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Le langage est-il propre à l'homme ?

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Par   •  27 Avril 2021  •  Dissertation  •  1 913 Mots (8 Pages)  •  1 441 Vues

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Le langage est-il propre à l’homme ?

Au fil du temps, beaucoup d’auteurs se sont penchés sur la question du langage. Sur ce sujet de nombreux avis divergent, pour savoir si le langage était propre à l’homme ou une faculté dont les animaux étaient aussi dotés. L’homme se sert de ce langage pour vivre en société et car c’est un animal social mais nous avons vu que plusieurs espèces d’animaux vivent aussi en communauté et communiquent entre eux. Les animaux seraient-ils alors dotés de langage ou bien juste d’une forme de communication nécessaire à leurs actions communes pour assurer la prospérité de leur espèce ? Comme nous pouvons le voir dans des exemples de la vie quotidienne, comme le chien qui aboie pour sortir ou le chat qui miaule pour réclamer sa nourriture, autant d’exemples pourraient nous faire croire que les animaux ont la capacité du langage. Le langage s’applique-t-il donc seulement aux hommes ou bien aussi aux animaux ? Comment pouvons-nous le définir, que pouvons-nous inclure et exclure de cette notion de langage ? Habituellement, le langage est considéré comme spécifique à l’homme. Mais ici, Bergson différencie le langage animal du langage humain par opposition de deux notions différentes. Premièrement, les signes mobiles attribués à l’homme peuvent être interprété comme le signe intelligent et le signe instinctif qui dans ce texte est attribué aux animaux. Ici, dans « L’évolution créatrice » la thèse de Bergson est clairement annoncée à la fin du texte et l’auteur avance que c’est la mobilité du signe qui permet la libération de l’intelligence chez l’homme et non pas l’aptitude du langage. Cette démonstration de Bergson se divise en deux parties nettement délimitées. Dans un premier temps, l’auteur compare le langage humain et le langage animal en argumentant les différences de chacun. Dans un deuxième temps, l’auteur enrichit son analyse des signes via le langage humain en prenant pour exemple le développement du rôle de chaque être humain.

 

Effectivement, Bergson voit en chaque être vivant humain ou animal la capacité du langage. Il prend dans ce texte l’exemple des fourmis qui pour lui sont douées de langage, bien qu’il ne définisse pas précisément sa définition de langage. En opposition, Descartes lui dans « Le discours de la méthode » ainsi que dans « Lettre au Marquis de Newcastle » prétend les animaux comme inaptes au langage. Pour Descartes, il y a deux types de langages. Le premier est le langage verbal dont plusieurs animaux sont dotés ainsi que les hommes en émettant des sons. Et le deuxième est le langage gestuel, corporel. Ce langage corporel est aussi maîtrisé par certains animaux et l’homme via le biais de signes (corporels, exemple : gestes). Cependant, la définition d’un terme aussi complexe ne s'arrête pas là Descartes enrichit sa définition du langage et rassemble plusieurs conditions qui une fois réunies donne la capacité du langage. Ces conditions se résument à l’usage de signes indépendamment d’un état passionnel de l'émetteur en vue de signifier quelque chose, que les combinaisons de ces signes aient elles aussi un sens, une référence à propos de ce que l’on pense pour le faire comprendre. Or, les animaux usent des signes pour réagir face à leur environnement ou dans des états passionnels. Pour cet auteur, les animaux ne sont pas réellement dotés de langage mais seulement des signes sans autre signification que la stimulation de leur environnement. Mais dans « L’évolution créatrice » de Bergson, ce dernier admet les animaux capables de langage dans une brève définition comme une nécessité pour effectuer des actions communes, pour des sociétés viables qu’elles soient animales comme pour les fourmis ou qu’elles soient humaines. Malgré cela, Bergson admet quand même qu’une différence de langage existe entre les animaux et l’homme.

En effet, selon Bergson les nécessités des actions communes entre les sociétés animales et humaines sont différentes et amènent à des différences notables. Assurément, en prenant comme exemple les sociétés de fourmis Bergson qui selon lui possèdent un langage propre à elles même de perceptibles paroles inaudibles pour l’homme ou signes non (les fourmis communiquent via phéromones considérées alors comme des signes) pour effectuer des opérations afin d’agir en vue d’améliorer leur communauté. D’un autre point de vue sur les sociétés animales, il y a l’exemple des abeilles qui utilisent des signes particuliers et spécifiques comme la « danse du huit ». Une des abeilles va former un huit en volant pour indiquer aux autres butineuses où se trouve le nectar pour les orienter et ainsi permettre la production de miel pour se nourrir. Leurs langage et signes restent donc une opération servant à subvenir à leurs réflexes basiques de survie et de prospérité, ces signes conditionnent donc la vie des abeilles. Nous pouvons alors nous demander si les sociétés animales comme celles des fourmis et des abeilles font usage de leur langage à autre escient. Du point de vue de Bergson, les signes utilisés par les animaux sont déterminés et dans ce cas, un signe correspond à une opération. Donc, d’après cette définition, le langage animal est limité par la nature de l’animal. Il est déterminé dès la naissance et ne se modifie pas au long de son existence.

A l’inverse, Bergson affirme que l’homme naît sans rôle et doit ainsi développer son langage et pouvoir combiner les signes à l’infini pour ne pas être limité dans son existence. Ici, Bergson rejoint l’idée de Locke pour qui si l’homme a réussi à développer un langage sans limite de combinaisons de signes. D’après Locke, la notion de signe est plurivoque. Elle peut représenter un signal comme elle peut représenter un symptôme ou un signe linguistique. La spécificité d’un signe linguistique se trouve dans un double arbitraire. En premier l’arbitraire de d’origine qui consiste à choisir ses mots en fonction d’un choix. En deuxième, l’arbitraire de relation qui consiste à rattacher les mots pour qu’un sens en émerge. Comme il le précise dans l’« Essai sur l’entendement humain », chaque homme possède l'habileté d'utiliser les mots comme bon lui semble et de leur donner le sens qu’il veut au point où une autre personne n’ayant pas la même vision des choses ou le même état d’esprit peut ne pas comprendre le même sens qu’à l’émission. Pour résumer le point de vue de Locke, les mots ne signifient rien si aucun sens ne leur est insufflé via des signes. Le point de vue de Bergson converge donc vers le point de vue de Locke car il reconnaît la thèse de Locke comme la limite de la capacité du langage. Pour Bergson, le langage permet d’insuffler un sens aux mots via les signes certes mais aussi via les émotions qui à force nous font oublier notre pensée primaire. Nous pouvons donc constater que Bergson voit dans le langage le pouvoir de définir les hommes, ce qui montre que la maîtrise du langage libère l’intelligence chez l’homme.

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