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Le langage traduit-il fidèlement ce que l'on pense ?

Dissertation : Le langage traduit-il fidèlement ce que l'on pense ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Janvier 2021  •  Dissertation  •  1 812 Mots (8 Pages)  •  3 640 Vues

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Dissertation de Philosophie:

“Le langage traduit-il fidèlement ce que l’on pense ?”

La télépathie n’existant pas, le langage, dont la fonction principale est la communication entre individus, devient notre unique moyen d’exprimer nos pensées et de les rendre accessibles aux  autres. Il se décline sous plusieurs formes dont la communication verbale qui est constituée de la parole et de l’écrit . Toutefois, sa déclinaison principale reste la communication non verbale, qui d’après l’étude du docteur Albert Mehrabian représente plus de 90 % de notre langage. Cette communication non-verbale est constituée de notre langage corporel (gestes, expressions du visages, posture), de notre intonation, de  notre tenue vestimentaire et aussi d’autres signaux conscients ou inconscients. Le langage verbal qui est lié aux contraintes physiques de l’expression orale ou écrite se doit d’être linéaire comme l’explique Antoine Augustin Cournot dans son Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique. A contrario, nos pensées peuvent être chaotiques, arborescentes ou encore se superposer. On pourrait donc en venir à  nous demander comment le langage pourrait retranscrire, par une série linéaire de signes, des éléments que notre esprit perçoit simultanément et donc si l’utilisation de mots suffirait à la retranscription fidèle de nos pensées. Ainsi, nous verrons dans un premier temps en quoi le langage est un outil de communication. Dans un second temps, nous verrons que même dans une communauté donnée, le langage verbal peut ne pas être fidèle à la pensée car le signifié d’un mot, donc l’idée qu’il désigne, peut changer d’une personne à l’autre. Toutefois, et tel sera l’objet du dernier temps de notre réflexion, il ne faut pas négliger que le langage non-verbal peut s’avérer être très utile.

Tout d’abord, le langage  verbal a été un pilier de la construction de notre société en étant le seul outil qui nous permettait de transmettre nos idées de manières précises. Que ce soit pour la passation de connaissances d’une génération à l’autre ou des échanges d’idées, cela n’aurait pas été possible sans son existence. La parole a toujours été au centre de la société ; il y a des centaines d’années, lorsque tout le monde ne savait pas lire ou écrire, les informations leurs parvenaient par des discours d’orateurs qui passaient dans les villages où ils habitaient, la « parole de dieu » leur parvenait par l’intermédiaire d’oracles, les communications entre dirigeants d’empire ou de pays se faisait par lettres... De plus, bien qu’une très grande majorité du langage ne soit pas verbale, c'est sur lui que repose les rouages de la société contemporaine. Avec l’apparition des nouvelles technologies, les communications ont commencé à s’informatiser et les appels téléphoniques à se multiplier mettant ainsi en jeu seulement la parole. En outre, la situation sanitaire actuelle nous prouve que le langage verbal est primordial à la communication. Il y a par exemple les cours qui sont passés en distanciel pour tous les élèves et nous ne recevions les cours le plus souvent seulement par écrit. La majorité des adultes ayant un travail sont passés en télétravail et il ne faut pas oublier le port du masque qui nous empêche également de voir les expressions du visage de la personne à laquelle on parle. Ceci nous pousse donc à nous concentrer seulement sur la parole, même lorsque nous sommes en face à face avec la personne à qui l’on parle.

Ensuite, nous pouvons observer qu’un même contexte social permettrait au langage d’être un fidèle traducteur de la pensée. Le partage d’expériences communes induit un accord tacite sur le signifié indiqué par un signe donné. Dans un certain contexte un mot sera utilisé de la même manière et compris par tout le monde car tout le monde sait que c’est de cette manière qu’il est utilisé. Par exemple dans le milieu professionnel, et particulièrement dans le milieu ornithologique, des mots tels que « coche », « twitch », « yearlist » ou même « gag » sont utilisés et bien que les personnes étrangères à ce contexte n’y trouvent aucun sens, celles qui en font partie se comprendront très bien. Ils sauront à quelle signification ils font référence en utilisant un mot en particulier, il n’y aura pas de confusion possible avec une autre signification de ce même mot associé à un autre domaine.  

Finalement, dans une certaine  communauté , le langage verbal peut également ne pas être fidèle à la pensée puisque le signifié d’un mot peut changer d’une personne à l’autre. Rappelons premièrement qu’un mot, selon Benvéniste est un signe faisant partie d’un système de signe beaucoup plus vaste qu’est la langue. 

Ce signe, bien qu’ayant le même signifiant (son du mot prononcé, écriture de ce mot) en toutes circonstances n’aura pas toujours le même signifié, et ne désignera donc pas toujours la même idée pour chaque être humain. En effet, comme le dit Guillaume d’Occam dans la Somme de logique, même si notre pensée est sans limite, le terme écrit ou parlé d’un mot peut, selon le contexte, se référer à un signifié autre que celui initialement voulu. Par conséquent, nous aurons plusieurs mots qui pourraient désigner la même chose. Ce phénomène peut très bien s’illustrer à l’échelle de la France ; par exemple, dans le sud-ouest du pays, lorsque nous faisons nos courses, au passage en caisse les vendeurs nous proposerons une « poche »

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