire de texte  •  2 161 Mots (9 Pages)  •  2 451 Vues

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Toute personne qui s’intéresse à la spiritualité, à la religion, à la méditation, la philosophie et même à la psychologie a déjà entendu parler de l’âme. Cette notion, devenue incontournable est quasiment omniprésente, mais sait-on vraiment ce qu’elle renferme ? Dès l'Antiquité, l’âme était une source de réflexion et de désaccord chez les philosophes de l'époque. En effet Platon puis Aristote et jusqu'aux philosophes contemporains ont étudié le sujet, faisant de nombreuses recherches philosophiques dessus : qu'est-ce que l'âme ? Est-elle éternelle ? N'en existe-t-il qu'une seule ou bien plusieurs ?

Dans ce texte, Augustin essaye de déterminer la nature de cette âme et tente de comprendre son fonctionnement. Pour cela, Augustin part d'un étonnement qu'il va ensuite tenter d’élucider : pourquoi le commandement de l’âme ne rencontre pas ou peu de résistance là où il devrait apparemment en rencontrer une ? En d'autres termes, pourquoi quand « l'âme donne des ordres au corps », n'y a t-il pas de résistances alors que lorsque cette même âme « se donne elle-même des ordres » (même substance qui ordonne et qui exécute), « elle se heurte à des résistances » ?

Dans un premier temps, Augustin démontre la complexité de l'âme qui n'agit pas lorsqu'elle se sollicite elle-même. Il tente de trouver la « cause » de ce phénomène qu'il qualifie de « prodige ». Puis, dans un deuxième temps, Augustin nous explique ce qu'il considère comme l'explication à la question posée, à savoir que l'âme est en fait malade. Finalement, Augustin conclue en donnant une particularité à l'âme : elle se compose de deux volontés.

Tout d'abord, ce texte débute par une double interrogation: « D’où vient ce prodige ? Quelle en est la cause ? ». En fait, dans ses Confessions, St Augustin veut raconter sa longue et pénible conversion de son point de vue de croyant. Ce qu'il qualifie de prodige est le fait qu'il trouve plus difficile d'aller vers Dieu que de bouger un membre de son corps. Pourtant aucune action physique, aucun membre à mouvoir ne sont nécessaires dans sa conversion, seule la volonté l'est. Augustin va donc chercher la cause de cette difficulté à la conversion au Christ et va être presque obnubilé par ces questions. Cela se constate par les répétitions récurrentes de ces mêmes interrogations tout au long du premier paragraphe.

Alors pourquoi ce qu'on veut est si difficile tandis que réaliser un geste est si facile ? D'où vient ces difficultés des résistances de l'âme ? Pour lui, cela relève presque de l'impossible en caractérisant ce phénomène de « prodige », événement extraordinaire au caractère magique ou surnaturel. Cette chose contre nature dans la nature humaine doit donc être supprimée quelle que soit la solution : « que luise à mes yeux votre miséricorde » demande Augustin à Dieu. Il ne peut se sentir bien que lorsqu'il aura compris que le prodige n'en ait pas réellement un.

Ensuite, Augustin révèle sa vision dualiste des choses en distinguant l'âme du corps, deux éléments indépendant l'un de l'autre : « l'âme est âme et la main est corps ». Déjà Aristote adoptait cette vision du monde, indiquant que « le corps ne sera pas identique à l’âme » même s'il compare tout de même cette âme à "la forme d'un corps naturel ayant la vie en puissance". La distinction de l'âme et du corps est donc une distinction réelle mutuelle, c'est-à-dire une distinction entre deux substances, capables comme telles d'exister chacune séparément de l'autre.

Ces entités devraient donc s'opposer. Or, ce n'est pas le cas. Paradoxalement, les deux éléments sont pratiquement indistinguables. Pour lui, ceci s'explique par la facilité de l'action qui se fait sans résistance : « une opération si facile qu'à peine distingue-t-on l'ordre de son exécution ». Cette quasi indistinction reste finalement non-concevable dans la mesure où il existe belle et bien une distinction, aussi fugitive soit-elle, entre le moment du commandement et celui de l’exécution. De plus, pour lui, la volonté de vouloir est plutôt essentiellement un rapport à soi (l'âme a à faire à elle-même). Vouloir est donc un rapport de l’âme voulant au corps ; vouloir vouloir, un rapport de l’âme à elle-même.

Ensuite, Augustin continue en comparant l'âme avec l'âme en expliquant que lorsque « l'âme donne l'ordre à l'âme », on ne les distingue pas l'une de l'autre, rien ne se fait. Mais le réel problème ici n'est pas que l'âme ait affaire à elle même, mais que l'âme donne l'ordre de vouloir. Nous pouvons constater la volonté de l'âme à travers le cas des fumeurs. Certains fumeurs addictifs décident d'arrêter le lendemain et réussissent. D'autres, n'y arrivent pas. Alors pourquoi certains parviennent à arrêter contrairement à d'autres ? Pourquoi la volonté de l'âme chez certains est assez forte pour accomplir la demande de l'âme (ici arrêter de fumer) ?

Par ailleurs, Augustin souhaite de la même manière se convertir mais, de la même manière que certains fumeurs, il rencontre des difficultés ce qu'il appelle « résistances » : on peut vouloir quelque chose de tout à fait raisonnable et qui devrait normalement être en notre pouvoir, et néanmoins une force en l’âme s’oppose à la réalisation de ce vouloir parce qu’il y a en permanence quelque chose qui résiste en nous, un frein puissant, et cela quelque soit l’objet sur lequel porte le désir. Ces résistances sont d'origines inconnues car Augustin en cherche les causes (« Quelle en est la cause ? »). Ainsi, il envisage sa conversion au Christ mais il fait face à ces résistances : il reste tirailler par le plaisir de la chair (« les obscurs châtiments »)… En effet, Augustin et plus généralement les Chrétiens mettent plutôt en lumière les débats intérieurs d’une âme qui s’essaie à résister aux convoitises de la chair. Il faut agir toujours comme si la communauté des hommes nous observait : la maîtrise de soi.

De plus, « l'âme donne l'ordre de vouloir ». Mais « elle ne le donnerait pas si elle ne voulait pas ». On comprend donc que donner l'ordre de vouloir revient au simple fait de vouloir. Par conséquent, si ce qu' « elle ordonne ne se fait pas », cela revient à dire que ce que l'âme veut, elle ne le veut pas. L'âme a commandé quelques choses

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