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La justice / Qu’est-ce qui est vraiment bien ou mal, juste ou injuste ?

Fiche : La justice / Qu’est-ce qui est vraiment bien ou mal, juste ou injuste ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Juin 2022  •  Fiche  •  2 584 Mots (11 Pages)  •  532 Vues

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La justice

Qu’est-ce qui est vraiment bien ou mal, juste ou injuste ? Faut-il en conclure que le juste et l’injuste ne sont que des conventions ?

  1. La thèse conventionnaliste : rien n’est juste en dehors de ce que les usages, les coutumes et les lois définissent comme tel

  1. Les lois, les coutumes et les usages sont changeants et relatifs

On peut douter que les notions de bien et de mal, de justice et d’injustice signifient quelque chose dans l’absolu. Comment ignorer en effet que les mœurs et les lois sont relatives aux époques et aux lieux ?

Le droit était donc fondé sur le principe d’une stricte équivalence entre le dommage subi par la victime et la peine infligée au coupable comme dans la loi du talion : « Œil pour œil, dent pour dent ». Mais comme on le sait depuis Montaigne : « Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage ».

Michel Serres veut accorder aux animaux, aux arbres et à la Terre elle-même des droits.

Pascal estime que les lois ne sont que des coutumes sans fondement rationnel. Toutefois, les notions de bien et de mal, de justice et d’injustice conservent un sens à ses yeux. Il n’est donc pas relativiste.

Constater que les coutumes et les lois changent selon les époques et les lieux incline au relativisme : les termes de bien et de mal, de justice et d’injustice ne signifient rien dans l’absolu.

  1. Le relativisme moral : rien n’est juste ou injuste

Ce constat que les lois, les mœurs et les coutumes dépendent des époques et des lieux fonde le relativisme moral : il n’y a pas de vérité morale.

La doctrine sceptique de Pyrrhon, telle que le témoignage de Diogène Laërce nous montre ce relativisme éthique : « Rien n’est honnête ou honteux, juste ou injuste (…) en toutes choses les hommes se gouvernent d’après la loi et la coutume ».

Mais pourquoi telle coutume s’est-elle établie plutôt qu’une autre ? Plusieurs hypothèses sont concevables.

1ère hypothèse : on appelle justes les normes qui permettent de vivre en société

Glaucon est un personnage de La République de Platon, il expose la thèse des sophistes sur l’origine de la justice et des lois. Depuis, on appelle juste ce qui est conforme à ces règles admises par convention et injuste tout ce qui s’en écarte. Les règles qui régissent la vie en société seraient donc adoptées parce qu’elles sont de nature à pacifier les relations entre les hommes. Un principe de justice peut avoir une valeur absolue mais seulement parce que ce genre de règles permet de cohabiter plus agréablement et plus pacifiquement. L’interdiction de tuer un homme s’explique-t-elle de la même façon ? C’est ce que pense Freud quand il dit « si la culture a établi le commandement de ne pas tuer le voisin que l’on hait, qui nous fait obstacle et dont on convoite les biens, cela fut manifestement dans l’intérêt de la vie en commun des hommes qui, autrement, serait impraticable ».                                                                                                                                                         De ce point de vue, le meurtre n’est pas injuste en soi, mais seulement parce qu’il est incompatible avec la vie en société. La société doit tout mettre en œuvre pour limiter l’agressivité naturelle. Mais la justice se résumerait donc à des règles conventionnelles utiles à la vie en commun. Mais n’est-ce pas en réalité le plus fort qui impose les règles ?

2ème hypothèse : le juste n’est rien d’autre que l’intérêt du plus fort

Thrasymaque est un sophiste mis en scène par Platon dans La République et il explique que « Le juste est l’avantage du plus fort ».                                                                                                                                       Rousseau souligne que « Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maitre, s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir » donc le plus fort cache son intérêt derrière un masque de la justice.

Marx nomme « idéologie » la représentation du monde que la classe dominante impose dans son propre intérêt à la classe dominée car « Votre droit n’est que la volonté de votre classe érigée en loi » et « Les pensées de la classe dominante sont aussi, à toutes les époques, les pensées dominantes ».

3ème hypothèse : la loi est faite par les faibles et à leur avantage

Calliclès est un sophiste mis en scène par Platon dans Gorgias, il explique que « Ce sont les faibles, la masse des gens, qui établissent les lois (…) en fonction d’eux-mêmes et de leur intérêt personnel ». Il faut noter que pour Calliclès il existe une vraie « justice » : la loi de la nature, la loi du plus fort.                                                       La thèse de Calliclès préfigure celle de Nietzsche : la morale nait du ressentiment, c’est-à-dire de la rancune ou de l’amertume des faibles car le faible croit incarner le bien et le mal c’est ce que fait le fort.

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