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Le libre arbitre existe t-il ?

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Par   •  13 Décembre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 892 Mots (8 Pages)  •  405 Vues

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LE LIBRE ARBITRE EXISTE T-IL ?

COMMENTAIRE D’UN EXTRAIT DE TEXTE DE D’HOLBACH

        Agir sans contraintes, être autonome ou indépendant, telle est la liberté. Elle nous permet de faire nos propres choix qui seront ensuite des actes. Par conséquent nous sommes l’auteur de nos acte, la cause de nos choix puisque nous sommes libres de choisir. Et c’est cette liberté de choix qui définit le libre arbitre, une faculté que l’on reconnaît en général aux être humains de pouvoir agir selon leur seule volonté, une faculté de s’auto-déterminer à agir et à être. La liberté ne serait alors qu’exercice du libre arbitre. Mais ceci ne reste qu’un point de vue, qu’une supposition parmi tant d’autres, parce qu’on pourrait aussi penser que le libre arbitre n’existe pas car il y a des raisons qui poussent notre volonté à vouloir ce qu’elle veut. On peut ainsi renoncer à l’idée que l’homme peut être libre et penser qu’il est déterminé tout comme sa volonté, ses choix et ses actes. Mais alors qu’en penser ? Le libre arbitre existe t-il ?

Dans ce texte datant de 1770 intitulée Du vrai sens du système de la nature, D’Holbach nous propose son point de vue sur la question. Il nous explique que l’homme agit par nécessité, par impulsions involontaires et que sa volonté est déterminée par divers motifs et que par conséquent il n’est pas libre. Il fait aussi un lien entre la nécessité et l’établissement d’institutions par les hommes. Elles seraient ainsi la nécessité montré aux hommes.

D’Holbach est donc déterministe et pense que le libre arbitre n’existe pas, que l’homme est soumis à la nature.

        

        Dans un premier temps, l’auteur définit l’homme comme « un être physique, soumis à la nature et par conséquent à la nécessité ». Il semble rejoindre le point de vue de Spinoza en ce sens que tout est soumis aux lois de la nature, nature qui détermine tout évènement, phénomène ou action humaine. En effet, de par notre condition humaine qui implique une certaine condition physique, nous éprouvons des besoins qu’il est nécéssaire de satisfaire. Les faits de manger, boire ou dormir sont nécessaires à la vie de l’homme bien qu’ils ne dépendent pas forcément de la volonté des hommes. C’est les lois de la nature, c’est comme ça et on ne peut en rien y changer. Et c’est en ça que l’homme est « soumis » à la nature et à la « nécessité ». L’homme n’est pas libre de choisir ou non de satisfaire ses besoins, il doit les satisfaire par nécessité, pour vivre. Il est donc soumis aux lois de la nature. Ensuite, D’Holbach affirme que, « nés sans notre aveu, notre organisation ne dépend par de nous, nos idées nous viennent involontairement. » Ici, il fait allusion à l’environnement qui nous entoure dans son ensemble, environnement que nous n’avons pas choisi mais qui nous influence et nous détermine à penser et à agir de telle ou telle façon. Il dit par ailleurs : « notre action est une suite de l’impulsion d’un motif quelconque » que cela soit un motif économique, social, historique, culturel ou même psychologique. Notre action est donc influencée par divers motifs variables en fonction de l’environnement dans lequel on se trouve. Et ce sont ces motifs qui nous poussent à agir d’une certaine façon. Ainsi, l’homme n’a pas de libre arbitre puisqu’il est en position de soumission face à la nature qui le contrôle et face à laquelle il n’a absolument aucun pouvoir.

        Pour illustrer ses propos, l’auteur donne un exemple simple du comportement humain. Il se place à la première personne afin de faire un lien direct avec le lecteur et de le mettre à la place du « je » et nous dit : si j’ai soif et que je vois une fontaine, « il m’est impossible de ne pas avoir la volonté de boire. » Ici, notre condition humaine qui implique un besoin de boire combinée à un environnement qui propose une solution satisfaisante à ce besoin, à savoir, la fontaine, nous pousse, involontairement, à aller boire l’eau de cette fontaine. La soif, dit-il « me déterminerait nécessairement à boire. » C’est la nature qui nous détermine à boire, c’est notre condition humaine, sur laquelle nous n’avons aucun pouvoirs, qui nous pousse involontairement à avoir soif. Ensuite il émet l’hypothèse que « cette eau est empoisonnée » donc que « je m’abstient d’en boire ». Il précise bien que ce « second motif me paraît plus fort que le premier » et que le fait de ne pas boire est aussi nécessaire à ma survie voire plus nécessaire encore que le premier. D’Holbach voit ce deuxième motif comme une réponse à un besoin de survie de l’homme, comme l’illustration parfaite de la notion d’instinct, qui ne vise rien d’autre que la vie. Ainsi ce raisonnement rejoint celui de Nietzshe qui pense que nous avons en nous une force vitale qui détermine tous nos mouvements, une force aveugle et complètement impersonnelle propre à tous les être vivants.

Nous n’avons pas le choix de boire ou de ne pas boire puisque « dans l’un ou l’autre cas, ce sont deux actions également nécessaires ». Nous n’avons par conséquent pas de libre arbitre, nous agissons par instinct, pour survivre.

        

        En parlant de choix, D’Holbach poursuit son raisonnement en évoquant cette notion. Rappelons d’abord ce qu’est un choix : pour qu’il y ait choix il faut qu’il y ait plusieurs possibilités. Par conséquent ce choix est contingent, ainsi, la possibilité choisie aurait pu ne pas être ce qui prouve que l’homme est acteur de ses choix. Pourtant, l’auteur ne semble pas de cet avis..  En effet, il dit que « le choix ne prouve point la liberté de l’homme » puisqu’il n’est plus embarrassé que « lorsque sa volonté est déterminée par des motifs suffisants » sachant qu’« il ne peut empêcher les motifs d’agir sur sa volonté ». Ainsi, l’auteur explique ici que l’homme n’est pas acteur de ses choix puisqu’il ne les fait pas volontairement et librement mais par nécessité, par détermination. Pour faire simple, selon lui, si l’on privilégie la possibilité A plutôt que la possibilité B cela peut paraître être un choix, et dans les faits c’est un choix, mais ça n’en est pas un dans ce sens ou ce sont des motifs extérieurs qui ont déterminé la volonté de choisir la possibilité A et non la B.

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