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Le désir est-il un obstacle au bonheur ?

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Par   •  7 Mars 2021  •  Dissertation  •  3 312 Mots (14 Pages)  •  1 246 Vues

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BICHON-BOIZOT
Capucine

T1

Le désir est il un obstacle au bonheur ?

Le bonheur est sans doute l’une des notions les plus difficiles à définir. Pour certains c’est la liberté de vivre sans contrainte, pour d’autre c’est synonyme de paix intérieure, ou encore de richesse extrême. C’est une notion subjective, qui varie donc en fonction des individus et de leurs aspirations, ainsi que de leurs désirs. On peut néanmoins s’accorder sur le fait que le bonheur est une satisfaction complète et durable dans le temps de l’ensemble de nos aspirations essentielles, en faisant en sorte de ne rien manquer. Le bonheur est universellement recherché. Tous recherchent la clé qui les mènera au bonheur. On peut se demander si la recherche du désir est un moyen d’accéder à une vie heureuse. Le désir est une tendance ou une prédisposition vers un objet, dont on ressent le manque, et dont on sait ou imagine que l’obtenir nous donnera du plaisir, et donc du bonheur. Le désir est quelque chose qui est inscrit dans la nature de l’Homme : il a toujours des envies, portant sur des biens matériel (le désir de manger) ou immatériel (le désir d’être éternel).

Il est donc légitime de se demander si le désir est un obstacle au bonheur, un obstacle étant une entrave qui empêche ou retarde une progression ou encore une action. D’un coté, certains pourraient penser que pour atteindre le bonheur il faut éradiquer toutes sortes de désirs : en effet la quête perpétuelle d’un désir peut nous rendre malheureux, car un désir n’est pas forcément assouvi. On serait sans cesse en train de poursuivre quelque chose qui est peut être inatteignable. Cela pourrait être source de souffrance. C’est pour cela qu’il faudrait alors mener une vie raisonnable, où le désir est supprimé : il faut donc privilégier l’ascétisme. D’un autre coté plus positif on aurait tendance à penser que pour atteindre le bonheur il faut mettre à profit ses désirs, et les amplifier pour être pleinement heureux. En effet la quête de ce désir peut nous rendre heureux, et l’atteindre encore plus. Il faudra donc voir si le désir, quelqu’il soit, est un obstacle au bonheur ou au contraire un bon moyen de l’atteindre. C’est une question qui nous est importante car tous recherchons le bonheur. Nous verrons dans une partie que le bonheur peut se trouver dans le fait de désirer quelque chose, puis que le désir est une quête sans fin et interminable. Enfin, nous verrons des moyens pour concilier l’absence de désir ou non, de par l’apprentissage et la maitrise de soi et ses émotions.

Dans notre vie quotidienne nous désirons sans cesse de nouvelles, et nous avons des désirs de plus en plus élevés. Un désir est contingent, c’est-à-dire qu’il change et évolue au fil du temps, et se focalise sur un objet précis ou un concept. Le désir serait également l’envie de combler un manque : on désire ce qu’on n’a pas encore obtenu, quelque chose dont on est dépourvus.

On peut illustrer cette définition du désir, caractérisé par le manque, par un mythe raconté par Aristophane, poète du IVè siècle av JC. Dans un banquet de Platon, deux philosophes s’interrogent sur l’origine de l’amour. En effet à l’origine, chaque Homme était d’une forme ronde, avec 4 bras, 4 jambes et 2 têtes. Ces Hommes ont décidé de se confronter les Dieux, car ils étaient très puissants et courageux, mais Zeus découpa les Hommes en deux pour les punir. Dès qu’il fut diviser, le corps ne pu s’empêcher de rejoindre sa moitié. Depuis, la perfection que l’on a perdue nous manque, et l’envie de tomber amoureux par exemple est tenter de retrouver cette perfection de la « boule ». On peut donc dire à travers ce mythe que le désir nait bien d’un manque. Pour combler ce manque, il faudrait donc satisfaire ses désirs.

C’est notamment la thèse que soutient Rousseau, dans Julie ou la nouvelle Héloïse (6e partie, lettre VIII) qui nous donne le rapport entre le désir et le bonheur. Le désir est ici synonyme de bonheur. En effet lorsque l’on désire, on est heureux car on voit devant nous un bonheur possible et atteignable. De plus, les désirs sont motivés par nos aspirations et nos espérances : les désirs sont donc embellis par rapport à la réalité, nous sommes donc en partie dans l’illusion lorsque nous désirons quelque chose. Le désir se substitue alors au bonheur. Le bonheur peut même se trouver dans le désir, ce qui peut être paradoxal. Le malheur, au contraire, désigne une insatisfaction, un manque et la souffrance. Une personne heureuse est alors une personne qui désire et qui éprouve le manque, et une personne malheureuse est une personne qui a assouvi tous ses désirs, et qui a comblé le manque causé par le désir. C’est donc une vision originale et contradictoire à la normale que nous offre ici Rousseau. Rousseau inverse le schéma traditionnel. Prenons un cas concret : une personne sans domicile fixe n’a donc pas de logement, et son plus grand désir est d’obtenir de quoi se loger, se nourrir décemment et s’habiller, dans le but de mener une vie plus heureuse. Cette personne désire, ce désir se substitue donc au bonheur, et cette état se « suffit à lui-même ». On peut alors se poser la question suivante : comment être heureux lorsque mon désir n’est pas encore satisfait ? La réponse à la question est simple : le bonheur vient non pas du fait d’obtenir ce qu’on désire mais de l’action même de désirer. Le but du désir n’est donc pas l’obtention de ce que l’on convoite, mais bel et bien l’action de désirer permettrait le bonheur. Le bonheur n’est donc pas considéré comme la jouissance d’obtenir l’objet désiré mais bel et bien dans le désir lui-même, et de l’espoir de l’obtenir. Il dit même : « Malheur à qui n’a plus rien à désirer », ce qui montre encore que le désir est un constituant du bonheur selon Rousseau, car l’on devient donc malheureux lorsque l’on a plus aucun désir. De plus, celui qui ne désire rien perd tout ce qu’il a : son humanité, son existence, son bonheur …Il n’a plus rien. Le désir fait partie intégrante de l’homme : sans désir pas de nature humaine, pas de bonheur, pas de vie appréciable.

Rousseau nous donne donc une vision positive du désir. Le bonheur est dans le simple fait de désirer, et non dans l’obtention de ce qu’on désire. Cette thèse est très contradictoire et paradoxale, c’est pour cette raison qu’elle n’est pas envisageable car difficile d’application dans la vie courante : on obtiendrait en réalité plus de plaisir dans l’obtention de ce qu’on veut plutôt que dans le processus de désirer

Néanmoins, même si la thèse de Rousseau concernant le désir et le bonheur reste peu convaincante, de part le fait qu’elle soit paradoxale, on peut néanmoins considérer la thèse de Calliclès.

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