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La philosophie est-elle dangereuse ?

Dissertation : La philosophie est-elle dangereuse ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Mai 2016  •  Dissertation  •  3 644 Mots (15 Pages)  •  35 151 Vues

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Dissertation :

La philosophie est elle dangereuse ?

        « La philosophie est-elle dangereuse ? »La philosophie au sens littérale du terme signifie « amour de la sagesse ». Elle est fondée sur la raison et a pour but d'atteindre la vérité en cultivant la sagesse. Or on appelle « dangereux » ce qui peut nuire, celui dont les actions ou la pensée sont contraire à la raison. En cela, il semble paradoxal de déterminer et de juger la philosophie comme étant dangereuse et donc indirectement allant à l'encontre de la raison. Ainsi comment peut-on qualifier la philosophie de dangereuse ? Quel est la source du caractère dangereux de la philosophie ? Existe-t-il une pensée philosophique plus dangereuse qu'une autre ? Si la philosophie représente un danger, pour qui et pour quoi est-elle une menace ? Dans quelle mesure et pourquoi ? Quels sont les enjeux pour la juger et la dénigrer ainsi ? Est-elle vraiment inoffensive et irréprochable ? A-t-elle des objectifs malveillants ?

 

        « La philosophie est-elle dangereuse ? ». En vue de ce questionnement, nous pourrions nous demander quelle philosophie pourrait représenter un danger et d'où vient ce danger? En effet, depuis toujours il existe des philosophies singulières et souvent contradictoires. Dans ce cas, vouloir définir en quoi la philosophie est un danger reviendrait à délimiter la question à une philosophie particulière, et donc, allant de soi, à définir ce qu'est la philosophie. Or ce questionnement cache un aspect plus profond. Ce n'est pas en soi le méthodique doute de Descartes ou la la rhétorique de Cicéron qui directement cause le danger. Mais en réalité le danger que peut représenter la philosophie vient de l’état d'esprit qui anime ces philosophes. Ainsi quel est donc la spécificité de cet état d'esprit qui est la source de tant de crainte ?  Kant affirme qu' « on apprend pas la philosophie, on apprend à philosopher ». Autrement dit il n'est pas principalement nécessaire d'apprendre le contenu de la philosophie on apprend l'attitude qui nous mène à la philosophie, c'est-à-dire philosopher, et c'est de cette nuance que découle tout les dangers. La philosophie est accessible à ceux qui adopte cette attitude philosophique, bien qu'elle soit extrêmement difficile à adopter, elle est accessible à l'homme puisque celui-ci possède naturellement le pouvoir de penser et de s'interroger. La connaissance de la philosophie n'est donc pas l'ultime critère pour pouvoir philosopher. Celui qui philosophe, s'étonne, se questionne, met et remet incessamment en question le monde, lui même en bref tout ce qui l'entour afin d'atteindre la plus grande des liberté de l'homme : la liberté de la pensée. Et cette liberté de la pensée ne s’acquiert qu'au prix d'un regard et d'une réflexion critique. Indéniablement, le danger vient de cette attitude philosophique. Ainsi ce n'est pas une certaine doctrine ou thèse philosophique qui représente un danger mais toute la philosophie ; toutes les philosophies découlent d'une attitude philosophique. L'attitude philosophique est l'essence de la philosophie, sans elle la philosophie n'aurait pas lieu d’être. Si cette attitude philosophique est pointé du doigt c'est parce que pour elle rien ne va de soi, rien n'est certain ni rationnel, tout repose sur l'incertitude. Il n'y a aucune vérité absolue et intemporelle. Elle prend ses distances face aux idées de l'opinion, dénonce les croyances et les préjugés, elle se construit au contact du monde et s'oppose aux idées illusoires qu'enseigne ce monde. Et c'est ici toute la philosophie qui est décrite : c'est la philosophie de la réflexion critique et de l'interrogation. Elle est anticonformiste, elle déstabilise et dérange : elle est dangereuse à cause de son attitude. Elle permet à chaque homme de développer une pensée qui lui est propre et d’acheminer vers sa propre vérité.. L'attitude philosophique est donc à l’origine du danger. Ainsi si la philosophie représente un danger, que peut faire la philosophie ? Que met-elle en danger ? Autrement dit pour qui, pour quoi et dans quelle mesure est-elle dangereuse  ? En quoi est-elle une menace au point d'être discréditée ? Quels est l'importance des enjeux pour la considérer subversive de la sorte ?

     

         Pour l'opinion la philosophie n'a pas de pouvoir, elle est inutile. Considérée comme une activité farfelue, elle n'est pas prise au sérieuse. L'opinion va même jusqu'à l'ignorer et la mépriser. Or celle-ci se permet de juger dangereux ce qu'elle prétend d'inutile. L'opinion est paradoxale lorsqu'il  s'agit de définir si la philosophie est dangereuse et dans quelle mesure. Ne devrait-elle pas au contraire prendre très au sérieux ce qu'elle juge comme étant dangereux ? N'est-il pas complètement paradoxal d'ignorer et mépriser la philosophie et en même temps de s'en méfier ?   Ordinairement considérée comme une pensée vaine et impuissante, la philosophie devient, quand il s'agit d'en parler, une activité dangereuse et qu'on critique violemment. Pourquoi donc une telle attitude ? Pourquoi se méfier d'être qui pense pour les vérités, la réalité et la raison ?  Ignorer la philosophie serait-il une technique de l'opinion pour affaiblir le danger qu'elle représente  ? Serait-ce une ruse ? Ou tout simplement une forme de lâcheté existentiel qui consiste à ignorer le danger que la philosophie peut représenter ?  Ce paradoxe cache un malaise profond et réel : la philosophie provoque la peur et l'inquiétude. Celle-ci en effet à le pouvoir de détruire tout l'édifice des préjugés, des croyances communes et des idées reçues auxquels nous avons adhéré et avec lesquels nous nous sommes construits. Pour cela, la philosophie, met et remet tout en question les opinions imposés par le milieu, le confort des préjugés et du conditionnement, les vanités, la foi et même la vérité. D'ailleurs il n'y aucune vérité absolu pour le philosophe. Ainsi, on peut aisément comprendre que cette manière de penser est beaucoup plus simple pour l'homme que de vivre en philosophant. Il est certes beaucoup plus facile de rêver que d'être éveillé comme il est plus rassurant d'avoir un idéal que d'être sans idéal. La foi est donc beaucoup plus rassurante et facilite la vie, elle donne confiance et certains même prétendent qu'elle sauve et rend meilleur. Elle permet de donner à l’homme qui ne veut pas penser des réponses toute faites à des questions qui ne changent pas. Or n'est-ce pas symbole de lâcheté existentiel et intellectuel que de refuser de penser par soi-même  ? N'est-il pas plus simple d’adhérer à des idées toute faites que de se questionner sur la véritable nature des choses ? Les questions que pose la philosophie donnent le vertige, elles sont source d'inquiétude et d'angoisse, il est beaucoup plus aisé de rester passif que de se confronter au monde et de trouver sa propre vérité. Ainsi le plus grand danger pour l'homme qui ne veut croire qu'en l'idéal que propose une pensée aliénée c'est de se rendre compte qu'en réalité il n'y a pas d'idéal qui existe, juste une réalité que la philosophie permet d'appréhender. Et pour l'homme qui refuse de penser, ne croire en rien, c'est là le plus grand danger.

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